PLUI : un acronyme de plus dans le paysage administratif qui surplombe et strie nos espaces de vie. Avec les Lentillères, la bagarre s’engage. L’enquête publique, supercherie consultative du nouveau PLUI, à laquelle n’importe qui peut participer en formulant des objections, s’achève le 14 juin. Le Quartier libre y est classé en « zone à urbaniser », une autre fioriture bureaucratique pleine du grincement sinistre des tractopelles et des toupies bétonneuses.
Comme des signes de bon augure en ce début de printemps glacial, quelques victoires discrètes mais significatives ont été emportées récemment contre les offensives de l’aménagement territorial. A Prenois, la mairie s’est trouvée contrainte de modifier son projet de « carte communale » après une mobilisation-éclair contre l’extension du circuit automobile qui menaçait le bois de Chômard. Des habitants du Jura ont obtenu l’annulation, par un tribunal, du passage en « zone à urbaniser » de la forêt de Poligny, convoitée pour être convertie en centre de vacances sous cloche.
Ces succès font écho à l’un des processus en cours à la ZAD de Notre-dame-des-Landes. Afin d’infléchir le futur PLUI de la communauté de communes qui les concerne, une impressionnante expertise du territoire récemment sauvé a été produite par les habitants du bocage.
Bien qu’il se formule dans le langage glaçant de l’administration, le dossier transpire la myriade des cohabitations qui font de la ZAD un milieu vivant à la complexité vertigineuse. La précision du document s’oppose à la grossièreté de l’aménagement étatique, qui, en plus d’organiser la destruction systématique de mondes habités, n’est capable, en matière de préservation, que de découper des zones qui ne correspondent à aucune réalité sensible. Nos territoires se vivent dans un entremêlement d’attachements, de soins, de subsistances. C’est ce que nous voulons défendre face à leur appauvrissement programmé.
Notre écologie ne s’arrête pas à la protection de l’environnement. Pour faire face au désastre qui nous entoure, et en dévier le cours inexorable, une conviction s’affermit et se diffuse d’années en années : seuls des modes de vie basés sur des « communs » habités par le souci de la proximité et du partage, peuvent nous renforcer. Afin de porter cette conviction, un rendez-vous est pris le mercredi 12 juin devant le Grand Dijon pour faire savoir que les Lentillères sont toute autre chose qu’une case aménageable » sur un plan cadastral.
Qui sème le PLUI récolte la tempête !
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