Novembre 2024 à la bibliothèque des Tanneries



Les dates des permanences et les nouveaux arrivages. Ce mois-ci de l’histoire des révolutions, de l’anarchisme, et des essais sur le génocide à Gaza, le racisme, et les instrumentalisations politiques du véganisme.

Prochaines dates

Prochaines permanences :
mercredi 13 novembre
mercredi 27 novembre
de 16h à 20h


Les nouveautés de la bibliothèque

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Les éditions Lux

Nous recevons ce mois-ci un nouveau don des éditions Lux, un grand merci à elles !

Lux Éditeur est une maison d’édition indépendante spécialisée dans les domaines de l’histoire des Amériques (Frederick Douglass, Louis-Joseph Papineau, Howard Zinn) et de la réflexion politique, d’inspiration libertaire (Normand Baillargeon, Noam Chomsky, Francis Dupuis-Déri), ce qui ne l’empêche pas de posséder une modeste mais excellente collection d’ouvrages de littérature (Eduardo Galeano, John Berger, Louis Hémon, Edward Bellamy, Lewis Caroll), de théâtre (Serge Denoncourt) et de poésie (Richard Desjardins, Saint-Denys Garneau).

Lux Éditeur existe depuis 1995 et compte maintenant plus de 200 titres à son catalogue. Son programme de publication obéit à un maître-mot : la liberté. La liberté de penser, d’abord, qui est l’arme par excellence pour combattre la marchandisation de la culture et du savoir. La liberté des individus, ensuite, qui est tout autant la libre disposition de soi que l’exigence d’avoir des raisons d’agir. La liberté des peuples, finalement, car l’autonomie des uns s’accroît avec celle des autres, et parce que l’être humain n’est jamais sans feu ni lieu : son existence prend toujours racine dans une histoire et un territoire particuliers.

Avec ces ouvrages, Lux Éditeur poursuit une mission plus que jamais nécessaire : cultiver l’indépendance d’esprit et inspirer les révoltes qui, comme on le disait autrefois de l’air des villes, rendent libre…


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La médiocratie

Alain Deneault
Cette édition au format poche rassemble Politique de l’extrême centre, en plus de La médiocratie et « Gouvernance », deux opus d’Alain Deneault qui traitent de la révolution anesthésiante à laquelle nous poussent les théories du management et la propension aux petits arrangements institutionnels qui caractérisent les dernières décennies.

Parce que les glaciers fondent, parce que le désert avance, parce que les sols s’érodent, parce que les déchets nucléaires irradient, parce que la température planétaire augmente, parce que les écosystèmes se délitent, parce que l’État social s’écroule, parce que l’économie réduite à la finance s’aliène, parce que les repères philosophiques se perdent, notre époque n’a plus le luxe de se laisser conduire à la petite semaine par les médiocres qui dominent.


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Mémoires d’un révolutionnaire

Victor Serge
« Les Mémoires de Serge, plus que le récit minutieux et détaillé de sa vie – qu’il ne fait d’ailleurs pas –, sont l’exposé critique des événements historiques et sociaux auxquels les hommes de ce temps ont dû s’affronter, et dont il convient de tirer des leçons pour que, plus avertie et donc plus assurée, la marche vers un objectif ou un idéal sans doute jamais assuré se poursuive. Il s’agit de rendre compte et, ce faisant, de se rendre compte. » – Jean Rière, extrait de la préface


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Démocratie

Histoire politique d’un mot aux États-Unis et en France
Francis Dupuis-Déri

Toutes les forces politiques se réclament aujourd’hui du mot « démocratie ». Or l’étude des discours des « pères fondateurs » des prétendues « démocraties » modernes aux États-Unis et en France révèle que ces derniers s’opposaient à un régime où le peuple se gouverne seul, et associaient cette idée au chaos et à la tyrannie des pauvres. Comment expliquer que le régime électoral actuel soit perçu comme l’ultime modèle « démocratique », alors qu’il a été fondé par des antidémocrates déclarés ?

Après avoir puisé dans diverses sources du passé, l’auteur dévoile ici une étonnante aventure politique où s’affrontent des personnalités et des forces politiques qui cherchent à contrôler les institutions des régimes fondés à la fin du XVIIIe siècle. Deux siècles plus tard, alors que la planète entière semble penser que « démocratie » est synonyme de « régime électoral », toute expérience d’un véritable pouvoir populaire se heurte toujours au mépris des élites.

