Car oui, on pense que c’est encore possible en 2019 de continuer à organiser des concerts sans aucun autre soutien que celui de nos adhérents et de notre public.
De nouveaux modèles de festivals viennent surfer sur les concepts marketing de solidarité, d’écologie, de pseudo indépendance ne servant que de vitrines aux sempiternels mêmes acteurs des « musiques actuelles » de notre société. Nous continuons de penser qu’il n’y a pas qu’une seule voie et que la découverte, la diversité et la pluralité qui étaient, on le rappelle, les notions de base à la création des de Musiques Actuelles, doivent être socle de toute réflexion autour d’une programmation et d’un fonctionnement.
Ainsi, à Dijon, se prépare un gros festival pour lequel la solidarité semble devenue une valeur marchande et un argument marketing malgré le fait qu’il soit organisé et payé par un groupement de mutuelles qui enregistre 49 millions d’Euros de bénéfice en 2017. On préfèrerait qu’ils remboursent mieux nos lunettes et nos soins dentaires plutôt que de programmer, certainement à perte pour des raisons peut-être fiscales, des artistes qui n’ont besoin d’aucune visibilité, qui vendent leurs spectacles à des prix indécents et qui, finalement sont complices d’un système où chaque acteur de l’évènement (programmateur, sociétés de communication, prestataires, artistes…) s’enrichit sous couvert de grandes idées solidaires essayant de vider de tout sens cette valeur que d’autres défendent chaque jour sans qu’ils/elles n’en tirent aucun profit. Nous trouvons que cela ne fait qu’ajouter de la confusion à la confusion, surtout en direction des publics jeunes pour qui ces valeurs ne représenteront à terme plus grand chose. Désolés mais on n’est pas dupes de ce système qui n’a de solidaire que le nom.
En tout cas, tachons d’observer cet évènement et on espère sincèrement, qu’à défaut de solidarité il fera au moins travailler techniciens et prestataires locaux. Là encore, nous doutons, mais loin de nous l’idée de faire un procès d’intention hein. Wait & see.
Nous défendons une autre idée de la solidarité qui n’est pas marchandisable ni rémunératrice et nos actions, trop longues à lister ici, le prouvent chaque jour.
Et ça marche ! Ce mode de fonctionnement nous permet, avec toute notre énergie d’égaler en terme de fréquentation les SMACS et certains festivals sur-subventionnés tout en respectant les valeurs qui nous animent. Les Tanneries accueillent des concerts chaque semaine depuis 20 ans de manière totalement autonome et sans subventions. Les artistes sont défrayés, le public est respecté sans que les organisateurs ne se gavent sur leurs dos !
Alors, nous, on va continuer, comme depuis 30 ans à programmer des groupes que l’on a vu en concert, que l’on aime sincèrement, que l’on a envie de faire découvrir pour le bonheur du public et à oeuvrer pour une solidarité non feinte et réelle en redistribuant autour de nous afin de servir la seule chose qui nous importe : le bien commun.
On vous laisse avec les paroles du camarade Richard Buckminster Fuller et on espère vous voir nombreux.ses, heureux.ses et motivé.e.s à ce festival.
“Vous ne changez jamais les choses en luttant contre la réalité existante. Pour changer quelque chose, construisez un nouveau modèle qui rendra le modèle existant obsolète.”
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