Samedi 9 octobre place de la liberté, entre 200 et 300 manifestant.es, ça sent la fin, mais peut-être pas celle que l’ont pourrait croire. Qui sont les présent.es ? À la lecture des différents panneaux, ça va des préoccupations personnelles au complotisme, voir au délire : « Chez les jeunes, il y a plus de morts à cause du vaccin que du Covid ». Cette observation reste partielle et subjective, que va nous dire la suite ?
Cette fois le collectif antipasse prend la parole, à deux reprises deux militantes font le lien entre surveillance généralisée, pauvreté, injustice sociale, capitalisme et passe sanitaire, tout en dénonçant l’extrême-droite. La foule écoute sans réagir, quelques un.es maugréent, un se précipite pour prendre le mégaphone, la militante à qui il appartient refuse de lui laisser, il s’agit d’un militant de l’UPR (parti d’Asselineau, mis en examen pour harcèlement et agressions sexuelles). Qu’à cela ne tienne, un gilet jaune lui-même victime d’une répression policière intense, lui prête le sien. Liberté... Qu’est-ce que ce militant a à dire de si important ? « l’UPR n’est pas de droite ! Mais ni de gauche ni de droite ». Comme le Front National finalement. Pas de réactions d’opposition, l’apolitisme a ses limites semble-t-il. Sommes-nous donc ici au cœur du « ni gauche ni droite » postulat porté depuis longtemps par l’extrême-droite, notamment par le FN/RN dans la ligne d’un fascisme français bien ancré ? [1]
Quoi qu’il en soit la prise de parole de ce militant politique va être le point de départ d’une suite de discours « apolitiques », « citoyens », de « bon sens ». « On en a rien à foutre de l’extrême-droite, ou de l’extrême-gauche, tous ensemble, liberté, pas de politique » répondra aux prises de paroles du collectif antipasse, et recevra les vivats de la foule. Le tout se poursuivra du côté de la préfecture avec toujours le même discours, noyé dans des digressions relevant davantage du « café du commerce », que de prises de paroles publiques et politiques, et prononcés par des orateurs auto-désignés semblant particulièrement contents d’eux-mêmes et prenant leur rôle très au sérieux.
Malgré ce « Ni gauche Ni droite », il est évident que tous les présent.es ne sont pas des néofascistes, la question peut même se poser pour certains de ceux (uniquement des hommes) qui prennent la parole : sont-ils des militants néofascistes conscients de l’être malgré leur discours ? Question sans réponse, mais qui en appelle une autre : où sont les syndicats, les partis politiques de gauche, les organisations progressistes, les militant.es autonomes et anticapitalistes ? Bref, la gauche qu’elle soit réformiste ou révolutionnaire censée établir un rapport de force avec la réaction et contribuer à la conscientisation individuelle et collective. Il semble qu’elle se bouche le nez et regarde ailleurs.
Quel est l’avenir de ce mouvement qui - à Lons-le-Saunier en tout cas - s’est resserré sur sa frange la plus réactionnaire, qu’elle soit politique ou ésotérique ? De toute évidence, nombre de participant.es ont renoncé, la gauche a démissionné avant d’avoir commencé, il reste en majorité (et non pas en totalité) les complotistes, les ésotériques et les néofacistes plus ou moins déclarés qui ont maintenant les mains libres pour avancer.
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