Le titre de cet article peu paraître – de prime abord – quelque peu provocant. Il serait inconvenant, en effet, voire déplacé, d’oser comparer deux associations d’insertion aussi différentes que la SDAT [1] et feu l’Association RESSOURCES [2] : l’une a (ou avait) « pignon sur rue » [3], l’autre, disparue depuis lors, entraînant dans sa traîne sanglante son cortège de cinq morts sociaux, ne brillait pas par son image d’exemplarité. Néanmoins, des événements récents [4] permettent de paralléliser leur histoire : la première, en effet, semble prête à entrouvrir la porte de sa vie pénale ; le fantôme de la seconde, quant à lui, attend que d’éventuelles mises en examen pour abus de confiance et détournements de fonds publics viennent peu ou prou honorer sa mémoire et rendre ainsi justice aux cinq victimes expiatoires abandonnées jadis par ceux qui seront vraisemblablement amenés à décider du sort d’une association d’insertion forte aujourd’hui de trois cents salariés.
Lire en ligne : Le siège de l’association Ressources occupé par ses salariés
Des faits graves et similaires ?
Aujourd’hui, au vu de certains articles de presse, le lecteur éclairé ne doit-il pas s’inquiéter de l’avenir de la SDAT et de ses salariés ?
Sans revenir en détail sur les faits reprochés aux anciens dirigeants [5] de l’Association RESSOURCES, politiquement proches de La République En Marche, force est de constater que, parmi la longue litanie de faits rendant impossible (selon les partenaires institutionnels : Direccte, Conseil Départemental, Préfecture) le maintien de l’agrément, nécessaire à la survie de toute association d’insertion, furent évoquées la violation des lois régissant le droit social ainsi que la mauvaise gouvernance des dirigeants (détournements de fonds publics et abus de confiance présumés, en l’occurrence).
Or, en janvier dernier, les Dijonnais découvrirent avec stupeur les agissements dont auraient été victimes certains de ses salariés (vexations, injonctions paradoxales…) pouvant être à l’origine de burn-out, lesquels pourraient être considérés par la Direccte (pour le moins par sa branche « Inspection du Travail » comme constitutifs de graves violations à la réglementation du droit du travail.
Dix mois plus tard, de nouvelles révélations font état de requêtes de saisines du Conseil de Prud’hommes et du Tribunal de Grande Instance par le Conseil d’Administration de la SDAT pour faire suite à la remise d’un chèque de 200.000 € (dont les deux tiers seraient injustifiés) à son ancien Directeur. Or, attendu que 72 % des subventions proviennent de fonds publics, force est malheureusement de constater que les partenaires institutionnels pourraient être contraints de constater une « mauvaise utilisation desdits fonds ».
Dans l’hypothèse où les mêmes causes produiraient les mêmes effets, quid de l’avenir de la SDAT et de ses trois cents salariés ?
« Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
En février 2018, disparut l’Association Ressources, non sans avoir au préalable « légué » ses chantiers d’insertion à trois associations dont l’un à… la SDAT.
Le lecteur souhaitera, sans nul doute – et à juste titre – que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, et que la SDAT ne se voit point privée à son tour de son agrément et entraînée, dès lors, elle aussi, vers une mort certaine. Si tel devait être le cas, nul doute alors que, les nuits de pleine lune, du fond de son tombeau frappé du sceau de l’injustice et de l’infamie, tel le hurlement d’un lycanthrope aux abois, l’on entende, à jamais, la voix lugubre et gémissante du fantôme de Ressources hurler : « Pourquoi moi ? ».
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