Le 27 octobre, dix lanceurs d’alerte ont déployé des banderoles à Dijon et à Moloy, près du site du CEA de Valduc (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) qui assure la maintenance et la modernisation des 290 armes nucléaires françaises.
Ils demandent :
- le respect par la France de l’art. 6 du Traité de non-prolifération (TNP) auquel elle a adhéré en 1992 et dont elle viole l’esprit et la lettre,
- l’adhésion de la France au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), devenu depuis le 22 janvier 2021 la norme du droit international,
- et, à terme, la reconversion à des activités pacifiques des sites CEA-DAM, dont celui de Valduc.
Les leçons de la guerre en Ukraine : l’arme nucléaire est totalement inefficace
Vous trouverez sur le site de l’Institut de recherche sur la Résolution Non Violente des Conflits (IRNC), sept exemples, de 1948 à 2014, prouvant que la dissuasion nucléaire ne fonctionne pas : Article « Les sept vices de la dissuasion nucléaire »
Nouvel exemple : depuis février 2022 le bouclier nucléaire ne protège qu’un seul protagoniste : l’agresseur russe ! Loin d’empêcher l’attaque du faible par le fort, l’arme nucléaire prohibe toute intervention de forces alliées pour venir en aide à la victime, l’Ukraine, à qui des armes sont toutefois livrées, sous peine de transformer une guerre territoriale en guerre mondiale.
Il y a mieux : en cas d’attaque russe par des armes nucléaires tactiques sur des sites en Ukraine, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, déclare : « Toute attaque nucléaire contre l’Ukraine entraînera une réponse, pas une réponse nucléaire, mais une réponse militaire si puissante que l’armée russe sera anéantie ». Cette annonce est une dissuasion beaucoup plus efficace envers V. Poutine (dont l’armée mesure cruellement l’efficacité des armes conventionnelles occidentales) qu’une menace de frappe nucléaire à laquelle il ne croit pas de la part de dirigeants humanistes et démocrates.
Deux officiers russes capables de discernement face au péril nucléaire
Pour ne pas désespérer des Russes malgré la paranoïa de leur dictateur actuel, Vladimir Poutine, voici deux figures d’officiers russes qui dans le passé ont osé désobéir à des ordres ou à des procédures et qui ont évité ainsi un désastre nucléaire :
- Le 27 octobre 1962, pendant la crise de Cuba, Vassili Arkhipov, commandant à bord d’un sous-marin B-59, refuse catégoriquement l’ordre de Valentin Savitsky, l’un des trois commandants du sous-marin, de préparer le lancement d’une torpille nucléaire, et évite très probablement une guerre nucléaire.
- Le 26 septembre 1983, Stanislav Petrov, lieutenant-colonel de la force de défense anti-aérienne de l’Armée soviétique, voit sur ses écrans de contrôle radar cinq points représentant des missiles nucléaires intercontinentaux de type Minuteman en provenance de la base états-unienne Malmström. Il estime qu’il s’agit d’une fausse alarme et désobéit à la procédure de riposte.
En 2013, en l’honneur de Stanislav Petrov et pour saluer sa lucidité, l’Assemblée générale de l’ONU proclame le 26 septembre ’Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires’.
Comment les citoyens peuvent-ils soutenir le TIAN ?
- Écrivez à votre Maire, afin que votre commune signe l’Appel des villes d’ICAN pour le désarmement nucléaire, à votre Député et Sénateur pour que la France adhère au TIAN.
- Questionnez votre banque sur son financement de la bombe atomique en participant à la campagne d’action sur ce thème. http://icanfrance.org/engagez-votre-banque/
- Intéressez-vous aux armes nucléaires, aux questions de sécurité internationale et aux alternatives de défense de la démocratie.
- Participez aux vigies citoyennes à Dijon, Paris, et partout où elles sont organisées.
Les vigies et actions non-violentes menées par le ’Collectif Bourgogne Franche Comté pour l’abolition des armes nucléaires’ s’inscrivent dans le cadre d’ ICAN, ’Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires’ (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons), prix Nobel de la paix 2017, et dans la suite des précédentes victoires de l’ONU : interdiction des armes biologiques (1972), des armes chimiques (1993), des mines antipersonnel (1997), et des bombes à sous-munitions (2008).
Regardez la vidéo « Le début de la fin des armes nucléaires ».
Découvrez l’historique avec photos des actions à Dijon et Valduc depuis 2013.
Lisez l’étude sur les déchets nucléaires militaires français.
Le collectif Bourgogne Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires
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