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Le mal du pays d’accueil



À Dijon comme ailleurs, la situation des migrants devient affolante tandis que les rafles se multiplient : état des lieux…

Le vieux con et la procédure

Les délivrements des cartes de séjour « vie privée et familiale » tout comme les demandes d’asile ont chuté. Le fait de tuer les réfugié·es par arrêté (voir encadré) n’est pas étranger à cette légère baisse (48% de demandes d’asile en moins). En ce qui concerne les titres de séjour « vie privée et familiale » (VPF), les quotas d’expulsions étant placés trés haut, le délivrement de cette carte se fait au compte-gouttes. Rendons un hommage ému à tou·te·s ces héro·ine·s anonymes de bureaux qui effectuent un travail formidable et herculéen en ne régularisant personne. Leur dévouement à la cause (= « dehors les pue-la-sueur-météques ») est tel que certains titres VPF sont retirés peu de temps aprés avoir été délivrés. On imagine l’amusement des fonctionnaires de la pref’ devant la bonne blague ! Au passage cette carte qui garantit en théorie le droit de travailler ne donne plus droit à l’hébergement dans les centres d’urgence ni à une quelconque aide sociale. Ca s’appelle mettre des bâtons de dynamite dans les roues des migrant·e·s.

Dans l’hommage à la pref’, saluons le fait que certain·e·s médecins « traîtres » à la cause nationale ont été supprimé·e·s de la liste d’agrément préfectorale. En effet celleux-ci étaient jugé·e·s trop généreux·ses : illes estimaient que certain·es réfugié·e·s avaient des traumatismes, donc qu’il était de bon ton de leur délivrer une carte de séjour VPF. Il ne reste plus que deux psys sur la liste.

Pour information et pour finir le portrait de cet « État à visage humain » (admirez l’oxymore), la DDASS menace de couper les vivres de la FTAM de Plombiéres (centre d’hébergement pour les migrant·e·s) si les ordres, à savoir mettre des familles entières à la rue, ne sont pas appliqués.

Maintenant détendons-nous en évoquant des cas concrets.

La jeune fille et la mort

Commençons par le jeune Emilien (voir Blabla n°1). Le tribunal administratif a refusé sa demande de régularisation. Il vit donc planqué en espérant que la police ne s’occupe pas du ramassage scolaire à la sortie de son lycée. Point positif, il mange à la cantine le midi, ça fait donc au moins un repas par jour sauf week-end. Y a de la joie !

Une jeune tchétchéne, aprés l’assassinat de son père, a fuit les restes de son pays avec sa grand-mère. Cette jeune fille de 14 ans maintenant aimerait bien travailler pour subvenir aux besoins des restes de sa famille. Encore une fois l’espoir se heurte au mur préfectoral. Malgré son jeune âge, c’est un être méfiant, angoissé, fermé au monde. Elle vit perpétuellement dans la peur. Hélas la connerie mortifère de l’administration et les méthodes fascistes de la police (oups, pléonasme !) ne font que lui donner raison.

Parmi les jeunes scolarisé·es, citons Rachel, majeure depuis peu. La pref’ refuse sa régularisation en prétextant qu’elle ne peut fournir de certificat de filiation. Cette réfugiée politique a fui le Rwanda en plein génocide, après le massacre de ses parents. Inutile de préciser qu’une machette ne délivre pas de certificat de décés. Inutile de préciser que lorsque l’on fuit la faucheuse, on oublie quelquefois de récupérer son acte de naissance à la Mairie. Inutile de préciser que comme d’habitude la pref’ s’avére être un monstre froid, réglé mécaniquement pour transformer toute demande d’asile en parcours du combattant. De cela découle l’arbitraire, l’absurde et quelquefois la mort.

Rafles. Rires obscènes. J’ai mal à la France. Tabassé. Humilié. Mémoire s’amenuise. Silence. Bruit de bottes. Indifférence. Corridor de la mort. J’ai mal. Un frisson. J’ai le mal du pays... pays d’accueil.

Issa, jeune rebel tchadien a été expulsé, le ministère de l’intérieur n’avait pas jugé sa requête « justifiée ». Il est officiellement en garde à vue dans un commissariat… depuis un mois. Nous n’avons plus de nouvelles. Un jeune kurde de Marseille, après une grève de la faim et de la soif, a rejoint son père dans une prison-mouroir turque. Son crime, c’est d’être un déserteur… et un kurde. Un autre kurde expulsé a été retrouvé pendu dans sa cellule le premier janvier. Elanchelvan, militant tamoul, expulsé en Mars, a été exécuté de six balles par l’armée sri-lankaise. Il est mort dans les bras de sa femme. La liste est longue…

Refuser de se révolter, c’est cautionner la violence du système capitaliste. Refuser la révolte, c’est collaborer à l’apartheid. Si vous vous réfugiez dans votre cocon nombriliste, appelé vie privée, sans penser au reste du monde, alors oui, vous êtes un·e meurtrier·e. Un·e meurtrier·e par procuration. Sous le masque, vous collaborez à la domination économique, à l’exploitation accrue des humain·es et des ressources naturelles. Et il y a fort à parier que vous appeliez les vrai·es résistant·es des terroristes...

Enaptès



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