Manifestation du 6 février : images et décryptage



Encore 1500 personnes dans les rues de Dijon : deux mois après le début de ce mouvement, l’opposition à la réforme des retraites (et à son monde) reste massive. Les photos de la manif, suivies de quelques explications sur les divergences et hésitations dans le parcours au niveau de la place de la République.

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Une partie du cortège CGT en flagrant délit de détournement de manif
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Que s’est-il passé place de la République ?

Certains s’étonneront peut être de la curieuse chorégraphie jouée par les organisations syndicales sur la place de la République. Quelques explications.
Suite à la manifestation du 24 janvier dernier, qui s’était achevée par un gazage massive, des charges, des violences, et des interpellations totalement injustifiées de la part des « forces de l’ordre », les quatre organisations membres de l’intersyndicale (FO, FSU, CGT, Solidaires) s’interrogaient dans une lettre ouverte sur « le sens de [leurs] déclarations de manifestation en préfecture » et affirmaient que « si [ils continueraient] à déclarer [leurs] parcours, [...] ce sera[it] à la condition qu’ils ne soient plus déviés ». La manifestation de ce jeudi était l’occasion de mettre leur parole à l’épreuve, puisque le parcours qu’elles avaient déclaré (qui passait par le boulevard Clémenceau pour finir place Jean Bouhey devant la CCI) avait été refusé par le Préfecture, qui ne les autorisait qu’a se rendre place du Théâtre par la rue Jean-Jacques Rousseau.
Verdict ? Alors que la banderole intersyndicale entame le tour complet de la place, les camions de la CGT et de la FSU se mettent directement hors-jeu en ne faisant même pas le tour de la place. La banderole intersyndicale mène le cortège jusqu’a l’entrée du boulevard interdit, mais trace sa route sous les quolibets sans que plus personne ne la suive. Les seules organisations syndicales qui ont tenu leur parole sont finalement Solidaires (voir plus bas leurs explications) et FO, qui ont commencé a emprunter le boulevard Clémenceau avant de se faire gazer au bout de quelques mètres.
Une fois distribués les bons et les mauvais points, on doit quand même relever que si plusieurs directions syndicales n’ont pas tenu leur parole, un grand nombre de leurs syndiqués l’ont tenue à leur place. Le cortège qui commençait à partir boulevard Clémenceau était un mélange bigarré de syndiqués Solidaires, FO, de gilets jaunes, de non-syndiqués mais aussi de nombreux syndiqués FSU ou CGT qui ont tenu la parole que leurs directions trahissaient.
Alors certes les manifestants qui ont tenté d’emprunter le boulevard Clémenceau ont rapidement été gazés, mais l’important n’était pas là. Comment des organisations syndicales espèrent-elles rester crédibles en ne respectant pas leur propre parole énoncée publique ? Ce comportement est d’autant plus questionnant dans le contexte actuel, plus d’un an après l’émergence des gilets jaunes, et après deux mois de mouvement où les modes de contestation classique n’ont pas obtenu la moindre avancée.

Communiqué de l’UD Solidaires 21

Convenu ? Non. Imposé ? Oui

L’Union Locale Solidaires 21 souhaite replacer dans son contexte le déroulement de la manifestation intersyndicale dijonnaise du 6 février 2020 et, notamment, le énième gazage massif qui a eu lieu aux abords de la place de la République.

Pour rappel, depuis de nombreux mois, la préfecture refuse systématiquement les parcours des manifestations déposées par les organisations syndicales. Contrairement aux dires du préfet dans un « tweet » de ce jour, il n’y a eu aucun « parcours convenu », seulement un parcours imposé unilatéralement au dernier moment sans explication et sans avoir rencontré les représentant.es des organisations syndicales concernées. De même, comme ce fut le cas en fin de manifestation du 24 janvier, les gazages sont devenus un rituel préfectoral qui peut même désormais se justifier (sans rire) par la restauration accélérée de la circulation automobile. Face à ce mépris des syndicats, corps intermédiaires démocratiques, notre Union locale a décidé de s’en tenir au parcours déposé, et non à celui imposé.

Dans le cadre du mouvement social actuel sur les retraites, nous tenons à expliquer de nouveau pourquoi ce parcours (qui a déjà été accordé par le passé) a été déposé.

Le parcours revêtait deux symboles importants :

  • premièrement, passer devant le TGI pour rejoindre les avocats en lutte contre cette réforme.
  • secondement, non sans humour, pour se rendre à la Chambre de Commerce et d’Industrie afin de soutenir les « patrons » qui souhaitent conserver (uniquement pour les hauts revenus !) un régime de retraite par répartition.

Par ailleurs, le préfet affirme que « les récépissés de déclaration de manifestation ont pour but de garantir la sécurité de tous et de toutes ». Nous en appelons ainsi une nouvelle fois à la responsabilité de la préfecture quant à la sécurisation des parcours de manifestation permettant la garantie du droit fondamental à manifester. Les OS ont régulièrement dénoncé l’amateurisme des services de l’État qui n’ont pas su gérer la circulation sur les parcours de manifestation, créant ainsi les conditions d’une mise en danger de nos concitoyen.nes manifestant.es. Cette manifestation n’a pas fait exception en la matière.

Dans ce contexte de répression généralisée, symptomatique d’un régime politique en dérive autoritaire, l’Union Locale Solidaires 21 réaffirme que les droits de grève et à manifester ne sont pas négociables.



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