L’extrême-droite a parfaitement intégré les mécanismes de l’ère "post-vérité" : un mensonge outrancier aura largement le temps de circuler et de s’inscrire dans les esprits avant l’arrivée du "debunkage". Debunkage qui par ailleurs sera forcément moins racoleur et donc moins diffusé.
Quelques mois après avoir menti sur le coût de l’accueil des mineurs non accompagnés Julien Odoul peut donc recidiver, en s’attaquant cette fois-ci aux aides touchées par les jeunes étrangers en apprentissage. Débordé par le large soutien recueilli par plusieurs apprentis guinéens menacés d’expulsion dans la région, le candidat RN aux régionales a en effet tenté d’allumer un contre-feu médiatique en affirmant que « le traitement des migrants apprentis est beaucoup plus valorisant que celui des jeunes de la région ». Il a évoqué « un cumul d’indemnités, de rémunération et la gratuité de l’hébergement », et - étant décidément né avant la honte - s’est permis d’affirmer que « nos jeunes n’ont pas les mêmes privilèges ». Histoire de nous rappeler que l’extrême-droite se nourrit de la guerre entre les plus précaires... [1]
Ce mercredi, les élus du groupe "Notre région d’avance" (centre-gauche), majoritaires au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, ont tenu à dénoncer ces affirmations.
« Ces jeunes sont pris en charge par les Départements au titre de l’Aide Sociale à l’Enfance. Ils sont considérés comme n’importe quel jeune placé, c’est-à-dire qu’ils sont hébergés et peuvent recevoir une allocation.
Tous les jeunes, français ou non, suivis par l’ASE sont aidés selon les mêmes critères. [...]
Par ailleurs, il n’y a pas d’incitation financière à embaucher un mineur non accompagné en apprentissage. » [2]
La campagne pour les élections régionales ne fait que commencer...
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