Dates
Prochaines permanences
Mercredi 12 et 26 février, de 16h à 20h.
Arpentage
En février, on se lance dans l’arpentage ! Le principe ? On choisit un livre, on le découpe en autant de parties (à peu près égales) qu’il y a de participant·es. Chacun·e a un mois pour lire sa partie, puis la restitue à tour de rôle la séance suivante. S’ensuit une discussion sur le livre. Pour en savoir plus sur cette méthode et son intérêt pédagogique et politique vous pouvez lire l’article de Sud Éduc à ce sujet.
Pour ce premier arpentage, qui aura lieu le mercredi 26 février à 18h30, nous avons choisi le livre 10 questions sur le communisme de Julien Chuzeville. Vous pouvez venir pour assister à la restitution et participer à la discussion qui suivra, mais aussi pour vous inscrire à l’arpentage du mois suivant, qui aura lieu le 26 mars, et qui concernera un livre choisi par les participant·es présent·es le 26 février.
Dans l’actualité
Une sélection de livres de la bibliothèque en lien avec l’actualité. Ce mois-ci : la guerre et la colonisation de la Palestine.
Seulement 10 mètres
Nouvelles de Palestine
Nassar Ibrahim & Majed Nassar
Editions CNT-RP
Des chemins se croisent. Un enfant va à l’école en longeant le mur. Un jeune homme, une chanson aux lèvres, part à l’aube chercher du café. Un bus transporte un vieil homme, résistant passif à l’humiliation. Un jeune prétendant emmène sa fiancée au cinéma. Un chien tourmenté par des paysans sent monter une haine envers les hommes. Un aspirant écrivain procrastine...
Une balle atteint son but.
À travers onze parcours de vie, les auteurs livrent sans compromis et sans pathos le quotidien de Palestiniens sous l’ombre toujours grandissante de l’occupation et de son mur.
Mémoires d’un village palestinien disparu
Mohammed Al-Asaad
Récit commenté par Joseph Algazy
Editions Albin Michel
"Nous sommes seuls de manière accablante. S’il n’y avait pas eu ces fouilles pleines de pièges, en particulier celui de la Torah qui tisse son histoire sur les abords de notre pays... »
En 1948, à l’âge de quatre ans, Mohammed Al-Asaad assiste à la Naqba qui arrache des milliers de Palestiniens à leur terre. Publié en arabe quarante-deux ans plus tard sous le titre "Les Enfants de la rosée", ce récit mêle souvenirs d’enfance, témoignages et contes allégoriques qui évoquent l’histoire d’un peuple successivement soumis aux dominations ottomane, britannique et aujourd’hui israélienne. Mais ce que Mohammed AI-Asaad, l’un des plus grands poètes palestiniens, met en cause, c’est la disparition de toute trace qui prouverait l’appartenance de son peuple à cette terre. Cette histoire condamnée - villages effacés ou rayés des cartes -, il revient à la mémoire de lui redonner vie.
Procédant à une rigoureuse reconstitution historique des spoliations auxquelles s’est livré l’État d’Israël, Joseph Algazy dresse un réquisitoire sans appel contre une politique discriminatoire qui empêche, aujourd’hui plus que jamais, de « discerner la moindre lueur au bout du tunnel ».
La Palestine expliquée à tout le monde
Elias Sanbar
Editions du Seuil
Berceau des trois monothéismes, la Palestine est sous les feux de son actualité violente, depuis que la création de l’État d’Israël en 1948 l’a vue comme « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». L’histoire de la Palestine contemporaine se souvient de celle des « gens de Terre sainte » mais commence avec « son problème ». Et chacun peut sentir plus ou moins confusément que l’équilibre du monde se joue là, sur ces quelques milliers de kilomètres carrés à l’Orient de la Méditerranée.
À ceux qui disent ne rien comprendre au « conflit israélo-palestinien », Elias Sanbar répond en restituant la continuité d’une histoire - depuis le mandat britannique à partir de 1917 jusqu’à aujourd’hui - que tant de commentaires ont souvent faussée ou étouffée.
