Janvier 2025 à la bibliothèque des Tanneries



Les dates des permanences et les nouveaux arrivages, avec un don des éditions de la dernière lettre. Ce mois-ci focus sur la guerre et la révolution syrienne.

Dates

Prochaines permanences
Mercredi 15 et mercredi 29 janvier, 16h - 20h

Les dates des ateliers d’écriture seront annoncées plus tard.


Dans l’actualité

Une sélection de livres de la bibliothèque en lien avec l’actualité. Ce mois-ci : guerre et révolution en Syrie.


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Sur la révolution syrienne

La Lenteur
La terreur de 1982 a fait taire les Syriens jusqu’en 2011, moment qui coïncide avec l’apparition d’une nouvelle génération qui n’avait pas vécu cette terreur. En torturant des enfants à mort, en organisant une gigantesque campagne de viols, en forçant les soldats à tirer quotidiennement sur leurs concitoyens sans armes, le régime a provoqué une guerre. Le plus triste, c’est que bien qu’elle ait détruit la Syrie, rendu la moitié de la population sans abri et causé un demi-million de morts, cette stratégie semble avoir fonctionné puisque les djihadistes internationaux sont désormais de la partie, de nombreux autres pays s’en mêlent et tout le monde tourne le dos aux revendications démocratiques initialement portées par la population. Et nombre de gens y compris à l’Quest - se rangent à l’idée, qu’ils avaient peut-être déjà avant, que pour des raisons de « stabilité », il vaut mieux pactiser avec ce tyran bien rasé et encravaté. Il représenterait soi-disant un « moindre mal » par rapport aux djihadistes barbus qui veulent nous tuer, nous autres Occidentaux. Tous les autres sont ignorés : les démocrates, les communautés autogérées, les conseils locaux.


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Jeunesses en révolution

Itinéraires de la France à la Syrie
Pierre Torres et Laurent Borredon
La Découverte

Pendant près d’un an, le portrait de Pierre Torres a été affiché, jusqu’au fronton des mairies : « Pierre Torres, otage en Syrie. »

Pierre Torres est un blogueur, un photographe, un dessinateur. Cherchant à comprendre les révoltes arabes qui se sont propagées de pays en pays à partir de 2011, il a tenté de participer, à sa façon, à ce mouvement de fond qui dépasse largement la Libye ou la Syrie. Il a navigué dans ces révolutions, parfois seul, parfois avec des amis. Il y a fait des rencontres et vécu la détention. Il a croisé la route de ces lointains « ennemis » qui, pourtant, viennent parfois d’« ici ».

De retour en France, il a entamé un dialogue avec Laurent Borredon, spécialiste des questions de sécurité au journal Le Monde. Ensemble, ils ont décidé de raconter l’expérience de Pierre Torres et cherché à comprendre ce qu’elle nous apprend des révolutions d’aujourd’hui. Ce livre à deux voix, hybride et surprenant, nous invite à explorer les chemins de l’engagement. Qu’est-ce qui différencie, au juste, un « activiste » d’un « djihadiste » ? Où se situe la frontière entre un « opposant » et un « révolutionnaire » ? Pourquoi les services de sécurité sont-ils si prompts à habiller tout contestataire en « terroriste » ? Comment se libérer de ces étiquettes aléatoires qui servent trop souvent à écraser l’espoir ?

Biologiste de formation, Pierre Torres, 31 ans, a décidé en 2011 d’aller en Libye. Avec d’autres, il a participé au blog collectif sur les Printemps arabes « En route ! » qui a notamment relaté la bataille de Misrata de l’intérieur de la ville. Il s’est ensuite rendu en Syrie, où il a été enlevé par le groupe État islamique en Irak et au Levant. Journaliste au Monde, Laurent Borredon, 35 ans, est spécialiste des questions de sécurité.
Il est le coauteur du livre Valls, à l’intérieur (Robert Laffont, 2014).


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Les portes du néant

Samar Yazbek
Stock

Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek est contrainte de quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle retourne clandestinement dans son pays, en s’infiltrant par une brèche dans la frontière turque. Trois voyages en enfer dans la région d’Idlib où elle vit de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie, à la formation de l’Armée Syrienne Libre, jusqu’à l’émergence de l’État islamique, Samar Yazbek livre un témoignage courageux sur le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaires qui luttent pour survivre. Elle dit l’odeur de la terre après l’explosion d’une bombe, l’effroi dans le regard des mères, les corps mutilés ; elle dit l’une des plus grandes tragédies du xxie siècle.


