En mars à la bibliothèque des Tanneries...



Des critiques de l’urbanisme, du capitalisme ou du spécisme, et le lancement d’un premier cercle de lecture thématique animé par des membres de la Chouchou, qui nous présenterons leurs meilleurs livres de cuisine !

Prochaines dates

Les permanences des prochains mois :

  • Mercredi 13 et 27 mars
  • Mercredi 10 et 24 avril
  • Mercredi 8 et 22 mai

De 16h à 20h, dans la bibliothèque des Tanneries (35 rue des Ateliers, Dijon).

Mercredi 13 mars, lancement des cercles de lecture thématiques : tous les mois, un collectif nous présentera une série de livres, brochures ou autres documents sur sa thématique de prédilection. Pour inaugurer la formule on accueillera l’équipe de la Chouchou, mercredi 13 mars, à 18h, pour une présentation de ses livres de cuisine préférés.

Les nouveautés

Essais et documents

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Rébellions

La résistance des gens ordinaires. Jazz, paysans et prolétaires
Éric Hobsbawm
Éditions Nada
Ce livre est presque intégralement dédié à ces gens dont les noms sont inconnus, excepté de leur famille et de leurs voisins et qui pourtant ont joué un rôle essentiel dans l’histoire humaine en s’engageant à leur façon sur la scène locale ou plus largement dans des projets politiques ou culturels. Par leur engagement, ils contribuèrent à façonner un autre monde, sans avoir suivi un « grand » homme ou déposé leur destin entre les mains d’un leader charismatique. Eric Hobsbawm démontre dans ces articles qu’il n’existe qu’un seul héros : le peuple et les gens qui le composent, une multitude d’individus qui ont chacun leur importance. Ces gens communs « hors du commun » sont les grands oubliés de l’histoire officielle. Hobsbawm travaille avec le talent qu’on lui connaît à réparer cette injustice. L’originalité du livre tient également à l’éventail des thèmes abordés : jazzmen, paysans, briseurs de machines, étudiants, guérilleros, cordonniers et autres artisans sont ici convoqués avec finesse et brio, pour notre plus grand plaisir.


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Être le bien d’un autre

Florence Burgat
Payot & Rivages
Le code civil ne dispose que de deux catégories : les personnes et les choses. Depuis février 2015, le code civil définit les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité ». Malgré cette modification, ils demeurent soumis au régime des choses appropriables. Légalement, ces êtres existent pour servir l’humain, et non de manière intrinsèque. L’animal, comme l’esclave de la Rome antique, appartient à son maître. Il est son bien.
Comment sortir de cette impasse ? Quelle est la stratégie des défenseurs des droits des animaux ? Quel type de droits réclament-ils et sur quels fondements ? Dans ce texte engagé, Florence Burgat montre comment la notion de « personne » permet de faire évoluer le statut juridique des animaux vers un plus grand respect. Nul besoin de ressembler un humain adulte autonome et responsable pour être juridiquement une personne.


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Dames de fraises, doigts de fée

Les invisibles de la migration saisonnière marocaine en Espagne
Chadia Arab
En toutes lettres

A la fin des années 2000, des milliers de Marocaines sont parties travailler à la cueillette des fraises dans la province de Huelva, en Espagne. Recrutées directement au Maroc par des contrats saisonniers, ces Dames de fraises sont choisies pour la précarité de leur situation et parce qu’elles laissent des enfants qui les contraindront à revenir.
Chadia Arab, géographe et chercheuse au CNRS, analyse les rouages de ce programme de migration circulaire, pensé pour répondre aux besoins de main-d’oeuvre et réguler les flux migratoires entre le Maroc et l’Union européenne, mais dont les femmes sont les grandes oubliées.