La Palestine, c’est l’histoire d’un pays absent que les Palestiniens ont emporté dans leur exil. C’est aussi le long combat qu’il leur a fallu mener pour retrouver un nom, une visibilité, une existence enfin. La Palestine d’Elias Sanbar est polychrome, terre de pluralité, des origines et des croyances.
Gaza devant l’histoire
Enzo Traverso
Lux Editeur
La destruction de Gaza est-elle uniquement une riposte à l’attaque du 7 octobre 2023, ou est-elle une étape de plus dans un long processus de dépossession et d’éradication ? Est-il antisémite de dire que ce massacre a pris des traits génocidaires ? Pour répondre à ces questions, il faut préciser le sens des mots « antisémitisme », « sionisme », « génocide » et dresser la généalogie de ces notions en s’affranchissant du récit conventionnel et essentiellement orientaliste qui fait d’Israël un îlot démocratique dans un océan obscurantiste, et du Hamas une horde de barbares assoiffés de sang.
Les crimes perpétrés par le Hamas le 7 octobre sont certes indéfendables, mais on ne peut pour autant les qualifier de « pire pogrom de l’histoire après l’Holocauste ». Les inscrire dans le récit d’un antisémitisme millénaire sert à légitimer la réponse israélienne en occultant leur véritable cause : des décennies de colonisation et seize ans de complète ségrégation de la bande de Gaza. Cet essai propose de penser historiquement la crise actuelle, en refusant de cautionner une guerre génocidaire au nom de la lutte contre l’antisémitisme. Car si l’occupation de Gaza se terminait par une seconde Nakba, la légitimité d’Israël en sortirait définitivement compromise. Ni les armes américaines, ni les médias occidentaux, ni la mémoire détournée et dénaturée de la Shoah ne pourraient plus la racheter.
De quoi la Palestine est-elle le nom ?
Alain Gresh
Les Liens qui Libèrent
Pourquoi la Palestine suscite-t-elle de si furieuses polémiques ? Pourquoi ce conflit, autour d’un territoire qui a perdu son importance stratégique et qui ne contient pas une goutte de pétrole, soulève-t-il de si dévastatrices passions ? La Palestine est-elle le nom d’un nouvel antisémitisme qui n’ose dire son nom ?
En réalité, si la Palestine est devenue une cause universelle, c’est d’abord parce qu’elle se situe sur la ligne de faille entre le Nord et le Sud, entre l’Orient et l’Occident, à un moment où l’on assiste à un basculement du monde : l’affirmation de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud marque la fin de deux siècles de domination occidentale et tourne la page de l’entreprise coloniale. Ce bouleversement n’est pas seulement économique, politique ou militaire, il touche aussi à l’histoire et à son interprétation : l’Occident a perdu le monopole du récit et les vaincus d’hier ont pris la plume.
Longtemps, l’histoire de la Palestine s’est limitée à celle, tourmentée, du peuple juif aspirant, après deux mille ans d’exil, à retrouver u-ne patrie. Pour les autochtones, en revanche, elle se résume à une spoliation, spoliation qui perdure et qui rappelle, de l’Asie à l’Amérique latine en passant par l’Afrique, une oppression pas si ancienne.
Ce livre veut remettre la Palestine dans le contexte de cette mutation de la scène internationale. Tout en rappelant le lien entre ce territoire et la question juive il cherche à modifier radicalement notre perspective sur le conflit, changement indispensable si l’on veut, demain, aboutir à une solution.
