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Élections régionales : le RN choisit un islamophobe, menteur et mis en examen comme tête de liste


Saône-et-Loire

À l’approche des élections régionales, qui devraient se tenir en juin 2021 même si la date reste incertaine, les candidatures se précisent. Le Rassemblement National a ainsi annoncé mardi 26 janvier le nom de sa tête de liste, et il s’agit sans surprise du très médiatique Julien Odoul. L’occasion de revenir sur le personnage, ses accointances et ses casseroles.

L’opportuniste

À la lecture du CV de Julien Odoul, une chose saute au yeux : Odoul est une girouette et un carriériste. Voyons ce qu’en disait un article publié il y a quelques mois à l’occasion d’une énième polémique orchestrée par Odoul.

Président du groupe RN au conseil régional il incarne la nouvelle génération des élus d’un FN qui se veut « dédiabolisé » : il a posé pour des magazines de la communauté gay, et il a une expérience politique dans les partis de gauche et du centre.
Passé rapidement par le PS pour soutenir Laurent Fabius pendant la primaire de 2006, il rejoint le Nouveau Centre en 2009, au sein duquel il gravit les échelons : assistant parlementaire du député des Hauts-de-Seine, André Santini, puis secrétaire général du groupe centriste au conseil général de Seine-Saint-Denis. « Le centre véhicule toutes les valeurs qui sont les miennes » déclare-t-il alors à l’Express.
En 2014, il intégre le Front national comme adjoint de Philippe Martel, le directeur de cabinet de Marine Le Pen. Pour Marie-Pierre Bourgeois, auteure de Rose Marine, « il fait partie des personnes qui, à un moment, sont bloquées dans leur carrière et qui savent que leur profil est recherché au Front national ». « Il a des dents qui rayent le plancher, mais je pense qu’il a certainement aussi du culot, et qu’il est prêt à tout », assène quant-à-elle son ancienne collègue au RN Sophie Montel.
En 2015 il intègre le cabinet de Marine Le Pen et est parachuté dans l’Yonne pour les élections régionales, pendant lesquelles il obtient un siège au conseil. En mars 2018, il est nommé au bureau national du RN au congrès de Lille.

Le voyou en col blanc

Julien Odoul est toujours prompt à fustiger le soi-disant laxisme de la justice, qui « nourrit le sentiment d’impunité et encourage la récidive ». Il semble ainsi oublier que charité bien ordonnée commence par soi-même.
En octobre 2019, Challenges révélait la mise en examen de Julien Odoul pour « recel de détournement de fonds publics » dans l’affaire des assistants des élus FN au parlement européen. Le magazine explique que d’octobre 2014 à juillet 2015, Odoul était « à la fois assistant parlementaire de l’eurodéputée FN Mylène Troszczynski pour un salaire d’environ 3 200 euros nets mensuels et “conseiller spécial” de […] Marine Le Pen, sans rémunération ». Or les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace du travail de Julien Odoul avec Mylène Troszczynski. Il est donc soupçonné d’avoir travaillé à temps plein pour la présidente du FN, tout en étant payé par le contribuable européen pour un emploi au Parlement qu’il n’exercait pas.

En novembre dernier, Odoul a par ailleurs été condamné à verser 10 000 euros, dont 8 000 euros de dommages et intérêts à l’islamologue Tariq Ramadan pour "atteinte à la présomption d’innocence". Alors que des manifestations pour demander la démission de Gérald Darmanin, accusé de viol, agitaient la France, Odoul avait déclaré à un journaliste qu’il était « gêné par l’indignation à géométrie variable de ces pseudos-féministes qui manifestent contre Gérald Darmanin, présumé innocent, mais qui n’ont jamais manifesté contre Tariq Ramadan ou contre les migrants coupables de viols et d’agressions sexuelles dans notre pays ».
On retrouve ici les deux obsessions de Julien Odoul : les musulmans et les migrants.