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Le peuple veut

Une exploration radicale du soulèvement arabe
Gilbert Achcar
Actes Sud

Loin des interprétations simplistes des soulèvements qui ont ébranlé le monde arabe depuis décembre 2010 (interprétations culturelles, générationnelles, confessionnelles ou vulgairement policières), Gilbert Achcar analyse ici en premier lieu les modalités particulières du développement du capitalisme dans cette région du monde. Modalités qui produisent un blocage de la croissance dont les conséquences sociales dramatiques (pauvreté, inégalité, précarité – chômage surtout) se sont aggravées durant les dernières décennies sous l’effet du despotisme politique ambiant et du népotisme qu’il entretient comme mode de gouvernement.
Caractérisant ces soulèvements comme le point de départ d’un processus révolutionnaire au long cours, et non comme une éruption aboutie (un “printemps arabe”, selon l’appellation séduisante mais trompeuse), l’auteur livre une analyse concrète des forces sociales en présence et dresse un bilan d’étape, pays par pays, de la Tunisie à la Syrie en passant par l’Égypte, le Yémen, le Bahreïn et la Libye. Il éclaire ce faisant le rôle ambigu des mouvements se réclamant de l’islam, notamment les Frères musulmans, et de leurs soutiens anciens et actuels à l’échelle régionale (le Royaume saoudien et l’émirat du Qatar), fidèles alliés des États-Unis. L’attitude de Washington face à la crise régionale est décortiquée.
L’auteur montre également les limites du “tsunami islamique” que d’aucuns ont saisi comme prétexte pour dénigrer les soulèvements dans leur ensemble.


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La dévoration du monde

Les insurrections de Tunisie, d’Egypte, du Yémen, de Lybie, et leur devenir
Ariel Fatiman
Safia Lasahafa
laboratoire des frondeurs

L’Insurrection tunisienne de 2011 a ouvert une brèche dans laquelle les émeutiers de Suez en Egypte, de Benghazi en Libye, de Taez au Yémen et de Deera en Syrie se sont engouffrés, engageant un débat sur le monde. Les Insurgés ont critiqué la misère de la survie, l’oppression policière, l’encadrement politique et l’ordre social. Ils ont révoqué par avance tous les représentants. lis ont nié le nihilisme de leurs oppresseurs, lesquels considèrent que vivre ne signifie rien de plus que mourir à petit feu.
Ils ont nié l’absence d’avenir, ils ont nié l’absence à sol, ils ont nié cette société du néant et de la répétition du même. Dans cette négation de la négation, lis ont tenté de fonder le temps. Ils ont pensé avec les mains, avec les pieds, avec la bouche, avec tout leur corps, ils se sont mis à déterminer pratiquement le monde. Après l’émeute, pendant l’émeute, avant la prochaine émeute, Ils se sont donnés des espaces pour poursuivre leurs débats, pour mettre des mots sur leurs actes, sur les pierres lancées, les Incendies, les pillages et les affrontements à mains nues.
Ils ont tissé des conversations singulières, créant des assemblées, formant des caravanes, installant des sit-in, recourant parfois aux armes. Ils ont pris le monde par surprise et l’ont fait trembler sur ses bases. « Février 2011 », vaste mouvement d’insurrections, est une charnière dans l’époque, un passage où nous sommes engagés.


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Contre l’Etat Islamique, contre la guerre

Mathieu Pérez
niet !éditions, 2016

Alors comme ça, « Daech » nous aurait « déclaré la guerre » le 13 novembre 2015 ?

Face à l’idéologie inlassablement rabâchée qui ne veut voir au Moyen-Orient que « conflits confessionnels » et « chocs des civilisations », ce petit livre tache de dresser une analyse de ce qu’est l’État Islamique, non à partir de la religion mais à partir des bases matérielles : comme un quasi-État en cours d’intégration dans cette partie du monde en pleine poussée contre-révolutionnaire.

La guerre actuelle n’est que la dernière en date d’une longue série d’interventions occidentales. Et loin d’être un combat de la Civilisation contre la Barbarie, elle s’inscrit dans une logique post-coloniale et impérialiste.


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Révolutions de notre temps

Manifeste internationaliste
Les Peuples Veulent, 2024

Le texte rassemble les enseignements et les analyses que nous avons tirés des deux dernières décennies de lutte et de nos échanges lors des quatre précédents rencontres que nous avons organisés. Il déplie notre vision d’un internationalisme révolutionnaire pour le 21e siècle. Y sont abordés les réussites comme les problèmes, les questions rencontrées par les insurgé.es dans de nombreux contextes différents, ainsi que les premières pistes pour nous renforcer mutuellement dans les échéances à venir. Nous y développons notre compréhension commune de la situation présente et nos premières hypothèses de travail.