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Fabrication et usage des écoquartiers

Essai critique sur la généralisation de l’aménagement durable en France
Vincent Renauld
Presses polytechniques et universitaires romandes

Encouragés par le Grenelle de l’Environnement, les écoquartiers représentent aujourd’hui une part croissante de la production de logements en France. Contrairement à leurs aînés nord-européens, militants ou expérimentaux, ces nouveaux quartiers visent à mettre en oeuvre de nouveaux types d’aménagements et de constructions dans la production urbaine de masse, préfigurant ainsi, dans l’esprit de leurs promoteurs, la généralisation de l’aménagement durable. Or un écueil majeur est apparu dans cette dynamique : l’usage prescrit par les fabricants de ces nouveaux quartiers est fortement décalé des modes de vie des usagers. Les projections des experts – concepteurs, aménageurs, constructeurs – se heurtent ainsi à la réalité des habitants, qui au quotidien « bricolent » et adaptent leurs nouveaux environnements pour pouvoir habiter selon leurs besoins et habitudes de vie.
Sur la base de ce constat, cet essai critique ose la question suivante : la « durabilité », intégrée dans les logiques économiques de croissance, ne reproduit-elle pas le même schéma pédagogique et descendant envers les habitants qu’imposait en son temps la « modernité » ? L’« homme durable » des écoquartiers actuels ne succède-t-il pas ainsi à l’« homme moderne », si cher à Le Corbusier et aux Grands Ensembles des années 1960 ?
Un ouvrage passionnant et surprenant, qui pour la première fois, convoque le monde idyllique vanté par les prescripteurs des écoquartiers puis le confronte à la réalité vécue par ses habitants. Il intéressera les professionnels et praticiens de l’architecture et de l’urbanisme, et plus généralement tous les citoyens intéressés par le développement durable et les questions qu’il soulève.


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De la lutte des classes à la lutte des places

Michel Lussault
Grasset
« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre en essayant le plus possible de ne pas se cogner », écrivait George Perec. De fait, la trame même de notre existence et de notre quotidien peut être analysée sous l’angle des relations spatiales. Le monde de l’action sociale et du vécu, au jour le jour, constitue une scène spatiale, sur laquelle interagissent des acteurs, qui utilisent pour arriver à leurs fins des instruments tels que la mise à distance, l’emplacement, la délimitation, le franchissement. Dans ce livre, le lecteur découvrira donc ce qu’il y a de commun entre la construction d’un faux hall d’immeuble dans un quartier de grand ensemble au Havre, la politique de gestion de la faune sauvage dans le Vercors, le conflit racial autour d’un arbre à Jena en Louisiane, le développement des grands aéroports et des parcs d’attractions, la vente de coquillages par un vieil homme sur une plage du sud de l’Inde, ou encore la stratégie de l’association Les Enfants de Don Quichotte en faveur des sans-domicile-fixe. Tous ces cas nous confrontent à l’importance de l’« épreuve spatiale ». Réfléchir à l’organisation sociale, en prenant comme fil conducteur la question de l’espace, doit permettre de redéfinir les cadres de la régulation politique des sociétés et de planter les premiers jalons d’une éthique de l’espace habité, en phase avec les grands problèmes que nous pose le monde contemporain.


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24/7

Le capitalisme à l’assaut du sommeil
Jonathan Crary
La Découverte
Aux Etats-Unis, la recherche militaire s’intéresse de très près à un certain oiseau migrateur, le bruant à gorge blanche. Sa particularité : pouvoir voler plusieurs jours d’affilée sans dormir. Les scientifiques qui l’étudient rêvent de façonner, demain, des soldats insomniaques, mais aussi, après-demain, des travailleurs et des consommateurs sans sommeil. « Open 24/7 » - 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 - tel est le mot d’ordre du capitalisme contemporain.
C’est l’idéal d’une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit, dans une sorte d’état d’insomnie globale. Cet essai expose ce processus de grignotage du temps : où l’on apprend qu’un adulte américain dort aujourd’hui 6 heures et demie par nuit en moyenne, contre 8 heures pour la génération précédente, et 10 heures au début du XXe siècle. Si personne ne peut réellement travailler, consommer, jouer, bloguer ou chater en continu 24 heures sur 24, aucun moment de la vie n’est plus désormais exempt de telles sollicitations.
Cet état continuel de frénésie connectée érode la trame de la vie quotidienne et, avec elle, les conditions de l’action politique. Dans cet essai brillant et accessible, Jonathan Crary combine références philosophiques, analyses de films ou d’oeuvres d’art, pour faire un éloge paradoxal du sommeil et du rêve, subversifs dans leurs capacités d’arrachement à un présent englué dans des routines accélérées.


