Aujourd’hui le 8 mars est récupéré de toute part, et ce n’est pas le féminisme washing qui manque. Chaque année c’est une bonne dose d’énergie qu’il faut pour ignorer toutes les publicités teintées de rose qui célèbrent "la journée de LA FÂÂÂÂÂME", les fleurs offertes, l’entrepreneuriat maternalisant qui oublie que pour avoir des femmes patronnes, il faut aussi avoir des employé·e·s subalternes. Le pink washing capitaliste dépolitise et rend le féminisme inoffensif, à l’opposé de ce que Clara Zetkin avait fait en 1917.
Peu de personnes le savent, mais l’origine du 8 mars s’ancre dans les luttes ouvrières et les nombreuses manifestations de femmes réclamant le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité dans le monde occidental, au début du XXe siècle. La première qui parle d’une « Journée internationale des femmes » à créer en 1910, c’est Clara Zetkin, une révolutionnaire. C’est en 1917, avec la grève des ouvrières de Saint Pétersbourg pendant la révolution russe, que la tradition du 8 mars se met en place.
Le 8 mars devrait pourtant être à l’image de notre colère face à l’oppression, la lutte féministe étant par essence révolutionnaire. Il y a quelques années, c’est arrivé : les argentines ont récupéré la journée du 8 mars en coordonnant une "nouvelle" forme d’action... la grève.
En 2018, les femmes argentines ont mené une immense grève féministe le jour du 8 mars, arrêtant entièrement le pays le temps d’une journée. Depuis, de nombreux pays en Amérique du Sud, mais aussi l’Espagne et l’Italie en Europe, ont repris cette action de grève à chaque 8 mars.
Chaque 8 mars, depuis 2017 et la première mobilisation argentine, il y a une grève féministe suivie par des millions de femmes et minorités de genre dans le monde entier. En 2019 ce sont 6 millions de femmes espagnoles qui se sont mises en grève à l’occasion du 8 mars, dont beaucoup du secteur public. En 2019 c’était aussi la première grève belge, avec des milliers de femmes, et le soutien de deux syndicats sur les trois principaux syndicats belges.
En France, la dynamique prend peu à peu. Cette année 2022, un collectif d’associations féministes et organisations syndicales a appelé et mené une grève le jour du 8 mars. La coordination féministe, regroupement de plusieurs collectifs féministes du mouvement social a aussi appelé à cette grève.
La question de mener cette grève féministe à Dijon s’est bien évidemment posée. Beaucoup auraient souhaité la voir émerger dès 2022, mais avaient aussi conscience que à Dijon, nous n’étions pas suffisamment préparé·es. Une grève, ça se prépare sur le long terme.
À la place d’une grève, le soir du 8 mars 2022 nous avons proposé une discussion à la bourse du travail sur le thème de la grève féministe. Une centaine de personnes écoutait, et les échanges et questions qui ont suivi ont témoigné d’un intérêt pour l’idée d’organiser une grève féministe pour le 8 mars 2023. C’est comme ça qu’est née l’idée de proposer une première réunion de rencontres / discussions pour imaginer ce que pourrait être la grève féministe à Dijon le 8 mars 2023. En 2023, si nous nous en donnons les moyens, nous pourrions être prêt.es localement à Dijon.. On vous propose de commencer dès maintenant !
8 mars : Soirée Débat-Projection sur la grève féministe et le travail des femmes !
Que vous soyez seul·e ou non, impliqué·e ou non dans une association / parti / syndicat, que vous soyez jeune et sans trop d’expérience ou au contraire militant·e chevronné·e, que vous soyez cis ou trans, si jamais ce thème de la grève féministe, ou même le féminisme tout court, ou même uniquement les luttes syndicales des femmes vous intéressent... Alors rejoignez nous pour la toute première AGF (Assemblée de la Grève Féministe) le jeudi 16 juin 2022, à 18h30 à la bourse du travail !
Première Assemblée de la grève féministe :
Jeudi 16 juin à 18h30, à la bourse du travail (17 rue du transvaal, Dijon)
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