Nouveautés

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Éditions de la dernière lettre

Nous recevons ce mois-ci plusieurs livres offerts par les Éditions de la dernière lettre, que nous remercions vivement !

La dernière lettre est une maison d’édition indépendante qui s’emploie à diffuser une critique du monde industriel attentive à la diversité des dominations, afin de défricher des pistes pour construire une vie bonne, plus digne et libre pour toutes et tous.

Fondée en 2019, elle prolonge le travail d’enquête et de critique sociale que la revue Z mène depuis plus d’une décennie.

Elle est hébergée depuis sa création à la Maison des éditions et des revues, à la Parole Errante, à Montreuil.


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Pour l’auto-défense féministe

Mathilde Blézat
2022

Ni art martial, ni technique de développement personnel, l’autodéfense féministe est un indispensable outil de prévention des violences. L’enquête de Mathilde Blézat auprès de participantes à des stages d’autodéfense montre que c’est aussi le levier d’une profonde transformation de leur rapport à l’intimité et au monde : une arme de la révolution en cours.


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La cendre de tes morts

Albertine Delanpe
2023

Albertine Delanpe fait le récit de ses quelques mois passés comme salariée dans un crématorium. À travers ses descriptions des gestes à apprendre face à des fours allumés à près de mille degrés, de corps qui disparaissent et de l’émotion qui surgit malgré les procédures, c’est de notre rapport à la mort qu’Albertine Delanpe nous parle. Elle nous présente ses collègues, les bourrins et les discrets, les passionnés et les fatigués, avec un mélange de profonde empathie et de critique féroce. Dans ce milieu très masculin, on découvre le patriarcat toujours là, les alliances inattendues face à la dureté du métier, la douceur d’un geste qui surprend jusqu’à l’autrice. Celle-ci se retrouve sans l’avoir anticipé au contact des proches endeuillés, qu’elle dépeint dans des scènes où la drôlerie alterne sans cesse avec l’émotion.

Lorsque l’épidémie de Covid fait irruption dans le récit, Albertine Delanpe raconte le quotidien bouleversé du crématorium et la difficulté de tenir les familles à l’écart selon des règles aussi strictes que changeantes. C’est en décrivant ensemble la réalité de la crise sanitaire et l’absurdité de sa gestion que l’autrice alimente le débat encore chaud sur le virus. Et au-delà du Covid, le texte pose une question politique : doit on laisser un sujet aussi important que la mort entre les mains de sociétés privées, et de professionnels n’ayant d’autre choix que de mettre l’émotion à distance ?

Deux témoignages complètent le texte d’Albertine Delanpe, grâce à un partenariat éditorial avec les revues Z et Jef Klak. Un salarié des pompes funèbres explique le cadre légal des « finalités funéraires » et présente les réflexions actuelles sur les alternatives écologiques à l’inhumation et la crémation. Enfin, une professionnelle-militante raconte les initiatives collectives autour du deuil qui s’expérimentent un peu partout en France. Des « cafés mortels » aux coopératives funéraires, en passant par le métier de conseillère funéraire indépendante, l’ouvrage se conclut par une invitation à reprendre en main notre relation avec les morts et le deuil.


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Merci de changer de métier

Lettre aux humains qui robotisent le monde
Celia Izoard
2020

Les véhicules autonomes sont-ils compatibles avec la lutte contre le changement climatique ? Qui veut des robots-compagnons pour s’occuper des personnes âgées ? L’usine automatisée est-elle le rêve des employés, ou celui des chefs d’entreprise ?

Interpeller directement des chercheurs, ingénieurs et startuppers sur les implications politiques de leur activité, tel est l’objet de ce livre, composé de lettres ouvertes rédigées dans un style piquant, qui mêle la satire et l’analyse. Celia Izoard ouvre ici un dialogue avec les concepteurs des nouvelles technologies pour les interroger sur le sens de leur travail et analyser l’impact social et écologique des grands projets industriels de la décennie, dans un monde en proie à la crise climatique et à l’exploitation au travail. Elle les enjoint à « changer de métier », à l’instar d’Olivier Lefebvre, salarié d’une start-up de véhicules autonomes qui raconte à la fin de l’ouvrage son chemin vers la démission.

