Construire : Acte II, reconnaître ses allié·es



Nous voulions apporter une autre explication au 5 février [2], répondre au texte de notre camarade anarchiste paru sur Dijoncter (« La guerre des chef·fes ») et sûrement rebalancer quelques évidences.

Cette date pour des Gilets Jaunes et des militants syndicaux pas encore Gilet Jaune devait être une première étape à la convergence que l’on nous ressert à chaque mouvement. Nous pensons que dans pas mal d’endroit la convergence a déjà eut lieu, en Loire Atlantique elle est officielle depuis un bout de temps, sur d’autres territoires les syndicalistes n’ont pas attendu l’appel de leur centrale pour rallier un mouvement social. Il nous semble que la convergence ne se voit pas mais elle est palpable, c’est la base des syndicats qui défile tous les samedis habillés de gilets jaunes. Nous pensons comme toi que nous avons besoin des syndicats pour lutter mais par syndicat nous entendons les militants syndicaux sincères, cette base qui met dos au mur sa centrale et qui l’oblige à tendre une main aux Gilets Jaunes.

À Dijon, contrairement à la Loire Atlantique, jamais la direction de la CGT locale n’a fait un pas en direction des autres. Pendant le mouvement Loi Travail, elle crachait à tout va sur toutes les initiatives qui ne venaient pas d’elle, le clou du spectacle fut surement la banderole déployée sur la tour Philippe Le Bon qui a plu à beaucoup mais qui a offusqué la CGT (très amie avec la mairie de Dijon), au point que la CGT aurait voulu qu’on laisse les camarades ayant étendu cette banderole aux mains des flics, ce qu’une grosse partie du cortège a refusé. Après cette belle action, la CGT a décidé qu’elle ne voulait plus défiler que toute seule pour le reste du temps du mouvement. Quand la mairie et la préfecture ont décidé que plus aucune manifestation ne passerait rue de la lib’, la CGT, à aucun moment, n’a voulu rentrer en conflit et a préféré laisser le centre ville au commerce 365j/an - au même moment où la mairie forçait la mise en place d’une "Zone Touristique Internationale" généralisant l’ouverture des commerces le dimanche... Cela juste pour resituer un minimum à qui nous avons affaire et avec qui nous composons.

Les Bourses du Travail, historiquement, ont été obtenues par des ouvriers et des ouvrières qui ont lutté pour les obtenir. Dans de nombreuses villes elles sont aujourd’hui au syndicat « fort » de la commune, (FO pour Brest, CGT à Dijon…), il reste néanmoins que dans pas mal d’endroit on pourrait les penser confisquées alors même (c’est le cas à Dijon) qu’une convention avec la mairie oblige le syndicat à laisser la salle principale à disposition d’autres personnes. Des militants de la CGT avaient pendant tout les mois de décembre et janvier la conviction que les gilets jaunes étaient légitimes à venir occuper la bourse, ils ont promis, à des Gilets Jaunes, à plusieurs reprises, qu’ils ouvriraient les portes même si ils étaient en conflit avec leur direction départementale. Mardi a permis de les voir faire un numéro de service d’ordre à gerber. Nous ne leur trouvons pas d’excuse sur le coup et n’entendons pas l’argument « j’applique juste les ordres du chefs ».

Nous te lisons camarade anarchiste, sentons un énervement mais nous sommes aussi désolé de te dire que la CGT (la direction et son service d’ordre occasionnel) est en grosse partie responsable de ce qui est arrivé. On ne peut pas jouer un double jeu à chaque mouvement social. Nous voulons aussi te dire qu’il ne faut pas tout confondre, non nous n’irons pas aux Lentillères sans leur accord, mais les Lentillères mènent des actions sur leur territoire, n’essayent pas de récupérer les Gilets Jaunes. (Pourtant, en 2016, plusieurs manifestations se sont terminées sur le quartier libre, sans discussion préalable, et sans qu’une délégation dudit quartier se pointe au devant de la manif’ pour nous dire de rentrer chez nous. Et certainement que le quartier accepterait sans problème d’accueillir une assemblée de fin de manif’)
Non, nous n’irons pas sur un rond point en disant ici c’est chez moi quand des GJ s’y sont installés et sont en lutte et ont un fonctionnement qui leur est propre. La CGT à Dijon veut organiser un débat samedi (contre celui de Macron) mais ne veut pas que des Gilets Jaunes participent à l’organisation de ce débat ? Où est la logique ? si Macron a mis en place ce débat contre lequel la CGT veut réagir c’est grâce aux Gilets Jaunes ! Il y avait Mardi une belle occasion à saisir pour la CGT 21. Envoyer peut être aussi un message à la mairie « ok vous nous avez accordé notre subvention pour notre congrès mais nous sommes libres d’accueillir la grogne sociale ! ».
La centrale de la CGT21 ne peut pas blairer les Gilets Jaunes alors nous pardonnerons au militant Gilet Jaune d’avoir insulté ce syndicat.

Ne nous trompons pas, nous sommes nombreux et nombreuses à ne plus vouloir trouver d’excuses à la CGT 21, surtout depuis que nous avons appris à connaitre sa base que nous pensons sincères.

Des Tinger


Notes

[1Grève générale

[2Grève générale

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