L’ennemi des musulmans et des migrants

On a déjà effleuré la question, mais Odoul est un habitué du buzz médiatique. Il a très bien compris le fonctionnement du jeu médiatique et sait manier le scandale pour faire avancer ses idées et sa carrière. Régulièrement invité des plateaux TV il est aussi actif sur les réseaux sociaux, où on a pu le voir se préter au jeu du clash avec des rappeurs comme Booba, Lacrim ou Médine. Dans ses diatribes haineuses, deux cibles, parfois confondues, reviennent particulièrement : les musulman·es, et les migrant·es.
Son principal coup d’éclat médiatique, celui qui l’a fait connaitre du grand public, est une énième "affaire du voile", cette fois-ci dans l’enceinte du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.
Tout se passe le 4 octobre 2019, pendant une séance plénière du conseil régional.

Une classe de CM2 assiste aux débats dans le cadre de l’opération « Ma République et moi », montée par la maison de quartier de Belfort-Centre. « Le but était de les initier à la vie publique en leur faisant découvrir des institutions régionales et nationales, c’était la dernière visite à leur programme », ont expliqué Maude Clavequin et Francis Cottet, élus de la cité du Lion.
En cours de séance, Julien Odoul le président du groupe RN prend alors la parole et s’adresse à la présidente du conseil Marie-Guite Dufay pour lui demander de faire enlever son voile à une des accompagnatrices de cette classe « au nom de la laïcité ». Devant le refus de la présidente, il quitte la salle, accompagné des autres membres de son groupe. « On ne peut pas débuter la session par une minute de silence pour les victimes de la préfecture de police et accepter ça » ajoute-t-il.[...]
La video de l’intervention pendant le conseil, largement diffusée par Julien Odoul sur les réseaux sociaux, et l’image de l’accompagnatrice serrant dans ses bras son fils en pleurs devant cette humiliation, ont rapidement fait le tour des médias et des réseaux sociaux, et rouvert une fois de plus le débat sur le port du voile.

On le voit, pour Odoul tout est le faute des musulman·es... sauf ce qui est de la faute des migrants, qui dans son esprit sont d’ailleurs probablement tou·tes musulman·es.
À propos des migrant·es, Odoul a perdu deux occasions de se taire durant les derniers mois.
En octobre dernier il a ainsi prétendu que 4,3 millions d’euros seraient alloués par la région aux mineurs non accompagnés (MNA) contre seulement 728 000 euros aux familles en difficulté. Or le budget aux familles en difficulté s’élève entre 230 et 240 millions d’euros chaque année, soit 14 fois plus que pour les MNA.

Rebelote il y a quelques jours, quand Odoul a affirmé dans un communiqué mensonger que « le traitement des migrants apprentis est beaucoup plus valorisant que celui des jeunes de la région », évoquant par ailleurs « un cumul d’indemnités, de rémunération et la gratuité de l’hébergement ». Une affirmation rapidement démentie par le groupe majoritaire au conseil régional : « Ces jeunes sont pris en charge par les Départements au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ils sont considérés comme n’importe quel jeune placé, c’est-à-dire qu’ils sont hébergés et peuvent recevoir une allocation.
Tous les jeunes, français ou non, suivis par l’ASE sont aidés selon les mêmes critères. [...]
Par ailleurs, il n’y a pas d’incitation financière à embaucher un mineur non accompagné en apprentissage. »

L’ami des skinheads identitaires

S’il ne fait aucun mystère de ses inimitiés, Odoul est beaucoup moins prolixe sur certaines de ses accointances.
En novembre 2017, le groupe RN au conseil régional recrute un nouvel assistant parlementaire : Pierre-Louis Mériguet. Celui-ci n’est pas un inconnu des milieu skinhead et identitaires.
Avant de se recycler dans la politique institutionnelle Mériguet s’était en effet fait connaitre comme chanteur dans un groupe de rock pétainiste, puis comme le leader de groupuscules identitaires dans les environs de Tours. Défilés homophobes, bagarres de rues, marches aux flambeaux, la liste de ses frasques est longue, jusqu’à la gifle collée à un de ses compères d’extrême-droite, Stanislas de La Ruffie, à la sortie de la messe qui lui a valu une condamnation à une amende de 150 euros.
Mériguet a depuis été engagé comme ...assistant parlementaire de l’eurodéputée Virginie Joron au Parlement européen. Après deux années de camaraderie Odoul lui aurait-il soufflé un de ses bons plans ?

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