Boire la mer à Gaza
Chronique 1993-1996
Amira Hass
La fabrique Editions
L’historien, comme l’a dit Walter Benjamin, est comme un prophète qui regarde en arrière. Boire la mer à Gaza, qui traite des années 1993-1996, annonce et éclaire les terribles événements qui se déroulent à la fin de la « décennie de la paix » à Gaza comme en Cisjordanie. Le long boyau de béton où s’entassent à
l’aube les ouvriers palestiniens qui vont travailler en Israël, les allées sableuses des camps de réfugiés, les tentes où l’on pleure les militants assassinés, les sermons dans les grandes mosquées, les tribunaux nocturnes, tels sont les lieux de ce livre. Les anciens prisonniers, chauffeurs de taxis, entrepreneurs en bâtiment, réfugiés auxquels Amira Hass donne la parole ont d’infinies ressources de fierté et d’humour pour dire l’exil, le deuil, l’occupation, la désillusion et l’opiniâtre espoir.
Comme l’écrit Arlette Farge, « l’histoire, par moments, ressemble à un arbre familier ; l’écorce nous en est bien connue, tandis que nous échappe ce qu’elle recouvre... Amira Hass creuse cette écorce et tient dans ses mains fragiles et fermes ce qui, en dessous, est friable et vivant. »
Nouveautés
Les éditions Grévis
Les Editions Grevis sont une maison d’édition associative et indépendante fondée en 2019 à Caen. Elle se donne pour mission la publication d’ouvrages de littérature, d’enquêtes politiques, d’essais de critique sociale, d’essais de philosophie politique et la réédition d’ouvrage épuisés.
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Dissoudre
Pierre Douillard-Lefèvre
Nous avons vu l’État s’attaquer au mouvement écologiste après avoir démantelé des associations anti-racistes musulmanes et contestataires. Nous avons vu les manifestations interdites et l’antiterrorisme maintenir l’ordre. Nous avons vu un ministre menacer la plus ancienne organisation de défense des Droits de l’Homme. L’objectif de ce régime n’est pas de susciter l’adhésion mais la soumission, pas de provoquer l’action mais l’apathie. Dissoudre tout ce qui fait commun. Alors que l’horizon se rétrécit, cet essai propose une histoire des procédures de dissolutions et la manière dont elles incarnent désormais la gouvernementalité contemporaine. Mais surtout, il se demande comment faire face.
Le renard d’en haut et le renard d’en bas
José Maria Arguedas
Dans Le Renard d’en haut et le Renard d’en bas, le lecteur plonge dans Chimbote, ville côtière du Pérou, aux côtés d’un peuple désorienté par la cruauté du capitalisme. José María Arguedas décrit les bouleversements d’une époque, la fin d’un monde où sont emportés les humains et la nature. C’est une œuvre totale, un roman testamentaire entre journaux et récits où l’on chemine avec la mort. La violence dépeinte y est aussi la tragédie d’un auteur qui clôt son texte sur l’annonce de son suicide.
Corps mouvementés
Chroniques du désert
Nos corps sont tenus en laisse et leurs débordements ne sont pas toujours la cause d’une libération. Si la pensée a bien des fois réinstaurée le corps comme l’expression même de la vie, elle l’a souvent fait au prix de la répression. Le corps torturé de la sorcière, les corps anéantis des hérétiques, les corps enfermés des sexualités…
Donner la parole aux corps, c’est pour nous la possibilité de penser ensemble la multiplicité des choses qui lui sont liées. Au travers de fictions et d’enquêtes sociales, philosophiques, géographiques, littéraires, nous interrogeons comment l’attention aux corps dévoile l’intention répressive et ouvre aux horizons révolutionnaires.
Chroniques du Désert est le nom d’une perspective. Celle-ci défend la nécessité de l’enquête. Les auteurs changent à chaque publication, disparaissant tout en pouvant revenir, mus par cette appétence commune.
Les victimes n’étaient pas assez belles
Déportation, mémoire & exclusion
Lucie Hébert
Les monuments aux morts de la Deuxième Guerre mondiale sont nombreux dans nos villes. Les hommages aux déportés et fusillés sont ritualisés et leur tragédie est l’objet d’un apprentissage scolaire. Pourtant, au coeur de ce « devoir de mémoire » se cache un oubli de taille. Méthodiquement le sort terrible d’une partie de ces victimes a été doublé d’un oubli institutionnel. Parce qu’ils ont été considérés comme coupables de faits de droit commun, la République française a fait de ces hommes et ces femmes des parias de la mémoire et du droit à la réparation.
