La Légion d’honneur a été décernée à des personnes dignes d’éloges et à d’autres dont l’histoire a montré qu’elles ne le méritaient pas mais qui, à un moment, se trouvaient bien en cour.
Dans le cas de François Rebsamen son obtention peut amener quelques réflexions.
Cette décoration a été instituée en 1802 par le Premier consul Napoléon Bonaparte, arrivé au pouvoir par un coup d’état. François Rebsamen va recevoir cette décoration instituée par un homme d’état fort peu démocrate, des mains d’un autre homme d’état qui s’est qualifié de « jupitérien », qualificatif que Napoléon aurait certainement apprécié.
François Rebsamen mérite-t-il cette décoration ?
On peut trouver une analogie : la médaille comporte une face avant portant la mention « République française » et une face arrière portant la mention « Honneur et patrie ». De même François Rebsamen comporte une face avant où il est inscrit « Socialisme » et une autre face où est inscrit « Macronisme ». Il est plus discret de retourner une médaille qu’une veste.
Une autre analogie réside dans une caractéristique qui distingue la Légion d’honneur du Prix Nobel : Ce dernier peut être décerné à une équipe, à une organisation... Une décoration nominative sied plus à un personnage doté d’un ego grand comme le Palais des Ducs.
Cependant la décoration a un défaut : elle est suspendue à un ruban rouge relativement fragile, et donc inadapté à l’insigne que mérite celui qui noie Dijon sous le béton. C’est un parpaing que François Rebsamen devrait porter autour du cou !
Le maire de Dijon va rejoindre un ordre. Il en existe un autre, tout aussi honorable : celui de ceux qui ont refusé la Légion d’honneur : Marie et Pierre Curie, George Sand, Jean-Paul Sartre, George Brassens, Jacques Tardi, Thomas Piketty...
Chacun d’eux a su, à un moment de l’histoire, choisir son camp.
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