En effet, vous l’avez sûrement remarqué mais il ne fait pas très bon d’être de la classe ouvrière actuellement. Enfin il n’a jamais été vraiment bon de l’être depuis au moins 200 ans. Mais alors que le gouvernement français avait décidé, avant cette pandémie, de faire passer une nouvelle réforme histoire d’assurer le succès de ses amis les assureurs et autres banques, nous devions nous résigner à un constat amer : nos moyens actuels de lutte devenaient de plus en plus obsolètes face à des politiques carriéristes qui ne pensaient plus qu’à augmenter les moyens de répression policière.
Mais tout n’est pas à jeter, nos grèves peuvent encore être efficaces, nos blocages peuvent encore paralyser efficacement l’économie, mais pour cela, il faut revoir l’ensemble du mode d’action.
Par journée d’action, il faut donc comprendre autre chose qu’une seule action, souvent la même, qui consiste à un blocus puis à manifester jusqu’à 17h-18h, laisser faire les tentatives de manif sauvage et aller en AG ou au bar boire un coup avec les copains pour savoir qui a été interpellé, qui a été blessé, qui a eu le talent de cramer un RG en train d’essayer de ficher les copains.
Non, cette journée d’action là n’est malheureusement plus efficace, parce qu’en face ils se créent de nouveaux outils pour les contrer. Le plus pratique (pour eux évidemment) reste la réquisition. Parce qu’ils peuvent définir quels secteurs leurs sont indispensables, ils peuvent donc menacer de lourdes sanctions les grévistes dans de nombreux secteurs, par exemple les personnels soignants (de toute façon, de notre côté, jamais personne ne laisserai quelqu’un mourir à l’hôpital, ce qui n’est pas le cas de nos dirigeants depuis au moins 30 ans), les employés des raffineries doivent assurer un service minimum, on le sait depuis 2010, et les camionneurs n’ont pas le droit d’utiliser leur camion pour faire grève sinon ils s’exposent à un retrait de permis et à des amendes. Tout ça donc pour dire que chacun ne peut pas toujours agir dans son domaine respectif.
Le but désormais est donc que tout le monde agisse pour l’autre, ne nous contentons plus de manifester à un lieu, n’organisons plus de manifs avec un trajet précis et surtout déclaré. Appelons plutôt au rassemblement à une heure donnée avec pour seul objectif de paralyser l’économie. Bien que cette tactique soit risquée à adopter, dans les villes elle pourra assurément se montrer efficace. Par la présence dispersée mais importante de groupes de blocages et donc de manif sauvages, les forces de la répression seront d’abord débordées et devront forcément faire des choix tactiques de quels lieux il faut débloquer et protéger. A partir de cela, les journées d’action suivantes n’auront qu’a s’adapter à la réaction précédente des soldats du capital.
La faiblesse de cette méthode reste bien évidente, à partir du moment où il n’y a pas assez de monde, c’est l’échec quasi sûr peut-on penser. Mais dans ce cas précis, il faut donc aussi s’assurer d’un lieu de rassemblement pour tous les groupes qui auraient répondus à l’appel. Ainsi, il n’y aurait plus qu’à décider, soit précédemment en Assemblée Générale, soit sur le lieu même par la même méthode mais plus rapidement, d’un lieu à rejoindre pour conclure la manifestation. Le parcours se ferait par habitude puisque par sûreté, il serait plus sage de choisir un lieu habitué à être rallié par des manifestations comme par exemple la place Wilson ou la place de la Liberté à Dijon, le but étant de finir comme on en à l’habitude, en ne cédant rien aux soldats de la force « légitime ».
Cette brève n’est qu’un essai, une tentative de théoriser un mode d’action qui n’a plus été vraiment appliqué depuis au moins 150 ans en France, le but étant de proposer de nouveaux modes d’actions pour répliquer à leurs nouvelles tactiques de répression, par exemple celle de nasser constamment les manifestations déclarées ou de poster leurs chiens de gardes dans certaines rues afin de barrer l’accès à des zones déclarées interdites comme souvent on a pu le voir lors des manifestations des gilets jaunes depuis plusieurs mois.
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