Lucie Hébert nous raconte l’histoire de la mise au ban de ceux qui ont été jugés indignes de la république.
Les capitalistes rêvent-ils de moutons électriques ?
L’automation à l’age de la stagnation
Jason E. Smith
L’automation du travail alimente la nouvelle mythologie capitaliste. Quand cette technologie révolutionnaire sera totalement implantée, débutera une nouvelle ère de création prodigieuse de richesse. Voilà ce que l’on nous dit. Le monde des voitures, des villes, des maisons, des hôpitaux connectés pourrait aussi se révéler être un monde de chômage, de misère, de précarité pour beaucoup, si ce n’est pour une majorité de la population.
Cet ouvrage pose la question de savoir si le travail peut se débarrasser de l’humain, si un monde de machines est désirable.
Autres nouveautés
Dix questions sur le communisme
Julien Chuzeville
Éditions Libertalia
Ce livre sera présenté dans la biliothèque des Tanneries le mercredi 26 à 18h30 dans le cadre d’un arpentage (voir plus haut).
« Aujourd’hui, on désigne sous le nom de “communisme” des mouvements qui sont en réalité parfois contradictoires, à tel point qu’il est plus logique de parler de “communismes” au pluriel. »
D’où vient le communisme ?
L’URSS était-elle communiste ?
Le communisme est-il féministe ?
S’oppose-t-il à l’anarchisme ?
Communisme et écologisme sont-ils incompatibles ?
Peut-on être communiste si on est propriétaire ?
Faut-il lire Marx pour être communiste ?
Pourquoi y a-t-il tant de courants différents parmi les communistes ?
Le communisme est-il une idéologie du passé ?
En une centaine de pages d’une grande clarté, Julien Chuzeville, historien du mouvement social, nous aide à mieux comprendre un concept clé.
La disparue de la réserve Blackfeet
Anaïs Renevier
Éditions 10/18
2017. Une femme amérindienne disparaît après une fête. Le décompte commence.
Juin 2017, réserve des Blackfeet, Montana. Ashley Loring Heavyrunner, 20 ans, part à une fête. Quelqu’un l’attend en bas de chez elle, sa famille ne la reverra plus.
C’est à sa sœur, Kimberly, que revient le devoir de naviguer à travers le flot de rumeurs pour tenter de démêler les faits. Car sur ces terres indigènes, au cœur des montagnes, les mères et les sœurs doivent résoudre seules les disparitions des femmes de leur communauté.
La police reste sourde à toutes les demandes, ignore l’ampleur des histoires, où chaque famille connaît des disparitions. Avec acharnement, Kimberly persévère, organise des battues, interroge les témoins, portant même l’affaire jusqu’au Congrès, à Washington, luttant pour qu’Ashley ne soit pas oubliée comme tant d’autres avant elle.
La journaliste Anaïs Renevier brise le silence qui entoure ces affaires et dessine les contours d’une crise nationale meurtrière. Être une femme amérindienne dans une réserve, c’est être une victime potentielle, des hommes, des réseaux de traite sexuelle et de drogue. C’est aussi avoir dix fois plus de risques de se faire tuer que la moyenne aux Etats-Unis. Péniblement, l’Amérique ouvre les yeux sur ces zones de non-droit, gangrenées par une violence, qui jaillit avant tout sur les femmes.
La forme-Commune
La lutte comme manière d’habiter
Kristin Ross
La fabrique éditions
Quand l’État recule, la forme-Commune s’épanouit. Ce fut le cas à Paris en 1871 comme lors de ses apparitions ultérieures, en France et ailleurs, quand des travailleurs et travailleuses ordinaires prennent en main l’administration collective de leur vie quotidienne.
