Mercredi en fin de journée, les salarié·es de l’association ont finalement voté la reprise du travail, pour rassurer les clients.
Plus tôt dans la journée, une délégation avait été reçue au conseil départemental, qui avait confirmé les soupçons d’utilisation indue de fonds publics. Une partie des salarié·es avait quant-à-elle mis en place un barrage filtrant à l’aide de poubelles et du mobilier de l’association, rue Pierre de Courbertin devant le siège de Ressources. Ce barrage a été levé vers 14h à l’arrivée des policiers.
Une prochaine assemblée générale aura lieu après les vacances, le 27 août.
Ce mercredi matin, les salariés étaient reçu par la Préfecture.
Celle-ci leur a annoncé que des soupçons d’utilisation indue de fonds publics étaient portés sur l’association depuis un certain temps puisqu’une procédure au pénal pour récupérer la subvention de l’année dernière en est est déjà au stade de l’appel.
Par ailleurs, chose que les salariés savaient déjà, des tentatives de reclasser les CDI et éventuellement les CDDI (contrats de réinsertion) dans d’autres associations ont été menées par l’association.
Pour les salariés c’est une déconvenue : les membres du CA, qu’ils tiennent à rencontrer pour tirer les choses au clair, n’étaient pas présent contrairement à ce qui leur avait été annoncé. De plus plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi personne parmi les salariés ou les représentants du personnel n’a été mis au courant de cette situation plus tôt ? Et sur quoi précisément portent les soupçons d’utilisation indue de fonds publics ? Surtout leur objectif n’est pas le reclassement des salariés mais le maintien de l’association, par sa mise en redressement judiciaire plutôt que par sa liquidation. Pour la Préfecture, cette liquidation sera actée si le Président l’a déposée, comme il avait prévu de la faire mardi soir.
À 11h les salariés sont allés se réunir devant le siège du conseil départemental pour leur demander des comptes à propos du non renouvellement de l’agrément IAE, les causes de ce refus comme du refus de subvention restant très vagues. Plusieurs autres actions sont prévues dans la journée.
Depuis ce mardi matin, le siège de l’association Ressources est occupé par ses salariés, qui comptent bien y rester nuit et jour tant qu’ils n’auront pas obtenu satisfaction.
La semaine dernière nous apprenions qu’un rassemblement aurait lieu ce lundi à 17h devant le siège de l’association, au hameau de Mirande à Dijon. Cette association, qui oeuvre à la réinsertion professionnelle depuis 1997, est aujourd’hui en cessation de paiement, mettant en danger l’emploi de plus de 40 salariés.
Dépot de bilan
Lundi soir, une trentaine de personnes, des salarié·es et leurs soutiens, étaient réunies devant le siège de l’association. Les délégués du personnels (DP) ont commencé par rappeler la situation de l’association. Le matin même une réunion extraordinaire du CSE (Comité Social et Économique) venait de leur apprendre que l’association est en cessation de paiement, et qu’elle allait être placée en liquidation judiciaire.
Ils expliquent avoir été mis devant le fait accompli : le dépôt de bilan devant avoir lieu le lendemain au tribunal de commerce, le sort des salariés semble scellé. Pour certains des employés ce n’est cependant pas une surprise, puisque, à l’insu des DP, plusieurs d’entre eux avaient déjà été encouragés par la direction à chercher un autre emploi. De même, toujours à l’insu des DP, des associations partenaires avaient été contactées pour leur demander d’embaucher une partie des salariés.
Par ailleurs, les difficultés de l’association étaient connues, puisque lors de la précédente réunion du CSE, la direction avait annoncé oralement aux salariés que le FSE (Fonds Social Européen) et le P.D.I.(Plan Départemental d’Insertion) refusaient d’octroyer à Ressources une subvention de 150.000 euros et que d’autre part, le département refusait de valider l’agrément I.A.E.(Insertion par l’Activité Economique) permettant d’insérer des CDDI en 2019.
Les demandes d’explications sur ce refus d’agrémentation et de subventions sont restées sans suite, la direction déclarant qu’elle « ne commenterai pas ». De plus à aucun moment la possibilité de mettre l’association en redressement n’a semblé envisagée par la direction.
Occupation
Pour les employés et DP, les refus de subvention et d’agrémentation, le refus du département de valider l’agrément IAE, et le refus de la direction de s’en expliquer mettent en cause la gestion de l’association par l’ancienne direction. Y a-t-il eu un conflit entre celle-ci et les financeurs ? Le problème est-il d’ordre politique ? La présidence refusant de donner la moindre explication aux salariés, ceux-ci ont décidé ce mardi matin d’occuper les locaux de l’association.
Dés l’après-midi, les salariés se sont rendus à Nuit-Saint-Georges au domicile d’Armelle Carrasco, ancienne directrice de l’association Ressources. Celle-ci explique que Pierre Dufour, le président de l’association a perdu la tête. Pour elle, ce denier a pris la décision de mettre l’association en liquidatioin judiciaire seul, sans en avertir les membres du Conseil d’Administration.
Les salariés exigent donc de rencontrer les membres du CA, et quittent Mme Carrasco avec la promesse de la revoir, accompagnée du CA, le soir même au siège de l’association.
Cette entrevue a donné lieu à un moment de communication politique d’une rare sincérité lorsque l’ancienne directrice, par ailleurs conseillère municipale LREM, a accueilli un journaliste du Bien Public par deux doigts d’honneurs et un « sale pute ».
En début de soirée, de retour au siège occupé de l’association, les salariés sont sur le pied de guerre : Armelle Carrasco et les membres du CA se font toujours attendre. S’ils ne viennent pas ce soir, ils menacent de délocaliser le siège de l’association, et avec lui son mobilier, devant la Préfecture de Côte d ’Or.
Deux informations tombent. D’abord la Préfecture accepte de recevoir une délégation des salariés et les membres du CA mercredi matin, à 9h30. Les menaces de déménagement ont porté leurs fruits, l’action n’a plus lieu d’être et est annulée. Surtout, les employés apprennent par un contact presse les raisons du refus d’agrément IAE : les services du département ont constatés que la gestion financière de l’entreprise était totalement opaque, et qu’un audit sur l’état financier de l’association avait été refusé par la direction en 2017.
Double victoire pour les salariés, qui par leur lutte déterminée ont obtenu de rencontrer des interlocuteurs qui jusque là se débinaient, et qui commencent à voir leur situation se clarifier. Leur lutte ne fait cependant que commencer puisque comme le rappelait leur déléguée du personnel : « On se bat pour que l’association soit mise en redressement, et pas en liquidation »
Rendez-vous demain, mardi, à 9h30 devant la Préfecture.
Pour les soutenir :
(Une cagnotte en ligne devrait être lancée sous peu)
Pour les dons matériels, tout ce qui peut servir à animer un piquet de grève est également bienvenu (boissons, nourriture, etc.)
Adresse :
14 C rue Pierre de Coubertin
Hameau de Mirande, Dijon
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