Semaine difficile pour le Rassemblement National du Doubs. Après la sortie d’un dossier mettant en cause un membre de son bureau pour ses proximités néonazies, le parquet a confirmé l’identité du profanateur de trois mosquées. Il s’agit de Quentin le Derout, ancien responsable-adjoint de l’organisation de jeunesse et candidat aux dernières départementales. Déjà condamné pour violences conjugales et détention illégale d’armes, un exemplaire de Mein Kampf a été retrouvé à son domicile. Il a reconnu les faits, et sera jugé le mercredi 9 février à 14h00 au TGI de Besançon.
Profanations, Mein Kampf et violences conjugales.
Lundi nous révélions les proximités affichées entre un cadre du parti, Théo Giacone, et la mouvance néonazie, les « Vandals Besak » [1]. Hier jeudi, c’est le Procureur de la République Étienne Manteaux qui enfonçait le clou : le magistrat a annoncé qu’un suspect a été arrêté dans l’affaire des mosquées profanées [2]. Entre le 6 et le 20 novembre dernier, plusieurs lieux de cultes avaient en effet été visés par des inscriptions à croix de Lorraine sur Pontarlier, Montlebon et Besançon.
L’auteur présumé a depuis été interpellé, reconnaissant immédiatement et intégralement les accusations en indiquant qu’il voulait par ces actes « signifier que la France appartient aux Français. » Lors d’une perquisition menée à son domicile, un exemplaire de Mein Kampf a notamment été retrouvé… alors que l’analyse de son casier judiciaire rapporte deux condamnations pour « violences conjugales » et « détentions d’armes de catégorie D. » Un parcours bien loin du sans-faute.
Un ancien cadre du Rassemblement National.
Cet individu se nomme Quentin le Derout. Âgé de vingt-trois ans, salarié en Suisse, il fut aussi un lieutenant local du RN. Il avait ainsi été nommé « responsable-adjoint » du groupe de jeunesse « Génération-Nation » le 30 mai 2021, puis désigné candidat aux élections départementales des 20 et 27 juin 2021 pour le canton de Pontarlier. Plusieurs clichés le montrent avec Jacques Ricciardetti, Julien Oudoul, Géraldine Grangier, Maxime Callois, ou encore Théo Giacone [3].
Le jeune nationaliste aurait toutefois depuis quitté le parti Lepeniste, qu’il juge « trop laxiste. » Une radicalisation fulgurante, établie en seulement quelques mois. Il vient d’être mis en examen pour « destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui » (322-1 CP) avec la circonstance aggravante « de l’appartenance […] à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » (322-2 CP), et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès.
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