Paru en 2013, ce livre est devenu un ouvrage de référence dans le champ de plus en plus vaste de l’histoire critique de la démocratie.


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Quelle sorte de créatures sommes-nous

Langage, connaissance, et liberté
Noam Chomsky

Qui sommes-nous ? Que pouvons-nous savoir ? Que nous est-il permis d’espérer ? En réfléchissant à ces trois questions classiques, Noam Chomsky présente dans cet essai un tour d’horizon de l’ensemble de sa pensée.

Revenant sur sa conception du langage et de l’esprit, puis de la société et de la politique, il conclut son brillant exposé par un plaidoyer pour ce qu’il appelle le « socialisme libertaire », qu’il lie à l’anarchisme et aux idées de John Dewey, ainsi qu’à certaines des convictions de Marx et de Mill.

Cet ouvrage regroupe des cours que Chomsky a donnés à l’université Columbia en linguistique, en sciences cognitives et en philosophie politique, dans le cadre d’un cycle de conférences intitulé les « John Dewey Lectures ».


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Brique par brique, mur par mur

Une histoire de l’abolitionnisme pénal
Gwenola Ricordeau, Joël Charbit, Shaïn Morisse

Il y a d’abord une évidence : les services que les prisons sont censées rendre ne compenseront jamais les torts qu’elles causent. Depuis les années 1960, ce constat d’un immense gâchis a amené un vaste mouvement à œuvrer à l’abolitionnisme pénal : en finir avec toutes les prisons, mais aussi avec les autres institutions qui forment le système pénal, comme la police et les tribunaux. Ce projet politique poursuit ainsi un objectif ambitieux : rendre vraiment justice aux victimes et répondre à leurs besoins, en plus de prévenir les violences systémiques et interpersonnelles.

En prenant appui sur les trajectoires transnationales des mouvements politiques qui ont mis au cœur de leur démarche la critique radicale du système carcéral et judiciaire, cet ouvrage, le premier du genre en langue française, offre une documentation indispensable pour inspirer les luttes contemporaines.


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Pour une géographie anarchiste

Simon Springer
Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »


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Construire l’économie post-capitaliste

Audrey Laurin-Lamothe, Frédéric Legault, Simon Tremblay-Pépin
Sortir du capitalisme, certes, mais pour aller où ? À quoi pourrait bien ressembler une économie postcapitaliste ?

Devant l’ampleur de la crise écologique et l’absence de solutions conséquentes de la part de la classe politique, il devient urgent de répondre à ces questions, que la gauche évite depuis trop longtemps. Selon les tenants du capitalisme, seules deux options semblent s’offrir à nous : le statu quo ou les goulags soviétiques. La victoire du capitalisme serait donc définitive, et envisager une société sans exploitation serait une lubie réservée aux adeptes de science-fiction, aux révolutionnaires nostalgiques et aux jeunes idéalistes.

Prenant ces désolants lieux communs à contre-pied, Construire l’économie postcapitaliste présente dans le détail des modèles concrets pour réorganiser en profondeur notre système économique et politique. Ce livre offre au lectorat francophone une synthèse des réflexions des trente dernières années sur la planification démocratique de l’économie. Il permet de penser l’activité de nos sociétés au-delà du capitalisme, dans un esprit de justice sociale dont elles ont plus que jamais besoin.


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Gaza devant l’histoire

Enzo Traverso
La destruction de Gaza est-elle uniquement une riposte à l’attaque du 7 octobre 2023, ou est-elle une étape de plus dans un long processus de dépossession et d’éradication ? Est-il antisémite de dire que ce massacre a pris des traits génocidaires ? Pour répondre à ces questions, il faut préciser le sens des mots « antisémitisme », « sionisme », « génocide » et dresser la généalogie de ces notions en s’affranchissant du récit conventionnel et essentiellement orientaliste qui fait d’Israël un îlot démocratique dans un océan obscurantiste, et du Hamas une horde de barbares assoiffés de sang.

Les crimes perpétrés par le Hamas le 7 octobre sont certes indéfendables, mais on ne peut pour autant les qualifier de « pire pogrom de l’histoire après l’Holocauste ». Les inscrire dans le récit d’un antisémitisme millénaire sert à légitimer la réponse israélienne en occultant leur véritable cause : des décennies de colonisation et seize ans de complète ségrégation de la bande de Gaza. Cet essai propose de penser historiquement la crise actuelle, en refusant de cautionner une guerre génocidaire au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Car si l’occupation de Gaza se terminait par une seconde Nakba, la légitimité d’Israël en sortirait définitivement compromise. Ni les armes américaines, ni les médias occidentaux, ni la mémoire détournée et dénaturée de la Shoah ne pourraient plus la racheter.


