Expulsion du squat de Stalingrad



DIJ-HONTE, 85 personnes de plus à la rue
Passage en force de la préfecture, le squat de Stalingrad a été expulsé cette après-midi du 28 août.

Après 10 jours d’occupation au 41 avenue de Stalingrad, les migrant·es qui occupaient le bâtiment, soit plus de quatre vingt personnes, sont une nouvelle fois à la rue.

Une soit disant enquête de flagrance justifie la préfecture par son communiqué de presse. Pas d’assignation au tribunal, pas de défense contadictoire, les habitant·es n’ont pas eu leur mot à dire.

Flagrance de quoi ? La porte de la cave était ouverte et comme a si bien dit un des voisins rencontré, après quelques jours d’occupation "ça ne m’étonne pas elle est tout le temps ouverte".
Effectivement, le bâtiment a été visité de nombreuses fois et c’est même pour ça que des panneaux en bois ont été installés pour cacher les carreaux cassés. Le cuivre avait lui aussi déjà disparu avant l’occupation c’est pourquoi des travaux de plomberie étaient en cours.

Depuis une semaine maintenant il n’y avait aucune nouvelle de la procédure engagée. Les habitan·es guettaient toute la journée le passage de l’huissier qui normalement vient constater l’occupation. Pas d’huissier mais plein de flics . C’est 120 flics qui sont venus expulser sans préavis cette après midi à 15h. La Police Aux Frontières (PAF) était là aussi et quatre personnes ont été emmenés dans leurs locaux puis relâchées.

« I. était dans sa chambre quand la flicaille est arrivée
On est dans la chambre au 3e étage. Y ’a M. qui a vu la police par la fenêtre mais c’est déjà trop tard ! Ils ont déjà entré, on n’a pas pu fermer la porte, ils sont entrés à l’intérieur par la porte et par les fenêtres. Ils sont très très nombreux. Ils sont organisés, ils sont venus par surprise. Ils ont fait sortir tout le monde. Ils ont dit "Sortez - Sortez ", c’est tout . Ils ont dit "vos affaires vous les récupérerez après". Après le contrôle d’identité, ils t’accompagnent un par un pour aller chercher ton sac. La PAF était là, ils ont emmené 4 personnes. Après on est resté sur le parking. »

Puis les soutiens sont arrivées. Un rassemblement était appelé à 18h devant la préfecture.
Le cortège est parti du squat pour aller jusqu’à la préfecture, il y avait alors 200 personnes environ.
NON NON NON , NON aux expulsions, on veut une maison.
En tête de cortège DIJ-HONTE, 85 sans abris de plus

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Le cortège est reparti à travers le centre ville pour aller jusqu’à la place Wilson. Là- bas, une assemblée se tient pour envisager la suite, quelle suite ?
La fatigue est bien présente, on fait un goûter puis une équipe part préparer un repas pour tout le monde. Ce soir on mange sur la place Wilson, autrefois place du peuple.

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Pendant ce temps on apprend qu’au squat tous les matelas ont été jetés dehors ainsi que toutes les couvertures. Demain il pleut, c’est sympa d’avoir mis tout ça dehors alors on y retourne et on charge .

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Demain une conférence de presse aura lieu devant les locaux de COALLIA à 14 h30

Communiqué de Paul Garrigues, Président de la Ligue des Droits de l’Homme Dijon, et Anouk Coqblin, présidente de SOS refoulement.

« Ce jour, par une opération de police surprise, 80 personnes ont été expulsées de leur logement, avenue de Stalingrad à Dijon. Ce soir, la plupart dormiront dehors et dans l’angoisse.

Nous sommes indignés par ces faits :

  • cette expulsion s’est faite sans aucune décision de justice
  • les habitants par la voix de leur avocate, s’étaient adressés à l’état propriétaire pour chercher une solution négociée, une quarantaine d’associations s’étaient adressées au préfet de Côte d’Or pour qu’il aide à trouver une issue respectueuse du droit au logement sans qu’il prenne même la peine de répondre
  • une fois de plus, des personnes vont se retrouver à la rue alors qu’une solution sécurisée ne pouvant amener de gène à personne avait été trouvée
  • si la préfecture a refusé tout dialogue avec les habitants et les représentants de la société civile, elle a jugé bon de tenter de se justifier par un communiqué commun avec le procureur. Celui-ci comporte plusieurs contre-vérité évidentes. Contrairement à ce qui y est affirmé, les habitants du 41 avenue de Stalingrad n’ont commis aucune violation de domicile (qui est ,en droit, par définition, un endroit habité) en s’installant dans un bâtiment à l’abandon depuis plusieurs année. Il n’a pu être constaté la moindre dégradation de leur part. Au contraire, dès leur arrivée, ils ont entrepris des travaux de remise en état dans des locaux dégradés.

Tout le monde associatif, les citoyens attachés à la défense des droits humains, ne peuvent que condamner ce mépris des personnes et s’inquiéter de voir, une nouvelle fois, des représentants de l’état au plus haut niveau dans le département privilégier le passage en force violent à toute discussion »


P.-S.


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