Hommage et Matraquage



Mercredi soir, la manifestation contre l’usage des grenades explosives s’est terminée en harcèlement policier, les flics ayant fait preuve d’un acharnement particulièrement violent.

La semaine dernière, un homme a perdu sa main parce qu’il s’élevait face aux flics qui envahissaient la Zad de Notre-Dame des Landes. Pour toutes celles et ceux qui luttent au quotidien contre le monde que soutient la police et ses armes, cette nouvelle est insupportable, et nous étions une centaine mercredi soir à nous retrouver place du Bareuzai pour manifester notre colère et notre dégoût.

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Après plusieurs prises de paroles, nous avons chanté et revêtu des gants rouges, symbole de la main que la police vient d’amputer à notre camarade.

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Nous sommes parti·es en manifestation vers 19h en direction de la préfecture, et nous avons tracté et discuté avec les passant·es en parcourant la ville à travers les halles et la place de la Rep où nous avons bloqué le tram pendant quelques minutes.
De retour au centre-ville, nous avons voulu traverser le passage devant le musée des beaux-arts pour nous rendre rue de la Liberté.

SVOLTA

C’est alors que les foudres de la flicaille se sont déchainées contre nous. Alors que les flics avaient été jusque-là relativement tranquilles, cette tentative d’atteindre la place de la Lib a fait l’effet d’une bombe dans leur petit cerveau reptilien. Sans espérer vraiment comprendre les logiques policières, on se demande quand même ce qui peut bien déclencher chez eux un tel déchainement de violence.
Les minutes qui suivent ont vu s’enchainer matraquage, gazage, plaquage au sol, charges multiples... sur une foule pourtant peu nombreuse et hébétée par la situation.

Les hommes du commissaire De Bartolo ont le visage boursouflé de haine, les insultes homophes et sexistes et les menaces nominatives fusent de leur rang : « On va vous faire la peau », « toi p’tit pédé on va te casser les genoux ».

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Repoussé·es jusqu’à la place Notre-Dame, nous nous sommes retrouvé·es dans un goulot d’étranglement, pris en étau entre des groupes de flics qui arrivaient de toute part et les barrières et trous de chantiers qui barraient la rue en travaux. Les flics continuent de matraquer allégrement les personnes qui tentent de quitter la place par une corniche de 50 cm qui borde un trou de chantier. Les flics nous poussent et plusieurs personnes chutent.
La scène est surréaliste...

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Nous nous sommes dispersé·es dans la confusion et la panique, en tentant d’esquiver les équipages de BAC qui ont continué d’arpenter le centre-ville.

Un homme a été arrêté sans motif apparent. Il a été emmené Place Suquet et a été transféré pendant la nuit à l’hôpital parce qu’il serait trop gravement blessé pour pouvoir rester en garde-à-vue. Certaines nouvelles évoquaient un traumatisme cranien. Sans certitude, cette information nous parait tout à fait probable étant donné la violence que les flics ont déchainé sur les dernièr·es manifestant·es.
Un rendez-vous pour le soutenir s’organise ce jeudi soir à 18h devant le commissariat Place Suquet.

Pour finir, il semble que la confusion ait aussi régné dans leur rang, puisque des gens aurait vu des altercations entre des policiers municipaux et une équipe de la BAC.
Qu’ils se défoulent donc les uns sur les autres !

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  • Rassemblement devant Suquet

    Retrouvons-nous à 18h devant le commissariat pour réagir à la violence policière qui s’est abattue sur les manifestant·es hier soir !


P.-S.

Si vous connaissez d’autres personnes qui se seraient faites arrêtées, ou si vous voulez témoigner des violences que vous avez subies ou vu subir, n’hésitez pas à contacter la caisse de solidarité au 07 60 63 50 83.


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