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Biodiversité à Dijon : les élu.e.s incapables de passer de la théorie à la pratique



Fin novembre à Dijon : destruction de la prairie Delaunay … sous prétexte d’en augmenter la biodiversité ! Nous dénonçons un exemple flagrant de l’incapacité des élu.e.s de la Ville de Dijon à mettre en pratique le mot « biodiversité », que l’on retrouve pourtant partout dans leur comm sur papier glacé.
Communiqué du 7 décembre 2023 de la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon (RUBS)

Le 28 novembre, les riverains ont assisté, impuissants, à la destruction de la prairie à luzerne jouxtant l’allée Robert Delaunay dans le quartier Toison d’Or.

Une question les taraudait : qui avait donc décidé de la destruction de cet espace, pourtant si précieux pour les papillons et les hérissons ?

Sûrs d’eux, les élu.e.s de la Ville répondent, pour l’un, que c’était pour y planter « une forêt nourricière » (noyers, noisetiers, etc.), « pour que les habitants du futur quartier Venise 2 puissent aller s’y promener ». Pour l’autre, l’explication coule de source : ils vont planter un « jardin vertical » avec des arbres et arbustes de différentes hauteurs, pour augmenter la biodiversité de ce terrain soi-disant inculte.

On manque de s’étrangler en entendant de telles bêtises !

Petit cours de biologie pour débutants …

Jusqu’à présent, la prairie était fauchée une fois par an, en fin de cycle floristique, par les services municipaux. Pratiqué durant de nombreuses années, ce simple entretien a suffi pour que le terrain devienne le siège d’une remarquable variété de papillons de jour, adaptés aux prairies et milieux ouverts, et le refuge de hérissons, espèce protégée.

En l’espace de quelques heures, l’action de machines - qui plus est gourmandes en dérivés pétroliers - est venue détruire plusieurs décennies de cycles naturels.

Selon l’expression désormais consacrée : « qui aurait pu prédire » que le retournement et le tassement de la terre, et l’adjonction de copeaux détruiraient complètement les végétaux et la faune ?

Ce genre de méconnaissance des cycles biologiques, en parfaite contradiction avec les objectifs de protections affichés par la Mairie, nous interpelle et nous met en colère. Ce funeste épisode illustre une
nouvelle fois l’inconséquence et l’ignorance de la Mairie, ainsi que l’incohérence entre les mots et les actes.

Petit rappel des règles d’urbanisme…

Il faut souligner le fait que cet espace d’un hectare, dont environ 70 % - soit 7000 m² - ont été détruits, est protégé comme Espace d’Intérêt Paysager et Écologique (EIPE) dans le Plan Local d’Urbanisme intercommunal - Habitat et Déplacements (PLUi-HD).

Les EIPE y sont définis ainsi :

Espaces d’intérêt paysager et écologique (EIPE)

  • Les espaces d’intérêt paysager et écologique (EIPE) identifiés aux documents graphiques au titre des articles L.151-19 et L.151-23 du code de l’urbanisme sont à préserver. Tous travaux ayant pour effet de
    modifier ou supprimer des éléments de paysage et non soumis à un régime d’autorisation doivent faire l’objet d’une déclaration préalable en vertu de l’article R. 421-23 du code de l’urbanisme._

Et l’article R.421-3 du Code de l’Urbanisme stipule que :
Doivent être précédés d’une déclaration préalable les travaux, installations et aménagements suivants :

h) Les travaux ayant pour effet de modifier ou de supprimer un élément que le plan local d’urbanisme ou un document d’urbanisme en tenant lieu a identifié,

En application de l’article. Nous affirmons que les travaux effectués sur la prairie Delaunay ont effectivement eu « pour effet de modifier des éléments de paysage ». Dans la mesure où de tels travaux réalisés sur un terrain privé doivent faire l’objet d’une déclaration préalable, il nous semble évident que les mêmes travaux, effectués sur un terrain public, doivent aussi faire l’objet d’un processus de réflexion solide, étayé par des études et expertises préalables probantes.

Nous attendons que la Ville de Dijon fournisse les études qui montrent que cette prairie était sans importance pour la faune et la flore, et sa destruction sans impact sur la biodiversité du site …

La Nature peut faire preuve de résilience, à condition qu’on lui en laisse le temps. Dans le contexte du chaos climatique et de l’effondrement de la biodiversité, il est de la responsabilité des élu.e.s locaux de prendre soin du bien commun.

Le collectif Sauvons les berges du Suzon apporte, pour sa part, un soin particulier à l’entretien de la Réserve Urbaine de Biodiversité du Suzon, poumon vert de biodiversité en ville, qui a fait l’objet d’un fauchage manuel, sans outil à moteur, en fin d’été.

Constatant la gestion désastreuse des sites naturels par la Ville, nous redoublons de vigilance pour protéger la RUBS d’un tel saccage !

Collectif Sauvons les berges du Suzon

alerte-beton@riseup.net



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