Ce samedi 16 mai, les forces de police installées à Lons-le-Saunier se sont montrées fidèles à la défense de l’ordre établi, de l’État et de la continuelle privation de libertés publiques que nous subissons depuis plusieurs années maintenant, que ce soit ou non en temps de coronavirus.
En milieu d’après-midi, un groupement citoyen qui respectait les règles sanitaires du moment (port de masques, distanciation d’un mètre entre chacun.e, groupes de moins de 10 personnes, ...) voulant rejoindre dans une humeur bon-enfant le centre-ville de Lons-le-Saunier depuis le quartier de la Marjorie a été violemment stoppé, quelques instants seulement après s’être élancé sur les trottoirs de la rue principale du secteur. Pour y parvenir, une grande quantité d’agents en uniforme et en civil étaient mobilisés.
Sous la férule du préfet Vignon, les forces du désordre, gazeuses en mains et avec la volonté d’en découdre ont, après avoir prononcé très rapidement trois sommations, arrêté et embarqué deux personnes. Le tout sans relâcher la pression envers les autres personnes présentes. Devant tant de violence, après un moment de stupéfaction et d’hésitation, le groupe a préféré se disloquer plutôt que de remplir le commissariat de police de Lons-le-Saunier.
Sous la présidence d’Emmanuel Macron, il semble plus facile d’arrêter des promeneurs du samedi que les délinquants en col blanc.
La veille de la déambulation, le même impétrant Vignon (qui a interdit début avril de fréquenter forêts, prairies et plages) a rédigé un arrêté préfectoral interdisant cette promenade collective, alors définie comme une « mini-festation » par les organisateurs. Ceci n’ôte en rien les caractères absurde, incompréhensible et abject de ces deux arrestations. Sommes-nous juste bon.ne.s à nous rendre du dodo au caveau en passant par la case "boulot" ? Et en évitant soigneusement l’hosto car il n’y aurait plus d’euros ?
Une nouvelle fois, l’État policier ne laisse s’exprimer que la répression : il fait place à l’arbitraire, instille un climat croissant de violence contre les populations et perpétue sa tâche de « pacification » de l’espace public en nous privant de libertés de rassemblement, de circulation et d’expression.
Retenus en garde-à-vue depuis le 16 mai à 15h45 jusqu’à la mi-journée du lendemain, nos camarades ont écopé de peines les obligeant à travailler gratuitement pour le compte de la collectivité. Nous exprimons à leur égard tout le soutien nécessaire.
Nous nous étonnons du niveau de violence exercé à Lons-le-Saunier tandis que le déroulé de la même initiative à Dole s’est effectué dans le calme.
Enfin, nous renouvelons notre crainte face à l’érosion de nos libertés fondamentales et nous nous inquiétons de l’avancée d’un proto-fascisme qui se trouve ainsi libre de s’exercer à nos portes.
Pour soutenir les personnels soignants et l’hôpital public (mais pas la logique gestionnaire de ses dirigeants) tout en continuant d’affirmer notre opposition aux politiques néolibérales, nous relayons l’appel à constituer une chaîne humaine ce mercredi 20 mai à 17h30 autour de l’hôpital Pasteur de Dole.
Contact : antirep39@riseup.net
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