Vive la Commune !



Il y a 150 ans, le 18 mars 1871 à Paris, le peuple et la Garde nationale fraternisaient contre la République bourgeoise. Épisode qui enclencha un mouvement d’insurrection communale dans toute la France.

Le 18 mars 1871, le gouvernement d’Adolphe Thiers tente de désarmer la Garde nationale et les parisiens en prenant le contrôle des canons de la butte Montmartre. L’évènement qui aurait pu être anecdotique se transforme en révolution qui durera deux mois et marquera l’Histoire. Il y a 150 ans, la Commune de Paris nous rappelle, que même exténué, humilié, fatigué, le peuple parisien avait encore la force de ces espérances révolutionnaires d’un monde nouveau, sans classe, sans exploitation, sans État, sans Église ! Face à la crise, il ne souhaitait pas le retour au monde d’avant, à la normale, mais bien créer un futur différent, un futur enviable pour tous.tes. Un enseignement à ne pas oublier après cette année 2020-2021.

Le 18 mars 1871

À trois heures du matin, l’armée de la République française, sous les ordres d’Adolphe Thiers, rentre dans Paris. Son objectif est clair : prendre le contrôle des canons parisiens sous les ordres de la Garde nationale. Ils avaient été fondus durant le siège de Paris (17 septembre 1870 au 26 janvier 1871) pour lutter contre l’invasion prussienne. Financés avec les deniers du peuple de Paris, ils étaient alors sous le commandement de la Garde nationale (force armée locale composée essentiellement de parisiens, organisée en quartier et élisant ces officiers).

C’était la troisième tentative du gouvernement (après celles du 8 et 16 mars), pour reprendre le contrôle de cette puissance de feu qui menaçait son autorité. Paris était alors en pleine ébullition après la défaite lors de la guerre franco-prusienne (1870-1871), et plusieurs décisions économiques en défaveur des petits artisans et commerçants.

A 6h du matin, les troupes du général Claude Lecomte s’emparent des canons de Montmartre avec succès, blessant mortellement l’une des sentinelles (le Garde national Turpin) dans l’opération. Mais les attelages prévus pour emporter les pièces d’artillerie se font attendre ... Alarmés, les Gardes nationaux et la population accourent et encerclent le 88e régiment d’infanterie. Les femmes, parmi lesquelles Louise Michel, haranguent les soldats, et la foule se fait de plus en plus hostile. A 8 heures, se sentant menacé, le général Lecomte prend une décision qui provoquera une suite d’évènement qui finira par lui coûter la vie. Il commande à trois reprises à ses hommes de tirer dans la foule. Mais sous les ordres du sergent Verdaguer, son sous-officier, les soldats mettent crossent en l’air puis fraternisent avec le peuple. L’intervention militaire se mue alors en insurrection.

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Tout l’Est de Paris s’érige alors en barricade et les forces militaires aux ordres du gouvernement pro-monarchiste d’Adolphe Thiers refluent vers les quartiers Ouest de Paris, plus bourgeois et pas encore ralliés à l’insurection. Le gouvernement donne alors l’ordre de réunir les gardes nationaux des quartiers bourgeois pour reprendre le contrôle de la ville. Sur les 12.000 hommes mobilisables, seulement 600 répondront à l’appel pour au final rentrer chez eux : la contre insurection n’aura pas lieu. Face à la révolte qui s’étend dans toute la ville et son incapacité à l’endiguer, le gouvernement décide vers 15h d’abandonner Paris et de se réfugier à Versailles.
Vers 20 heures, l’état-major de la Garde nationale, place Vendôme, et la préfecture de police sont au mains des insurgés alors que l’Hôtel de Ville est encerclé. Les ordres du Comité Central sont alors purement défensifs : « barricades partout. Ne pas attaquer ». Le bataillon de Garde nationaux cernant l’Hôtel de Ville se retire pour laisser Jules Ferry, alors maire de Paris, abandonner le bâtiment à l’insurrection. Vers 23 heures, le bâtiment est envahi, et le comité central de la Garde nationale s’y installe. Dans la journée le général Lecomte fut fusillé par ses soldats, en même temps que le général Clément Thomas, massacreur de la révolution de 1848, reconnu près de la place Pigalle par un lieutenant de la Garde Nationale. L’armée et le gouvernement sont en déroute.

Pour un peu plus de lecture : La Commune : 150 ans, toujours vivante !



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