Grève dans l’enseignement : « La liste de nos mécontentements est longue »



En cette journée de mobilisation du monde de l’enseignement, la CGT Educ’Action 21 dénonce la mauvaise gestion de la crise sanitaire, les suppressions de postes, la réforme Blanquer, et revendique de meilleurs salaires pour le personnel.

Dans ce contexte difficile d’une dégradation de la situation sanitaire et d’une incertitude sur un éventuel reconfinement, alors que le découragement et la résignation pointent en salle des « maîtres » et des professeurs, notre présence aujourd’hui est le témoignage du ras le bol des personnels de l’Education Nationale, enseignant.e.s personnels de vie scolaire, administratif.ves, accompagnant.es d’élèves mais aussi des personnels travaillant dans les établissements scolaires comme les agents d’entretien ou de restauration.
Dialogue de pacotille, crise de confiance, crise de régime, autoritarisme à tous les étages, réformes qui déconstruisent les systèmes éducatif et d’orientation, gestion de crise sanitaire calamiteuse, revalorisations bidons et sélectives, catégories de personnels oubliées, budget de l’éducation insuffisant sur lequel le ministère économise 200 millions d’euros, détricotage de l’enseignement prioritaire, recours massif aux emplois précaires...
La liste de nos mécontentements est longue et pourrait bien s’allonger avec le temps !

La gestion de la crise sanitaire : on n’en peut plus !

Nous n’en pouvons plus de la gestion calamiteuse de la crise sanitaire . Les protocoles se succèdent mais subissent des cures d’amaigrissement pour tenter de faire croire que l’Ecole n’est pas un lieu de contamination... Bien sûr ce satané virus saurait reconnaître une porte d’entrée d’école et resterait sur le trottoir !
Pendant ce temps-là les élèves continuent de se contaminer entre eux malgré les masques (pas toujours propres et changé régulièrement faute d’argent), les personnels sont touchés à tour de rôle malgré l’ingéniosité déployée parfois pour réussir à aérer ou pour assurer eux-même les tâches de désinfection des tables, ordinateurs et mains des élèves.
Et que fait l’institution ? Elle culpabilise les personnels en envoyant régulièrement des messages infantilisants sur les moments de pause des enseignants, sur le port du masque que les professeurs ne sauraient pas mettre ; elle se résout tardivement à proposer des tests massifs en transformant une partie des établissements en centre de dépistage (Que dire sur le brassage au passage ?) ; elle annule au dernier moment les épreuves de mars mais ne donne pas de consigne de précaution d’annulation des épreuves de Bac blanc prévus dans les établissements ; elle ne cherche aucun moyen de résoudre la question des cantines ou des transports scolaires qui sont de véritables nid à propagation !
Et surtout elle refuse de donner les moyens humains et matériel au dédoublement de toutes les classes (de la maternelle au lycée).

La question des moyens pour la rentrée de septembre

Le mois de janvier est traditionnellement le mois de la galette où l’on « tire » les rois ! Mais c’est aussi le moment où la prochaine rentrée se prépare, le ministère répartissant les moyens entre les académies.
Et après bientôt un an de crise, le ministre Blanquer ne prend toujours pas la mesure de la situation sanitaire qui impose des mesures particulières pour faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme.
La propagande ministérielle à grand coup de com avance que les créations et suppressions de postes découlent des réalités démographiques des académies et que la priorité c’est le 1 er degré ! Mais dans une société où l’information circule vite, on découvre rapidement que même dans les établissements qui gagnent des élèves, les moyens n’augmentent pas à la hauteur de la démographie.
En Côte d’Or on voit bien à quelle hauteur le 1 er degré est une priorité : 3 postes “crées” mais sur le terrain, la réalité est autre : on déshabille Pierre pour habiller Paul et de nombreux postes sont sur la sellette...
En regardant ce qui se passe dans le 2 nd degré dans notre académie, les 113 équivalents temps plein supprimés se traduisent par la suppression de postes, le non-remplacement de départs à la retraite, l’envol des heures supplémentaires et l’explosion à venir des postes partagés (sans doute encore une volonté de brassage supplémentaire). Une partie des BTS créés il y a deux ans en supprimant de nombreux Baccalauréats professionnels subissent à leur tour des réductions d’effectifs ou même des suppressions.

La question du salaire

Après des décennies de baisse du niveau de vie lié à l’effet combiné du gel du point d’indice, de l’inflation et de l’évolution des cotisations sociales, les promesses de revalorisation par le ministre Blanquer sonnent creux.
La revalorisation promise par le ministre pour 2021 est très en deçà des attentes, puisque pour la très grande majorité des enseignants (mais même pas tous !) elle se limitera à 12.50€ par mois. Et pour les autres personnels ? Et bien pas grand-chose, il faut faire des économies...
On a bien compris, la promesse d’une loi de programmation remontant le salaire des enseignants sur plusieurs années n’est plus à l’ordre du jour... Pour autant tous les fonctionnaires du ministère ne sont pas traités avec la même austérité. Le journal officiel du 20 janvier publiait deux arrêtés accordant une bonification indiciaire aux principaux cadres du ministère...
Le show médiatique du “Grenelle de l’Éducation” n’est donc bien qu’un prétexte pour accélérer la remise en cause de nos statuts et permettre l’instauration d’une gestion managériale de l’ECOLE.

Les réformes BLANQUER – ou la destruction du système scolaire

Presque deux ans se sont écoulés depuis la mise en place des réformes du lycée et lycée professionnel. Aucune analyse n’est réalisée par le ministère et le rectorat de Dijon.
Mais la combinaison de la crise sanitaire et de ses réformes est à l’origine d’un mal-être sans précédent pour l’ensemble des personnels mais aussi pour les élèves. Pourtant la souffrance est là et il suffit de pousser la porte d’un établissement scolaire pour l’entendre.
Après avoir détruit le paritarisme, le 18 janvier, Blanquer annonce "une révolution de la gestion des ressources humaines". Un projet de réforme est aussi annoncé en maternelle, revenant sur les programmes de 2015 pourtant considérés comme de qualité par les collègues. Il y a d’ors et déjà que quoi s’inquieter !
STOP ! Il faut arrêter le massacre, réaliser une évaluation des réformes lancées tête baissée avant de remettre de nouveau d’autres réformes dévastatrices en route.
Voici le tableau bien sombre que nous dressons aujourd’hui. Mais pour autant nous ne baissons pas les bras et nous continuerons à revendiquer et à lutter pour de meilleures conditions de travail pour les personnels et de meilleures conditions d’apprentissage pour les personnels.

CGT Educ’Action 21



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