Les batailles contemporaines contre l’accaparement et l’artificialisation des terres, de la zad de Notre-Dame-des-Landes au mouvement des Soulèvements de la terre, ont remis à l’ordre du jour des pratiques d’appropriation de l’espace qui transforment notre perception du passé récent. Les luttes paysannes des années 1960-1970, de la « Commune de Nantes », du Larzac ou de Sanrizuka au Japon apparaissent dès lors comme des combats déterminants de notre époque. Où s’inventent, dans la défense d’un territoire menacé par la construction d’une base militaire ou d’un énième aéroport, de nouvelles manières politiques d’habiter et de produire, hétérogènes à l’État et indifférentes à la logique destructrice du capital ; où se nouent des alliances singulières et des collaborations fructueuses qui laissent joyeusement entrevoir « la forme politique enfin trouvée de l’émancipation économique du travail ».
Quelques pistes pour sentir venir le fascisme avant qu’il ne s’impose
Pascal Dibe
Éditions de l’aube
"La différence des temps fait que les choses ne se répètent jamais à l’identique. Aucun événement historique ne se reproduit sous la forme et dans les circonstances où il est advenu une première fois. Les défilés de chemises noires, brunes, vertes, en ordre martial alors que la rue constituait l’unique espace de mobilisation générale, n’est plus, du moins ainsi que nous le connaissions sous forme de défilés à bruits de bottes. Bien sûr il y a de drôles de voix qui nous parviennent aujourd’hui... des voix qui malgré tout - et c’est aussi là qu’est notre interrogation sur « demain » - prononcent encore le mot « démocratie » même si elles tendent à le remplacer par « peuple ». En avons-nous fini avec le fascisme, comme nous savons qu’il a existé ?"
Commencer à vivre humainement
Lettres
Rosa Luxemburg
Éditions Libertalia
Ce recueil accessible à toutes et tous, propose une sélection de lettres où Rosa Luxemburg aborde des sujets très variés, toujours attentive au monde qui l’entoure, aux souffrances, aux événements qu’elle observe, et surtout gardant toujours l’espoir d’une révolution qui amènerait un monde meilleur. Elle voulait « vivre pleinement », et elle souhaitait changer la société afin que chacun puisse y vivre harmonieusement.
La France qui a faim
Le don à l’épreuve des violences alimentaires
Bénédicte Bonzi
Seuil
En France, dans ce pays riche où l’agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d’aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l’un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l’absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d’un bout à l’autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d’agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
À travers l’incroyable travail réalisé par l’association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l’alimentation. Pourtant, il n’en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d’aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim. Car l’impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s’exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l’aide alimentaire.
Et si, dans une société démocratique, l’urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?
Objections
Scènes ordinaires de la justice
Marius Loris Rodionoff
Éditions Amsterdam
Entre 2015 et 2019, Marius Loris Rodionoff s’est rendu dans les tribunaux de grande instance de Lille, Paris et Alençon pour assister aux audiences publiques de comparutions immédiates. Retenant dix journées d’audiences, à raison de cinq affaires par jour, il a composé la cinquantaine de textes que contient ce volume. Le dispositif choisi est brut et sobre ; la transcription des faits incriminants - vols à la roulotte, trafic de drogue, violences conjugales, insubordination sociale - donne à entendre la parole du juge, de l’avocat, du prévenu ; puis l’enquête de personnalité, vies minuscules de jeunes hommes, immigrés pour la plupart, écrasées par la société ; enfin le prononcé de la peine, sévère toujours. À travers ces scènes ordinaires de la justice, Marius Loris Rodionoff fait oeuvre d’écrivain public. Mais il décrit aussi en ethnographe le fonctionnement d’une institution de reproduction de l’ordre social. Au moment où la comparution immédiate se politise et sert à réprimer massivement les mouvements sociaux, ce livre lève un coin de voile sur cette machine à punir et enfermer.