Au travers de ces trois lettres ouvertes, Celia Izoard invite les non-spécialistes à s’emparer des enjeux sociaux de la recherche scientifique et de l’innovation, véritable point aveugle de la démocratie.


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Foutues pour foutues

Trente histoires de la justice faite aux femmes
Collectif (neuf incorrigibles)
2022

Une pirate chinoise, une bagnarde vietnamienne, une marquise française, une catcheuse mexicaine, des adultères italiennes, des « sorcières » ghanéennes… Qu’elles soient tueuses, gangsters, militantes, dérogeant aux bonnes mœurs ou aux normes sociales, les femmes qui font l’objet de ce livre ont été déresponsabilisées, traitées de folles, sexualisées ou encore invisibilisées. Ainsi, Jacoba Félicie, soignante renommée du XIVe siècle, a été interdite d’exercer à cause de son genre. L’Afro-américaine Lucy Hicks Anderson n’a pas été envoyée en prison pour les bars clandestins qu’elle gérait, mais à cause de sa transidentité. Quant aux sœurs Kumari, deux Indiennes « intouchables » condamnées à la place de leur frère, c’est de justesse qu’elles finissent par échapper à leur sanction : le viol.

Foutues pour foutues raconte l’histoire de ces femmes, et illustre, au fil du temps et en différents endroits du monde, la géométrie variable de la justice en fonction du genre. Une entreprise indispensable, car, pour reprendre les mots de la sociologue Natacha Chetcuti-Osorovitz dans sa préface, « la coercition portée sur les femmes criminalisées construit des imaginaires qui façonnent encore aujourd’hui les scènes politiques, judiciaires, pénales et médiatiques ».


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Notre pain est politique

Les blés paysans face à l’industrie boulangère
Groupe blé, Mathieu Brier
2019

Comment cultiver du blé sans dépendre des multinationales ?
Pourquoi le gluten est-il devenu un problème pour la santé ?
Les semences paysannes sont-elles interdites ?
Qui sont les géants de la boulangerie industrielle ?
La baguette « tradition » et les pains surgelés sont-ils si différents ?

Véritable guide nous emmenant de la sélection du grain jusqu’à la cuisson du pain, ce livre permet de comprendre l’impasse nutritionnelle, écologique et sociale de l’industrie boulangère. Et, à partir des blés paysans, de découvrir la force collective de celles et ceux qui font autrement.


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Lutter pour la cité

Habitant·es face à la démolition urbaine
Renaissance des Groux, Appuii, collectif Tenaces
2022

Pourquoi certaines cités sont-elles promises à la démolition ?
Comment comprendre les plans et le langage des urbanistes ?
Qu’est-ce que l’Anru et quels sont ses impacts sociaux ?
Et si réhabiliter les bâtiments était plus écologique et moins cher que les démolir puis les reconstruire ?
Connaissez-vous les pratiques des architectes Kroll, Lacaton et Vassal, Ricard ou Siza ?

Aux Groux, en banlieue sud de Paris, les locataires se battent pour leurs droits depuis l’annonce en 2015 de la destruction programmée de leur cité. Rencontre exceptionnelle avec quatre femmes au coeur de cette histoire, Lutter pour la cité est aussi une boîte à outils pour qu’enfin la ville se fasse à partir de ses habitant·es. Critique de la « rénovation urbaine » telle qu’elle se fait aujourd’hui, cet ouvrage présente les alternatives architecturales, sociales et politiques qui se développent en France et à l’étranger.


Autres nouveautés

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Toujours puce

Les macrodégâts de la microélectronique
Maud et Elsa Lecarpentier
Le monde à l’envers

Exercice de mathématiques : En pleine alerte sécheresse niveau 4, l’usine STMicroelectronics consomme 156 litres d’eau par seconde. Pour produire deux fois plus de puces indispensables à la vie connectée, l’État lui donne 2,9 milliards d’euros, soit la possibilité de consommer 347 litres par seconde. À l’aide des informations que contiennent ces pages, estimez le temps qu’il faudra aux élus locaux pour s’apercevoir que les intérêts de STMicroelectronics s’opposent à ceux des citoyens. Une bande dessinée de fiction sur la lutte véridique contre une usine de puces électroniques très gourmande en eau potable et en ressources naturelles.


