Réponse à Alain Bonnin



Réponse à la lettre adressée à la communauté universitaire par le président de l’Université de Bourgogne Alain Bonnin qui revient sur ce qu’il nomme les « troubles » qui ont eu lieu sur le campus depuis un peu plus d’une semaine.

Monsieur Bonnin,
vous vous plaignez qu’un groupe d’étudiants ait occupé de force la maison de l’université. S’ils ont dû employer la force, c’était pour faire face à celle que vous aviez disposé devant le bâtiment - sous la forme d’un groupe de vigiles bien énervés - pour empêcher toute entrée dans le calme.
Vous vous plaignez de « lourdes dégradations », nous pensons que vous dramatisez la situation. Quelques tags n’ont jamais causés beaucoup de dégats, si ce n’est de diffuser un message que vous souhaiteriez étouffer.

Vous nous servez ensuite la comptine du dangereux groupe cagoulé armé de matraques et de barres de fer ayant saccagé la cafétéria du bâtiment Droit-Lettres. Il n’y avait là aucune matraque, et les seules barres de fer présentes servaient à bloquer les portes du bâtiment. Le saccage qui vous choque tant aurait consisté en une prise de quelques bananes. Pas de quoi en faire une salade.

Vous louez ensuite les étudiants, personnels et agents de sécurité qui ont forcé les entrées du bâtiment pour le débloquer, en ommetant de dire qu’ils ont commis plus de dégradations que le dangereux groupe cagoulé - les photos publiés dans l’article relayant la lettre en est une preuve criante. Ils n’ont fait preuve ni de calme, ni de responsabilité, ni de maîtrise. Ils ont simplement vécu une brève montée d’adrénaline qui les a poussé à déborder leurs petits costumes, juste le temps de pousser quelques chants insultants avant de ramener la situation à la normale. Leur défoulement a ensuite consisté à inonder les réseaux sociaux de messages injurieux, la plupart du temps couverts par l’anonymat qui empêche toute véritable mise en jeu. Nous ne voyons là que lacheté et sujétion, et n’avons aucun respect pour ce genre de comportement.

Sachez qu’il y a des personnes qui se soucient de ce que porte cette réforme universitaire, progrès en marche d’une vision du monde inégalitaire, rentable et calculatrice. Sachez qu’il y aura toujours une foule pour faire front face aux saillies libérales sur nos existences. Sachez que des êtres creusent sans relâche des sillons porteurs d’une autre perception du savoir, sensible, commune, attentive à la manière dont on découvre et transmet les connaissances. Qui n’ont rien à voir avec la vision économique du monde.

Nous sommes irrémédiablement irréconciliables, nous n’avons pas la même conception de ce que doit être l’université et si elle doit sombrer, nous ne ferons pas parti du naufrage.

Des occupants