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Chronique pour Radio Campus Dijon
Texte de la chronique
Ce vendredi commencent les cérémonies d’inauguration de la cité de la gastronomie et du vin. Toute une brochette d’officiels est attendue aux côtés de Rebsamen pour célébrer dans le kir et les gougères la fin (symbolique) du chantier de son grand projet.
Derrière la rénovation de ce quartier laissé à l’abandon depuis le déménagement de l’hopital général il y a une dizaine d’année, c’est une entreprise de gentrification à grande échelle du sud du centre-ville qui est à l’oeuvre.
Ce processus de remplacement des classes populaires par des populations bourgeoises a été maintes fois décrit, et l’aménagement du quartier en témoigne : liaison piétonne de la gare à la cité de la gastro pour les jeunes cadres dynamiques fraichement débarqués du TGV. Videosurveillance de pointe et patrouilles de polices accrues au port du canal pour nettoyer le quartier des "indésirables". Et bientôt de nouveaux programmes immobiliers rue de l’Île, rénovation de la rue Monge, et les augmentations de loyers qui vont avec.
Cette cité internationale elle s’inscrit aussi dans un processus de métropolisation, qui met en concurence les agglomérations entre elles, et de patrimonialisation, qui capitalise sur des héritages culturels transformé en produits commerciaux.
C’est ainsi qu’il faut voir l’inscription des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial de l’UNESCO et l’accumulation de labels et décorations absurdes comme celui de « Ville et Pays d’art et d’histoire », « Destination d’envergure européenne et internationale » , ou « Zone Touristique Internationale ».
À travers ces projets la métropole n’investit pas pour la vie locale mais pour son « attractivité ». Et ouvre grand les portes à la dégradation de la qualité de vie de celles et ceux qui habitent là.
Pourtant il existe d’autres manières de vivre la ville, débarassées des planifications des urbanistes et de l’injonction au rendement des conseillers économiques.
Alors comme Rebsamen et sa clique inaugurent un chantier pas fini, au quartier des Lentillères certains ont décidé d’en faire autant en inaugurant, ce vendredi à 17h, la nouvelle cantine populaire des Lentillères. Celle-ci se trouve au bout de la rue Amiral Pierre sur la bande est du quartier, celle qui est encore menacée par l’extension de quartier voisin.
Cette inauguration sera suivie d’une projection à 20h15 à l’Eldorado. Éliza Lévy viendra présenter son film Composer les mondes, un documentaire sur la pensée de l’anthropologue Philippe Descola, mise en regard avec ce qui se construit depuis la fin des années 2000 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La projection sera elle-même suivie d’une discussion avec la réalisatrice et avec les habitants et habitantes des Lentillères, qui feront un topo sur la situation actuelle du quartier et sur les dernières menaces de la mairie.
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