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Les féministes reconduisent : Toustes en grève féministe le 8 mars !



L’Assemblée de la grève féministe prépare depuis le mois de juin 2022 la journée du 8 mars, pour voir émerger localement la toute première grève féministe de Dijon.

Le 8 mars 2023 s’inscrit dans un contexte de lutte massive contre le projet de « réforme » des retraites où une fois de plus, les femmes & minorités de genre seront les grand·es perdant·es. Le 7 mars sera une journée de “France à l’arrêt”, une journée de grève générale qui doit permettre le soutien de toustes à la mobilisation contre la réforme des retraites. Le 8 mars sera le "jour d’après", celui de la reconduction de la grève contre la réforme, avec le mot d’ordre de la grève féministe qui élargit la question du travail. À Dijon, une vingtaine d’organisations, associations, collectifs, syndicats, lieux autogérés, féministes, anticapitalistes, queers, écolos, antifascistes, appellent à rejoindre la grève féministe de l’Assemblée de la Grève Féministe.

Le 8 mars 2017, dans le monde entier, des femmes ont décidé de faire grève en même temps : elles ont repolitisé la journée du 8 mars, ôté la couleur rose dont l’avait repeinte le capitalisme, et ont réactivé ses origines ouvrières. Le 8 mars est redevenu un jour de révolte et de lutte contre le patriarcat et le capitalisme.

Le 8 mars, ce n’est ni la fête des mères, ni la fête des femmes, ni la journée de la femme : c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des minorités de genre. Ce jour-là, nous serons en grève.

Le 8 mars 2023 s’inscrit dans un contexte français marqué par une lutte massive contre un projet de « réforme » des retraites où une fois de plus, les femmes seraient les grandes perdantes, projet révélant aux yeux de toustes, la mécanique des inégalités de genre. Le gouvernement nous plonge toujours plus dans la crise sociale : les prix explosent, il devient difficile de se loger, de se chauffer, de se nourrir convenablement.

Nous, femmes et minorités de genre, sommes encore en première ligne face à ces projets : les emplois à temps partiels et morcelés, les parcours discontinus du fait d’emplois plus précaires ou d’une charge parentale plus grande, ce sont nos parcours de vie.

Le gouvernement s’attaque à nos droits fondamentaux, avec le projet de loi anti-Squat (Kasbarian-Bergé) qui menace le droit au logement, ainsi qu’avec le projet de loi Darmanin, qui prévoit de durcir considérablement les conditions d’obtention d’un titre de séjour et de faciliter les expulsions.

L’Assemblée de la Grève Féministe de Dijon porte le projet d’une société réellement et profondément égalitaire, où le genre ne détermine pas les rôles, n’assigne pas à des positions. Nous aspirons à l’émancipation de toustes et de chacun·e.

Nous partons des besoins des plus vulnérables pour construire nos revendications, dans un souci de justice sociale. Les femmes, les minorités de genre, les personnes racisées, les précaires et les personnes en situation de handicap subissent de plein fouet la pauvreté, les violences et les discriminations, et ce d’autant plus au travers d’appartenances croisées, intersectionnelles. Notre objectif : une société débarrassée de toute forme de domination, d’oppression, de discrimination, d’exploitation.

La grève féministe permettra de faire le lien entre la violence économique capitaliste et la violence patriarcale à l’encontre des femmes et minorités de genre. La grève du 8 mars ne sera pas une grève au sens classique du terme, mais une grève féministe qui élargit le questionnement au-delà de la sphère du travail.

Nous appelons, le jour de la grève féministe à :

  • faire la grève du travail salarié, et faire la grève du travail des étudiant·es, des stagiaires, des apprenti·es, des chômeur·euses, des mères au foyer, des retraité·es
  • faire la grève des courses et de la consommation
  • faire la grève du travail domestique, du ménage, de la cuisine, du linge, des devoirs,
  • faire la grève du travail émotionnel-ce travail de soin qui consiste à offrir des signes d’affection ou d’attention en sacrifiant l’attention à ses propres besoins- et de la charge mentale,

Quand les femmes s’arrêtent de travailler, tout s’arrête. La grève féministe veut rendre visible le travail des femmes et des minorités de genre et établir un rapport de force pour enclencher un changement de société.

Nous voulons l’égalité dans nos métiers, nos statuts, nos salaires et nos pensions :

  • la revalorisation des salaires des métiers à prédominance féminine, et notamment ceux du care
  • l’abandon du projet de réforme des retraites, et la revalorisation des petites retraites, dont celles des mères au foyer et des aidantes qui ont travaillé toute leur vie à la maison
  • la mise en place d’un véritable plan de soutien aux familles monoparentales
  • la reconnaissance pour du travail invisible, domestique et émotionnel
  • la réduction du temps de travail pour toustes

Nous voulons l’égalité dans la vie familiale, avec du temps pour vivre :

  • un vrai partage des tâches ménagères et d’éducation, de la charge mentale
  • un augmentation de l’indemnité et l’allongement du congé de parentalité pour les deux parents
  • un vrai service public de la petite enfance
  • l’accès à la PMA aux personnes trans, quel que soit leur état civil