Mieux gérer nos conflits
Manifeste pratique et politique à propos de violence intracommunautaire
Éris
La page libre auto-éditions
« Nous ne sommes pas près de sortir des logiques répressives et autoritaires dans lesquelles nous baignons. Nous n’y sommes pas prêt·e·s non plus d’ailleurs. Il faut pourtant que nous nous y efforcions, parce que la société dans laquelle nous voulons vivre, libérée des oppressions, nécessite que nous agissions également sur cela.
Ce que nous portons, ce que toutes les personnes aengagées dans des luttes anti-carcérales, anti-autoritaires et de justice transformatrice portent ou doivent porter, ce ne sont pas quelques réformes cosmétiques ou des outils « pour faire bien » : c’est un changement de paradigme. »
À mi-chemin entre manifeste et guide. Mieux gérer nos conflits défend des manières d’affronter les crises et conflits au sein d’un groupe en s’affranchissant des réflexes de polarisation et d’exclusion. Il contient une partie diagnostique et une partie pratique, et s’adresse à tous les groupes (associations, collectifs, groupes affinitaires ou d’ami·e·s...) désirant s’organiser de façon plus durable et égalitaire.
LIP Unité
(1973-1974) Écrire en luttant. Les ouvrier·es de LIP et leur journal
Textes réassemblés et présentés par Guillaume Gourgues et Georges Ubbiali
Éditions Syllepse
Pourquoi relire Lip Unité aujourd’hui, cinquante ans après ?
Tout simplement parce que faire revivre la façon dont les ouvrier·es de Lip n’ont eu de cesse de prendre la plume pour se battre est une manière de contribuer, modestement, au renforcement du syndicalisme. Si le récent mouvement contre la réforme des retraites marque un retour en grâce de l’outil syndical, il est indispensable de mener un travail de fond sur son enracinement dans des mobilisations collectives, à l’échelle de l’entreprise et de la société.
Lip Unité permet de comprendre comment la pratique d’un syndicalisme ouvert, démocratique et assumant le conflit de classe est une épreuve de chaque instant, même au cœur des années 1970.
Loin de la nostalgie d’un âge d’or des luttes ouvrières, les écrits des Lip nous rappellent, un demi-siècle plus tard, que la lutte collective articule la recherche et le maintien d’un collectif, la combinaison de l’action (la grève, l’occupation) et de la réflexion (les contre-propositions) et la popularisation.
Sans fumier !
L’un des plus grands défis de l’agriculture contemporaine est sa dépendance à des apports extérieurs pour maintenir la fertilité des sols. Rompre cette dépendance, c’est déjà construire une agriculture soutenable.
La production maraîchère biologique sans intrant d’élevage apporte des solutions à ce défi.
- Comment abandonner les produits chimiques et les OGM, mais aussi les sous-produits d’abattoirs et les fumiers ?
- Comment réaliser des composts répondant aux besoins des cultures maraîchères ?
- Comment favoriser la faune et la flore sauvages ?
- Comment réduire l’empreinte écologique de son activité maraîchère ?
- Comment cultiver, récolter et conserver une soixantaine de légumes en prenant en compte ces questions ?
Nouveautés pas nouvelles
Les Routes de l’esclavage : Histoire des traites africaines VIe-XXe siècle, Catherine Coquery-Vidrovitch, Albin Michel, Arte
Les 72 immortelles. La fraternité sans rivages : Un éphéméride du grand rêve fracassé des Communeux, Jean Chérasse, Éditions du Croquant
Les prêts toxiques, une affaire d’Etat : Comment les banques financent les collectivités locales, Patrick Saurin, Editions Demopolis
La novlangue néolibérale : La rhétorique du fétichisme capitaliste, Alan Bihr, Page 2 Editions
L’art de la révolte, Snowden, Assange, Manning, Geoffroy de Lagasnerie, Fayard
Vive la banqueroute, Thomas Morel, François Ruffin, Fakir éditions
À nos clients, Qu’est-ce que tu fabriques ? Éditions
Un grand merci à tou·tes les donnateur·ices, et notamment aux éditions Grévis.
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