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Veganwashing

L’instrumentalisation politique du véganisme
Jérôme Segal

Le véganisme a le vent en poupe, mais lorsque Tesla propose des habitacles en cuir végétal ou quand des antispécistes s’allient à l’extrême droite, cette cause est utilisée pour cacher les aspects moins reluisants de certains groupes. Calqué sur le greenwashing qui dénonce les stratégies de communication permettant aux entreprises polluantes de redorer leur image, le terme « veganwashing » dénonce une récupération similaire. Il apparaît pour la première fois en Israël en 2013, en réaction à une campagne de soutien au gouvernement Nétanyahou pour ses relatives avancées dans la cause animale – une contestation qui résonne d’autant plus fort lorsque, dix ans plus tard, l’état-major israélien traite les Palestiniens d’animaux pour justifier leur génocide.

Quelles sont les caractéristiques qui font du véganisme, qui répond pourtant à une réelle urgence, un mouvement si vulnérable aux récupérations politiques ? Pour que la cause animale ne soit plus pervertie, il convient de démasquer le veganwashing, et c’est ce à quoi cet ouvrage tente de contribuer.


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Lettres à une noire

Françoise Ega
« Est-ce la traite ? Est-ce la traite qui recommence ? Mon Dieu, dites-moi que j’exagère ! Mon Dieu, dites à ces filles qui arrivent par pleins bateaux au Havre, à Cannes ou à Marseille : “Quo Vadis ?” Dites-leur donc cela, pour donner paix à mon âme ! »

Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour être placées comme domestiques dans les demeures de familles bourgeoises et blanches.

Françoise Ega, arrivée à Marseille au milieu des années 1950 depuis la Martinique, s’emploie comme femme de ménage pour témoigner de cette exploitation crasse. Elle consigne cette expérience dans un journal de résistance quotidienne, émouvant et saisissant de réalisme, qui remonte à l’histoire impériale française et aux origines de la division sexuelle et raciale du travail. Tout à la fois chronique du refus de l’aliénation, enquête sociale, histoire intime et manifeste politique, ce texte est une contribution essentielle aux réflexions actuelles sur les rapports de classe, de genre et de race.


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Poubellocène

Chroniques de l’ère des déchets
Marco Armiero

D’aucuns prétendent que nous sommes plongés dans l’Anthropocène, mais force est de constater que certains le sont plus que d’autres. En une vingtaine d’années, divers « -cènes » ont été proposés pour pallier les insuffisances de cette notion et pour affirmer que le piètre état de la planète aujourd’hui n’est pas le fait de l’humanité en soi, mais bien le résultat de relations socioéconomiques délétères qui font, entre autres, que certains êtres, certains lieux et certaines mémoires sont considérés comme jetables.

En montrant la stratigraphie de pouvoir et de toxicité qui compose notre environnement, Marco Armiero propose le Poubellocène, l’ère des déchets, non pas comme une époque géologique à proprement parler, mais comme prisme d’interprétation qui tient compte des relations de domination et d’exclusion. De Naples, en Italie, à Agbobloshie, au Ghana, des écofictions dystopiques à la réalité des épidémies, il explore les entrailles du Poubellocène dans un livre bref et accessible, qui jette les bases d’une notion et offre une lecture multidisciplinaire de notre rapport au monde.


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L’antifascisme

Son passé, son présent et son avenir
Mark Bray

Un inquiétant bruit de bottes résonne à nouveau partout en Europe et en Amérique, marquant la fin d’une période de latence que d’aucuns ont interprétée comme une victoire contre le fascisme. Héritiers de la résistance contre Mussolini et Hitler pendant les années 1920 et 1930, les antifascistes, eux, n’ont jamais baissé la garde et ont bâti une longue tradition de lutte contre l’extrême droite que chacun d’entre nous gagnerait à mieux connaître aujourd’hui.

Dans cette captivante enquête, Mark Bray donne un aperçu unique de l’intérieur de ce mouvement et écrit une histoire transnationale de l’antifascisme depuis la Seconde Guerre mondiale. Rédigé à partir d’entretiens menés avec des antifascistes du monde entier, L’antifascisme. Son présent, son passé et son avenir dresse la liste des tactiques adoptées par le mouvement et en analyse la philosophie. Il en résulte un éclairant portrait de cette résistance méconnue, souvent mythifiée, qui lutte sans relâche contre le péril brun.