Nous voulons faire de l’éducation un réel moteur pour l’égalité :

  • éduquer à l’égalité, aux différentes identités de genre, contre le sexisme, le racisme, l’islamophobie, le validisme, avec l’ambition d’abolir les haines et les discriminations
  • une réelle éducation à la vie affective et sexuelle, avec de la prévention dès le plus jeune âge
  • redonner la place aux femmes et aux minorités de genre dans l’Histoire enseignée

Nous voulons lutter contre les violences sexistes, sexuelles, LGBTQIAphobes* :

  • un véritable plan d’action contre le sexisme au travail / à l’université, et contre les violences sexuelles subies par les femmes âgées en EHPAD, et de personnes en situation de handicap en institution
  • un vrai accompagnement des victimes, garantir des hébergements et du soutien psychologique gratuit
  • un droit effectif à l’avortement et à la contraception pour toustes
  • la fin de toutes les violences médicales, gynécologiques, obstétricales
  • un plan d’urgence pour loger et soutenir toustes les jeunes LGBTIQIAP+ rejeté·es par leur famille
  • un véritable accès au changement d’état civil qui respecte le principe d’autodétermination
  • la dé-psychiatrisation et la dépathologisation effective des transidentités
  • la mise en place du congé menstruel, et la culotte de règles accessible et gratuite

Nous voulons le respect et l’effectivité des droits humains :

  • Liberté de circulation pour toustes les migrant·es, la régularisation des sans-papier
  • Un renforcement de l’institution judiciaire, plutôt que de l’institution policière
  • La fin de toutes les violences policières et de l’impunité de tous les hommes au pouvoir
  • La fin de la politique urbaine et industrielle destructrice : stop le béton, et du vivant pour notre avenir !
  • Une prise de conscience et l’engagement dans une lutte effective contre le racisme, le masculinisme, le fascisme et l’extrême droite, dans un objectif de justice sociale et de la solidarité internationale

Ras l’bol du patriarcat ! Nous voulons l’égalité en droits, et l’égalité de fait !

Chant de la grève féministe-8 mars

Le 8 mars 2023, nous vous invitons à rejoindre la mobilisation de l’Assemblée de la Grève Féministe :

  • 12h à 14h : Zone d’occupation féministe, avec un forum d’associations, collectifs et syndicats, des discussions thématiques, des activités pour les enfants, stand repas, sur la place Wilson
  • 14h à 16h : Manifestation en centre-ville, départ de la Place Wilson
  • 17h : Goûter / apéro de l’adelphité, à la bourse du travail (17 rue du transvaal)
  • 18h : Table ronde proposée par l’IHS CGT 21 sur le thème « Du combat des femmes engagées dans la Résistance en Côte-d’Or en 1939-1945 à leurs combats sociétaux d’aujourd’hui » à la bourse du travail
  • 20h : Repas de la grève, à la bourse du travail
  • 21h : Projection d’un documentaire "Ni les Femmes, ni la Terre" réalisé par Marine Allard, Lucie Assemat, Coline Dhaussy (2018, 62 min)

Le 8 mars 2023 à Dijon, on grève, on débraye, on sèche les cours, on se retrouve et on manifeste. Le patriarcat veut les femmes isolé·es, bloqué·es dans une routine infernale de travail-courses-école-dodo. Pourtant, si nous marchons toustes ensemble, si nous nous mettons en grève, nous pouvons paralyser le pays tout entier.

Le 8 mars, toustes ensemble, on envahit les rues contre le patriarcat, contre les violences de genre, pour l’augmentation des salaires, contre les réformes et les lois du gouvernement sur la retraite et le logement, en solidarité internationale avec les femmes et minorités de genre du monde entier. Sortons de chez nous, retrouvons-nous, tissons les liens de solidarité qui seront la base de nos victoires féministes !

Signataires :
L’Assemblée de la Grève Féministe,
Collectif 25 Novembre,
LDH Dijon,
ATTAC 21,
CGT 21,
Solidaires 21,
FSU Côte d’Or,
Collages féministes de Dijon,
Collectif féministe de l’UB,
Planning Familial 21,
Les Robes orange et noir (association féministe Institut Agrosup Dijon),
SOS Refoulement,
Quartier Libre des Lentillères,
Espace autogéré des Tanneries,
Gang Reine,
La Caillasse FC (équipe de foot dijonnaise autogérée sans mecs cis),
Collectif d’organisation de La Poudrière (festival féministe autogéré sans mecs cis hétéros), ROR Dijon (percussions féministes sans mecs cis hétéros),
UNEF,
Association Le Vélo c’est Mieux,
DAL Dijon-Banlieue,
CNT 21,
UCL 21,
Extinction Rebellion Dijon

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PS : pour les grévistes en galère, il y a une caisse de grève spéciale 8 mars destinée aux femmes & minorités de genre. Toutes les infos dans l’article dijoncter dédié, ou auprès de grevefeministe.dijon@protonmail.com !



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