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Ouvrir le chemin du chagrin

Après le patrimoine
Jean-Louis Tornatore
Éditions Composer

Mégafeux, inondations, tempêtes, cyclones… Dans un monde incertain, en proie à des bouleversements écologiques majeurs, le patrimoine n’est plus aujourd’hui opérant. Telle est la thèse que défend Jean-Louis Tornatore. Ouvrir le chemin du chagrin est un appel à changer de monde : pour un monde dans lequel toute préservation, toute attention aux êtres et aux choses n’appelle ni sélection ni séparation…


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Vallée du silicium

Alain Damasio
Albertine, Seuil

« Ce qui manque furieusement à notre époque, c’est un art de vivre avec les technologies. Une faculté d’accueil et de filtre, d’empuissantement choisi et de déconnexion assumée. Des pratiques qui nous ouvrent le monde chaque fois que l’addiction rôde, un rythme d’utilisation qui ne soit pas algorithmé, une écologie de l’attention qui nous décadre et une relation aux IA qui ne soit ni brute ni soumise. »

À San Francisco, au cœur de la Silicon Valley, Alain Damasio met à l’épreuve sa pensée technocritique, dans l’idée de changer d’axe et de regard. Il arpente « le centre du monde » et se laisse traverser par un réel qui le bouleverse.

Composé de sept chroniques littéraires et d’une nouvelle de science-fiction inédite, Vallée du silicium déploie un essai technopoétique troué par des visions qui entrelacent fascination, nostalgie et espoir. Du siège d’Apple aux quartiers dévastés par la drogue, de rencontres en portraits, l’auteur interroge tour à tour la prolifération des IA, l’art de coder et les métavers, les voitures autonomes ou l’avenir de nos corps, pour en dégager une lecture politique de l’époque et nous faire pressentir ces vies étranges qui nous attendent.


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Aliène

Phoebe Hadjimarkos Clarke
Éditions du sous-sol

Fauvel accepte de garder la chienne du père d’une de ses amies dans une maison isolée à la campagne. Hannah n’est pas un chien comme les autres, c’est le clone d’une première Hannah, qui trône empaillée au milieu du salon. Elle suscite les peurs et les reproches muets du village, à mesure qu’on découvre au matin des animaux massacrés, et qu’elle-même rentre parfois ensanglantée.
Cette situation est le point de départ d’un récit de traque et de cauchemar délicatement progressif, la plupart du temps fantomatique. Jamais l’assaillant n’est clairement nommé, jamais la cible n’est clairement identifiée. Fauvel sait être une proie, mais de qui ? Dans le village, un groupe de chasseurs, tous ouvriers ou anciens ouvriers de l’usine d’eau minérale, peu loquaces et mal lotis par la vie, font naître les fantasmes, tantôt sexuels, tantôt horrifiques. Et plus particulièrement chez Fauvel, coupée du monde par sa conscience éparpillée, et chez Mitch, un jeune sociologue qui enquête sur les récits d’enlèvements par les extraterrestres, nombreux dans la région, surtout chez les anciens ouvriers de l’usine.
Au fil d’une pseudo-enquête hallucinée, le roman explore les notions de domination, d’animalité et de violence. À travers la proximité, voire l’amalgame entre animaux et humains, Aliène questionne la nature de ce qui est caché, la vie animale, et surtout l’instinct de peur. Tel est le véritable fil du récit, rarement traité avec autant de nuance et de force.


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Résister à la culpabilisation

Mona Chollet
Zones

Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l’agresseur, c’est... nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales...
Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l’ennemi intérieur.
Quels sont ces pouvoirs qui s’insinuent jusque dans l’intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd’hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu’on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l’oppression et nos désirs de changer le monde.


En espagnol

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Metabolismo digital

Un manifiesto
Hamartia das Heras Maceo

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Cuadernos de coyuntura : La cuestion ecologica

Coordinado por Pepe del Amo y Helios Escalante
Contra cultura

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Nouveautés pas nouvelles

Roland Gori, Bernard Lubat, Charles Silvestre, Manifeste des oeuvriers, Actes sud / Les liens qui libèrent
Michel Tort, Le quotient intellectuel, Maspero
Saul Alinsky, Radicaux, réveillez-vous !, Le passager clandestin
1er sommet des sept peuples parmi les plus pauvres, Les actes
Des membres de l’Internationale Situationniste et des étudiants de Stasbourg, De la misère en milieu étudiant
Wlodzimierz Brus, Problèmes généraux du fonctionnement de l’économie socialiste, Maspero
Jean-Paul Besset, René Dumont, une vie saisie par l’écologie, Stock
Réveil de l’architecture ?, Esprit 12, décembre 1985


Un grand merci à tou·tes les donnateur·ices, et notamment aux Éditions de la dernière lettre et à Jean-Louis Tornatore.


P.-S.

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