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L’anarchie

Suivi du programme anarchiste
Errico Malatesta

« Le discours solidaire des puissants n’est qu’un leurre, puisqu’en réalité ils comptent bien davantage sur l’égoïsme et l’isolement des individus pour asseoir leur pouvoir. Le xxe siècle a été l’occasion de faire croire aux populations du monde, et en premier lieu à celles des pays industrialisés, que le “chacun pour soi” était la voie unique de la réussite. Le capitalisme […] a conduit à des aberrations inédites en matière d’inégalités sociales, de concentration du pouvoir, d’endoctrinement des masses par la culture de la consommation, de pollution massive et critique de l’environnement.

La solidarité dont nous avons besoin est bien différente de celle que nous offrent les gouvernants. Nous avons besoin d’une solidarité fondée sur l’aide mutuelle, sur le respect de l’égalité et de la liberté de toutes les femmes et de tous les hommes qui forment la société. La solidarité que nous propose Malatesta est la seule porteuse de progrès, de justice sociale et, en définitive, de liberté. »

Serge Roy, extrait de la préface


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La société mourante et l’anarchie

Jean Grave
L’agonie du capitalisme appelle le coup de grâce de l’anarchie. Propriété, patrie, famille, armée, justice : toutes les institutions de la société bourgeoise ne pourront résister aux assauts conjugués de l’anarchisme et de ses défenseurs. Voilà en substance ce que prône La société mourante et l’anarchie, rédigé en prison et publié pour la première fois en 1893, et qui valut à son auteur d’être renvoyé derrière les barreaux pour deux autres années. Les juges – guère réputés pour leurs goûts littéraires – condamnaient là le militant plutôt qu’une œuvre lumineuse. Propagandiste, journaliste et théoricien infatigable, Jean Grave ne démérita pas pour diffuser l’« idée ».

Quelque peu tombé dans l’oubli, le travail de Jean Grave, à commencer par son classique La société mourante et l’anarchie, propose pourtant une synthèse pratique et maniable de la pensée anarchiste. Aujourd’hui encore, les plus grandes idées exposées par Jean Grave peuvent servir leur fonction d’origine : expliquer, par des arguments rationnels et fondés, la nécessité vitale de l’avènement d’une société anarchiste.


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L’étrange étranger

Écrits d’un anarchiste kabyle
Mohamed Saïl

Né en Algérie en 1894 et mort en banlieue parisienne en 1953, l’anarchiste kabyle Mohamed Saïl fut toute sa vie un infatigable militant antimilitariste, anticolonialiste et anticapitaliste. Insoumis et déserteur pendant la Première Guerre mondiale, il s’engagea sans hésiter dans la colonne Durruti lors de la guerre d’Espagne pour combattre les fascistes et participer à la révolution. Harcelé par la police, arrêté et emprisonné plusieurs fois, il n’a jamais pour autant cessé de contribuer à divers journaux nord-africains et français et d’en assurer la diffusion, d’organiser des comités de lutte et de participer à nombre de meetings et manifestations.

Cette anthologie regroupe une trentaine de ses textes écrits entre 1924 et 1951, qui ciblent spécialement l’oppression coloniale française en Algérie ainsi que le racisme meurtrier et souvent hypocrite de l’administration républicaine, tout en appelant ses camarades algériens et français à se méfier des fausses solutions et à rejoindre les rangs des anarchistes. La colère de Mohamed Saïl résonne particulièrement avec celle des soulèvements populaires d’aujourd’hui.


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Manifeste de l’anarchie

Suivi de Au fait, au fait !! Interprétation de l’idée de démocratie
Anselme Bellegarrigues

Paris, avril 1850. Un jeune homme fait paraître ce qui peut être considéré comme le premier manifeste anarchiste de l’histoire. Publié dans le premier numéro de L’Anarchie. Journal de l’ordre, ce Manifeste constitue un virulent plaidoyer contre la farce électorale, la fourberie des partis politiques, ainsi qu’un vibrant appel à l’abstention généralisée.

On sait peu de choses du singulier personnage que fut Anselme Bellegarrigue (1813-1869), sinon qu’il a été l’un des observateurs les plus lucides des lendemains de la révolution de 1848 et qu’il a su voir que les pouvoirs du peuple risquaient d’être accaparés par ses représentants.

Mais ce qui caractérise Bellegarrigue et le rend si actuel, c’est sans l’ombre d’un doute sa défense acharnée de la liberté.