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Le retour de la bicyclette

Une histoire des déplacements urbains en Europe de 1817 à 2050
Frédéric Héran
La Découverte
Comment le vélocipède a-t-il concurrencé le cheval ? Pourquoi les Hollandais roulent-ils plus à vélo que les Français ? La voiture est-elle vraiment plus rapide que la bicyclette ? Que faut-il penser des vélos en libre service, des vélos pliants, du vélo à assistance électrique ? La multiplication des pistes cyclables suffit-elle à relancer la pratique ?
Retraçant le parcours de la bicyclette, depuis la draisienne du XIXe siècle jusqu’aux prototypes du XXIe, en s’intéressant à son environnement économique, culturel et social autant qu’à ses aspects techniques, Frédéric Héran raconte avec talent une autre histoire des déplacements urbains.
Alors qu’il triomphait dans les années 1920-1930, le vélo a été chassé des villes européennes dans les années de croissance d’après-guerre, quand la modernité technicienne et industrielle décréta le triomphe de la vie à moteur. Dès les années 1970, et contre toute attente, la bicyclette a pourtant réussi son retour progressif en Europe du Nord et dans certaines villes d’Italie. Mais la France et d’autres pays ont raté ce tournant.
Analysant les politiques de déplacements urbains à travers l’Europe, l’auteur montre que la modération de la circulation a joué un rôle déterminant dans le retour du vélo. Demain, la bicyclette pourrait devenir un moyen de locomotion indispensable pour contrer les effets de la crise économique et écologique.
Et contribuer à faire de la ville un espace égalitaire et convivial.


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Le sens des limites

Contre l’abstraction capitaliste
Renaud Garcia
L’Échappée

Face à la marche en avant du capital, voué à conquérir des territoires toujours plus reculés au dehors comme en dedans de nous-même, des voix s’élèvent et en appellent à prendre en compte les limites. Mais leur nature reste encore à définir : tel est l’objet de ce livre.
Les limites sont constitutives de notre être-au-monde, elles lui donnent sa densité et sa saveur. Dans chaque moment de la vie quotidienne, nous évoluons dans un lieu précis du vaste monde, situé autour de notre corps et imprégné de nos manières d’être personnelles. Or le capitalisme s’attaque à cette dimension fondamentale, en sapant toujours davantage les possibilités de contact direct avec notre environnement.
Aliments privés de goût par l’industrie, technologies nous donnant l’illusion d’être partout sans jamais être vraiment quelque part, transformation du travail en activité absurde et désincarnée, obsession de la santé nous poussant à gérer notre corps et notre « mental » comme un système performant : nous nous retrouvons en fait privés de monde, et par là de culture. Toutes ces formes de dépossession nourrissent un même mouvement d’abstraction de la vie.
Alliant philosophie, sociologie et littérature, ce livre tente de déterminer où se situent désormais les résistances à opposer à la dynamique du capital, en redonnant à notre sensibilité une puissance politique.


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L’Université de Rebibbia

Goliarda Sapienza
Le Tripode
L’Université de Rebibbia est le récit du séjour que fit Goliarda Sapienza dans une prison romaine en 1980. Moment critique dans la vie de l’auteur : après s’être consacrée de 1967 à 1976 à l’écriture du monumental roman L’Art de la joie et avoir fait face à un refus général des éditeurs italiens, c’est une femme moralement épuisée qui intègre l’univers carcéral de Rebibbia, la plus grande prison de femmes du pays. Pour un vol de bijoux qu’il est difficile d’interpréter : aveu de dénuement ? Acte de désespoir ? N’importe. Comme un pied de nez fait au destin, Goliarda va transformer cette expérience de l’enfermement en un moment de liberté, une leçon de vie. Elle, l’intellectuelle, la femme mûre, redécouvre en prison – auprès de prostituées, de voleuses, de junkies et de jeunes révolutionnaires – ce qui l’a guidée et sauvée toute sa vie durant : le désir éperdu du monde.


Romans

  • Les Cosaques, Léon Tolstoï
  • Les prairies de San Francisco, Jack London
  • Scarlett et Novak, Alain Damasio (jeunesse)
  • Bad Habits, A love story, Cristy C. Road (en anglais / in english)



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