Partout dans les mobilisations de Bourgogne Franche Comté, les cortèges ont l’air d’avoir encore pris en nombre depuis samedi dernier. 2000 personnes à Belfort, 3800 à Besançon, 800 à Auxerre et même 150 à Sens pour une première manifestation.
À Dijon aussi, la manifestation était plus massive que les deux dernières, avec plus de 1500 personnes.
Parcours
Alors que tout le centre-ville était interdit à la manifestation, le cortège a encore déjoué les plans de la Préfecture grâce au scénario maintenant bien connu depuis les écueils des manifs Gilets Jaunes.
Après s’être fait gazer au départ de la place de la République, le cortège s’est dispersé en plein de petits groupes pour se retrouver place Darcy.
Après quelques prises de parole, la manif s’est engouffrée dans la rue de la liberté jusqu’à l’hôtel de ville.
Certain·es ont eu ensuite la détermination de retenter une approche de la Préfecture, mais se sont retrouvé·es de nouveaux gazé·es. Il y aurait alors eu au moins une arrestation.
Une confusion de plus en plus claire
Dans le cortège, toujours une grande présence du mot d’ordre fourre-tout de « liberté », parfois associé à la dénonciation de la « dictature », qu’elle soit sanitaire ou générale.
Ce mot valise est tiré dans tous les sens, et on en voit aussi bien les usages libertariens du droit de ne pas se soucier d’autrui (« Vos peurs limitent nos libertés ») que les usages libertaires de la défense des luttes sociales et collectives (« Je ne suis pas libre si je prive quelqu’un d’autre de sa liberté - Nelson Mandela »). [1]
Côté complotisme et antivax, certains slogans continuent de semer le doute sur l’efficacité du vaccin (« efficacité inconnue ») ou sur les ficelles qui tireraient Macron (« Macron, à qui avez-vous fait allegeance ? », « Macron tombe le masque »).
Mais on trouve aussi de nombreux slogans qui s’attaquent plus directement au flicage (« FFP2 ok QR Code JAMAIS »), aux inégalités (« Non aux discriminations ») ou à l’état des hôpitaux (« Héros hier »). On se demande jusqu’à quand les médias mainstream continueront de réduire ce mouvement à un mouvement complotiste et arriéré...
Des slogans de type « À bas l’État, les flics et les fachos » ont fait leur apparition, même si on continue aussi d’entendre le maintenant tristement classique « Les flics avec nous... »
Si les drapeaux français et les slogans bleu blanc rouge restent présents, les drapeaux rouge de l’Engrenage sont apparus aussi (rouge avec une fleur qui pousse dans un engrenage), montrant la ramification infiniement possibles de nos luttes collectives !
L’appel qui circulait sur les réseaux sociaux était d’ailleurs très clair, puisqu’il appelait à se mobiliser autant contre le pass sanitaire que contre la casse sociale et le soutien aux Jardins de l’Engrenage. Ce qui contribue grandement à évacuer des manifestations celles et ceux qui souhaient récupérer la colère à des fins de fachisation, même s’ils restent encore présents...
Quelques slogans fascisants
Au-delà des tendances confusionnistes de certains slogans, d’autres sont sans ambiguité et carrément flippants...
Ainsi, le très simple « oui à la vie », associé à la dernière manifestation à un « oui aux droits fondamentaux des autres êtres en notre intériorité » est difficile à comprendre autrement que comme une apparition de positions anti-IVG, qui feraient écho à celle des porte-paroles de Reinfo Covid Louis Fouché et Alexandra Henrion-Caude. Ce slogan apparaît cette fois sur le verso d’une pancarte faisant référence à un slogan de la mouvance complotiste d’extrême-droite QAnon « WWG1OWGA » (where We Go one we go all) [2], ce qui laisse encore moins d’ambiguité sur le sens de cette formule creuse...
Une pancarte représentant un serpent avec le slogan « Dont tread on me (Ne m’écrase pas) » a également fait son apparition. Si elle semble un peu obscur à première vue, il s’agit du « Gadsden Flag », drapeau libertarien repris régulièrement par l’extrême-droite américaine.
De tels symboles sont inacceptables dans des manifestations qui se battent pour les droits de toutes et tous...
On ne lâche rien !
Comme le récit de la première manifestation du 17 juillet l’affirmait déjà :
Ne laissons pas la critique des dérives autoritaire du capitalisme tardif aux gourous conspis : l’opposition au pass sanitaire mériterait l’implication de tou·tes celles et ceux qui se sont battu·es contre la loi sécurité globale.
Un nouvel appel à manifester samedi prochain circule d’ores et déjà sur les réseaux sociaux, à nous d’y porter une lutte contre l’autoritarisme débarassée du conspirationisme et des récupérations par l’extrême-droite.
Rendez-vous samedi 7 août dans la rue !
Une manifestante tendance « Ni BFM ni RéinfoCovid »
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