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Haymarket

Récit des origines du 1er mai
Martin Cennevitz

Chicago, 1886. Les conditions de vie des ouvriers, essentiellement d’origine immigrée, sont lamentables. Les tensions pour l’obtention de la journée de huit heures de travail sont à leur paroxysme. Un soir de mai, un événement tragique jette huit hommes dans la tourmente d’une parodie de justice dont l’issue sera qualifiée de « vendredi noir ». Les répercussions sont internationales et aboutissent à la célébration du 1er Mai, Journée internationale des travailleurs.

Haymarket raconte le parcours de ces hommes dont les idées et le combat pour la dignité et la justice leur ont valu d’être persécutés par l’État et les puissants. Au fil de ce récit historique où l’auteur tente d’imaginer les sentiments qui les ont habités, depuis leur enfance jusqu’à leurs derniers jours, on plonge au cœur d’un jeune pays aux prises avec ses contradictions. Parce que les fragments du passé nous donnent parfois les clés du présent, ce livre s’adresse à tous les esprits curieux ainsi qu’à ceux qui croient encore qu’un autre monde est possible.


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Je m’appelle révolution

Écrits et paroles d’une éternelle agitatrice
Lucy Parsons

Née au Texas, sans doute de parents esclaves d’origine africaine, Lucy Parsons (1853-1942) est une grande oubliée de l’histoire des mouvements anarchiste et ouvrier. Pourtant, cette révolutionnaire fut de toutes les luttes contre l’exploitation des classes laborieuses de son époque. Veuve d’Albert Parsons, l’un des cinq martyrs du massacre de Haymarket à Chicago en 1886, elle est l’une des fondatrices des Industrial Workers of the World (IWW). Celle que l’on surnomma la « prêtresse de l’anarchie » consacra sa vie à dénoncer les injustices du système capitaliste et à promouvoir son abolition.

Cette anthologie, la plus complète à ce jour, rassemble une quarantaine de ses textes, discours et conférences, qui abordent les sujets qui ont marqué son combat : la destruction du capitalisme et la violence révolutionnaire, la liberté d’expression, l’égalité entre les hommes et les femmes, le racisme et le travail des enfants. Aux côtés de Louise Michel, à qui elle rend d’ailleurs hommage, de Voltairine de Cleyre et d’Emma Goldman, Lucy Parsons est un exemple flamboyant de cette lignée de femmes qui ont dédié leur existence à la cause anarchiste ainsi qu’à la défense de la classe ouvrière et des plus vulnérables.

Nouveautés pas nouvelles

  • La légende de Victor Hugo, Paul Lafargue, Libertalia
  • Des hommes ordinaires, Le 101e bataillon de la police allemande et la solution finale en Pologne, Christopher R. Browning, Les Belles Lettres
  • L’essence de la vie, Ils quittent la ville pour vivre de la terre, Bernard Ollivier, Éditions Arthaud
  • Bordeaux port négrier, du XVIIe au XIXe siècle, Éric Saugera, Éditions Karthala, et J&D
  • L’ancien régime et la Révolution, Tocqueville, Flammarion
  • Profanations, Giorgio Agamben, Rivages
  • L’ouvert, De l’homme et de l’animal, Giorgio Agamben, Rivages
  • De la très haute pauvreté, Règles et forme de vie, Giorgio Agamben, Rivages
  • L’amitié, Giorgio Agamben, Rivages
  • Videosurveillance, Principes et technologies, Lacène Beddiaf, Dunod
  • Petite histoire de la désinformation, Du cheval de Troie à Internet, Vladimir Volkoff, Éditions du Rocher
  • La lutte tricontinentale, Impérialisme et révolution après la conférence de La Havane, Albert Paul Lentin, Maspero
  • La fin de l’Histoire, Henri Lefebvre, Éditions de Minuit
  • Communisme, arnarchie et personnalisme, Emmanuel Mounier, Seuil
  • Nous travailleurs licenciés, Collectif, 10 18
  • L’expèrience concentrationnaire, Essai sur le maintien de l’identité sociale, Michael Pollak, Métailié

Un grand merci à tou·tes les donnateur·ices, et notamment aux éditions Lux.


P.-S.

Vous voulez faire de la place dans vos étagères ? Vous héritez de la bibliothèque de votre grand-tante anarchiste et vous avez déjà lu tous ses bouquins ? Vous avez une maison d’édition et le coeur sur la main ? N’hésitez pas à nous faire un don !
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