Aux collègues des services préfectoraux, des services municipaux et aux autres.
Ce lundi 09 septembre, vous avez travaillé comme tous les jours dans votre service. Des consignes sont arrivées. Il fallait donc les exécuter. Il faut toujours fonctionner.
La mission ?
- « Expulser un squat ».
- Ou bien, « mettre des dizaines de personnes à la rue et envoyer certaines d’entre elles en CRA [1] ».
- Vraisemblablement, dans un jargon plus étatico-bureaucrate « remise en état d’un bâtiment occupé illégalement par des ressortissants étrangers en situation irrégulière ».
La mission ? Une réussite.
Environ 70 personnes mises à la rue, quelques-unes - encore moins chanceuses - sont envoyées en CRA.
Les affaires (vêtements, couchages, etc) sont subtilisées.
Les occupants sont laissés à nu, une nouvelles fois sonnés.
La mission est terminée.
Cher.e.s collègues, comme vous le savez certainement ce squat devait passer ce mardi 10 septembre en audience devant le juge de l’exécution. Alors oui, bla-bla-bla, le précédent rendu n’était pas suspensif, mais quel affreux sentiment se dégage de ce timing. Quelle drôle de fraternité.
Heureusement, nous pouvons nous réconforter ensemble de la solution proposée par la ville de Dijon (8h après l’expulsion) d’offrir pour une nuit ou deux, et si le monde est fou peut-être trois, un merveilleux terrain de gravats sans eau, ni électricité ce lundi soir.
Dans la douceur légendaire des nuits dijonnaises, 70 personnes ont « dormi » sans leurs affaires au Chemin des Cailloux.
Liberté, Égalité, Fraternité, il paraît.
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