En faveur de l’Engrenage


Jardins de l’Engrenage

Dans le Dijon Beaune Mag n°82, Cyrille de Crépy, président de la société immobilière Sopirim accusait les occupant·es des jardins de l’Engrenage de « chasser les familles de la ville ». Deux lectrices de Dijoncter lui répondent.

Plus personne n’est dupe et sûrement pas ceux qui trouvent un intérêt à la construction de ces blocs de béton. Le projet de construction « Garden State » porte un nom anglais qui veut dire « Etat Jardin » ou « état du jardin »... Toujours cette novlangue pour se cacher derrière des mots trompeurs ! On urbanise à outrance en faisant croire qu’on respecte l’écologie des lieux ! Parlons en de l’état du jardin après le passage des tractopelles ! Cela rappelle lorsque les terres maraîchères des Lentillères étaient menacées par « l’écocité du Jardin des Maraîchers » !

Ceux là même, promoteurs, architectes, constructeurs qui produisent des cages à lapins étouffantes en clamant leur souci de loger 330 nouvelles familles, ignorent la population présente déjà bien entassée qui vit hors sol et qui n’a plus que ce petit rectangle de vie pour voir passer les saisons, marcher à même la terre et l’herbe, respirer l’odeur des feuilles et des arbres en fleurs...

Ceux là même, promoteurs, architectes, constructeurs qui produisent des cages à lapins vivent dans des hôtels particuliers ou des villas entourés de parc, de grands arbres et de verdure. Cherchez l’erreur !

L’étalement urbain qu’ils dénoncent, ils en sont les premiers responsables dans leur vaste propriété fermée avec parcs et jardins privés.

Ce sont les plus pauvres que l’on concentre, il suffit de circuler dans les quartiers de Dijon pour s’en rendre compte.

Quand Monsieur de Crépy écrit sur Dijon Beaune Mag (août-septembre 2020, p.138-139) que des familles sont chassées de la ville à cause de l’occupation militante de ce lieu, que dira-t-il aux familles déjà concentrées rue du Drapeau qui étouffent de la chaleur dans le béton et le goudron ? Qu’il écoute leur témoignage sur dijoncter.info . Préserver un jardin-potager-verger à proximité des immeubles, c’est permettre à tous ceux qui habitent là de souffler un peu, respirer, voir pousser les plantes, ramasser un fruit tombé mûr, toucher la terre, entendre vivre les oiseaux, se réjouir de la vie qui se déploie et trouver ainsi le calme et la paix qui manquent à la ville à cause de la concentration et des obligations et interdictions qui contraignent en permanence les moindres allées et venues des citadins. "La ville immense et inutile où je m’fais de la bile" comme le chantait Brel.

Être en contact avec la terre et les arbres pour les citadins offre la possibilité de retrouver et réapprendre les gestes de survie : culture de légumes, protection de la nature et de la biodiversité essentielles à notre survie.

Entrons dans l’ « engrenage » pour une immense chaîne de solidarité afin de sauver ce qu’on peut encore sauver, prêts à semer les graines d’un autre monde possible et celles d’une nourriture locale saine et accessible à tous en attendant une véritable autosuffisance alimentaire. Non, les gens des villes ne veulent plus vivre hors-sol comme les tomates ou les fraises de nos supermarchés calibrées et nourries au compte goutte d’une eau devenue si chère...

En un mot, préserver dans la ville ces espaces non bâtis est une aération nécessaire à ceux qui sont privés de nature.

Comment ne pas soutenir ceux qui s’engagent dans une telle action, au nom du bien commun ?

Pour conclure on peut citer Monsieur Marino ami de Monsieur de Crépy qui définit ainsi l’écoquartier. « C’est un outil typiquement métropolitain, analyse Eudes-Guilhem Marino, car il permet de compenser l’effet métropole en proposant de reprendre la bêche et de renouer avec le jardin partagé. ».

Il oublie que c’est déjà fait à l’Engrenage et qu’on n’a pas besoin de lui pour reprendre la bêche et renouer avec le jardin partagé ! Car pour compenser l’effet métropole, c’est bien de jardins partagés dont nous avons besoin au cœur des villes ! Et pas de simulacres dans des plates bandes ou dans des gros pots !

Deux profs en retraite qui soutiennent cette action.



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