Grève des agents hospitaliers du Centre Ressources Autismes Bourgogne du CHU de Dijon.



Revalorisation des salaires pour le personnel hospitalier ? Pas pour tout le monde. La direction du CHU de Dijon a exclu de cette mesure gouvernementale les structures sociales et médico-sociales, menaçant de ce fait un secteur déjà mal en point. Une grève avait lieu ce mardi 15 décembre.

Communiqué du syndicat CGT du CHU Dijon Bourgogne du 14 décembre 2020

Grève des agents hospitaliers du Centre Ressources Autismes Bourgogne du CHU de Dijon.

Le Ségur de la santé a permis une revalorisation des salaires des personnels hospitaliers. Toutefois, le décret 2020-1152 du 19/09/2020 introduit une forte injustice en excluant de son périmètre les structures sociales et médico-sociales gérées par les hôpitaux.

Accompagnée par les syndicats CGT, CFDT et FO, l’équipe du Centre Ressources Autismes de Bourgogne (CRA-B), service médico-social, géré par le CHU de Dijon et coordonné par M. le Docteur Jean-Michel PINOIT sera en grève et mobilisée ce mardi 15 décembre 2020. L’équipe est composée de quatre psychologues, une neuropsychologue, deux psychomotriciennes, une référente de parcours 2e ligne, une référente « parcours adulte », une documentaliste, une chargée de formation, un chargé de mission, deux secrétaires, une assistante sociale, tous concernés par ce décret.
Les missions du CRA-B sont, entre autres, d’informer les familles, usagers et professionnels sur diverses questions concernant les Troubles du Spectre de l’Autisme. Il a une mission d’évaluation et de diagnostic qu’il exerce sur toute la région, en niveau 3. Il anime des réseaux de professionnels dans la région (groupe d’échange clinique, réseau des psychomotriciens, réseau départemental de Saône et Loire…) afin de diffuser les bonnes pratiques professionnelles et les recommandations de la Haute Autorité de la Santé. il développe aussi des actions de sensibilisation, de formation et de documentation auprès de professionnels, de familles, d’étudiants et auprès du grand public.

Ce service dépend d’une unité hospitalière rattachée au pôle de pédiatrie. L’expertise du CRA- B est reconnue au CHU et nationalement. Malgré tout cela, les professionnels ne bénéficient pas de l’augmentation mensuelle de 183 euros net, qui participe à la valorisation de l’engagement des personnels hospitaliers, notamment dans cette période complexe de la pandémie de la COVID-19.

Ils sont pourtant des agents rémunérés selon les grilles indiciaires de la fonction publique hospitalière avec des effets sur les carrières et les retraites. Ils ont les mêmes statuts, les mêmes fonctions, les mêmes diplômes et le même contrat de travail que les autres agents hospitaliers bénéficiant de cette augmentation mensuelle, qu’ils dépendent d’autres services ou, parfois, du même service ! Lors de leur recrutement ils ont été informés des plans blancs et savent qu’ils peuvent être déployés dans d’autres services à la demande de l’administration. Ils ont été sollicités, pour certains d’entre eux, pour s’investir sur des fonctions supports lors de la première vague COVID, ceci signant clairement leur appartenance à la communauté des personnels de santé du CHU.

Ils éprouvent un profond sentiment d’injustice, d’incompréhension et de non reconnaissance de leur expertise au service des patients du CHU. Ils ne comprennent pas, en effet, cette décision qui discrimine leur travail.

D’autres Directions de CHU, comme celles de Tours, Lyon, Nantes et Angers ont toutefois considéré que ces services intégraient parfaitement la fonction publique hospitalière et ces agents ont pu bénéficier du protocole Ségur. Leurs directions ont considéré qu’il s’agissait d’unités médico-sociales (et non d’établissements médico-sociaux gérés par le CHU), le personnel de ces unités étant soumis au fonctionnement général du CHU en termes de droits et de devoirs. La légalité en a été débattue avec les ARS et les préfectures régionales, qui ont donné leur feu vert.

La colère et l’inégalité générées au CHU de Dijon par cette situation d’exclusion pourrait conduire à des départs au sein du personnel pour rejoindre d’autres établissements ou services. Ceci ne serait pas sans conséquence pour les patients car, à long terme, les recrutements seraient également grandement menacés par ce décret.

Nous voyons bien comment les gouvernements sont dans l’effet d’annonce, les patients des CRA, continuent d’être victimes de l’exclusion puisque les moyens alloués sont d’ores et déjà insuffisants (un an d’attente pour un enfant et plus de trois années pour un adulte)… Le diagnostic posé, les enfants et leurs parents sont souvent sans solution par manque d’institutions ou de postes d’assistants de vie scolaire… Ce décret va fragiliser encore plus ce dispositif qui aurait besoin au contraire de moyens supplémentaires, laissant ainsi dans le désarroi encore plus de patients et de familles.

Les syndicats CGT, CFDT et FO demandent à la Direction du CHU de prendre ses responsabilités comme l’ont fait d’autres établissements et de permettre aux professionnels du CRA-B l’égalité de traitement légitime avec l’ensemble des agents du CHU.



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