Pour un féminisme de combat : soutien à la maison pour les femmes et minorités de genre exilé.e.s !



Parce que l’irresponsabilité de l’Etat n’a jamais été si grande, les féministes en lutte ne peuvent qu’apporter leur soutien et solidarité à l’ouverture d’une maison pour les personnes exilé.e.s depuis le 7 avril. Face à l’incompétence de l’État, la violence de ses institutions, et sa répression policière sexiste, queerphobe et raciste de plus en plus violente et systématique, nous nous organisons. Nous occupons l’espace qu’on nous refuse. Pour se confiner, il faut déjà une maison.

Virginia Woolf disait « En tant que femme, je n’ai pas de pays. En tant que femme, je ne désire aucun pays. Mon pays à moi, femme c’est le monde entier  ».

Nous, féministes résidant en Europe, de toute condition sociale, nous, féministes en lutte, sommes totalement opposé·e·s à la fermeture des frontières et à la criminalisation de la mobilité des migrant·e·s. En Europe, et plus particulièrement en France, l’époque est au nationalisme, au racisme et à la xénophobie. Les bourgeois et élites internationales circulent en toute liberté... mais empêchent les personnes contraintes à l’exil de faire de même pour sauver leur vie.

La politique européenne vis-à-vis des réfugié·e·s est insoutenable. La répression a des effets dévastateurs pour les êtres humains en exil qui subissent les conflits, les pénuries, les persécutions et les violations de leurs droits fondamentaux dans leurs pays d’origine. Tout ceci pèse d’autant plus sur les femmes, les hommes trans et les non-conformes à l’ordre de genre patriarcal, qui sont la cible de nombreuses violences durant leur voyage.

Le droit au logement établi dans les conventions internationales n’est toujours pas concrétisé en France. La crise du logement s’aggrave : toujours plus de sans-abri, de mal-logé.e.s, de jeunes et d’étudiant.e.s en galère, d’expulsions. Il y a 3 millions de logements vacants en France. Les pouvoirs locaux ne répondent pas aux besoins des couches populaires, des jeunes, des migrant·e·s, et soutiennent le logement cher au détriment du logement bon marché accessible à tou·te·s.

Nous exprimons notre soutien aoccupation de cette maison vide, pour héberger et protéger des femmes et minorités de genre exilé.e.s. Pour se confiner, il faut déjà une maison.

Les femmes et minorités de genre sont la cible de violences à la fois physiques, sexuelles, économiques, sociales et administratives. Nous subissons davantage la pauvreté et la précarité.
Le problème du logement est un faux problème car les villes et campagnes françaises ne manquent pas de logements inutilisés. Nous revendiquons notre droit inconditionnel à avoir un toit. Il est aberrant d’être à la rue, de manquer de soins ou de nourriture tandis que d’autres gaspillent et continuent de s’enrichir.

La précarité n’est pas une fatalité. Elle est le résultat d’une volonté politique, organisée et réaffirmée de la part des dominants pour entretenir une société hiérarchisée avec de nombreux précaires à exploiter pour deux sous. Ni les institutions ni les patrons ne veulent notre autonomie : ils participent quotidiennement à notre précarisation. La politique de protection est inexistante.. mais quand il s’agit de traquer et de détruire des vies, les idées ne manquent pas : on ne compte plus les expulsions, de plus en plus fréquentes et abusives.

Dès lors, nos priorités sont de nous mettre à l’abri, de construire des solidarités entre nous, de dénoncer ensemble une société patriarcale et un système économique qui sacrifie les plus vulnérables. Pour une transformation sociale et l’émancipation de toutes les femmes et minorités de genre, il est nécessaire de mener des initiatives faites par nous et pour nous.

Face à l’incompétence de l’État, la violence de ses institutions, et sa répression policière sexiste, queerphobe et raciste de plus en plus violente et systématique, nous nous organisons. Nous occupons l’espace qu’on nous refuse.

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Poser la question des réfugié·e·s, c’est penser à toute l’économie capitaliste qui permet aux économies du Nord d’exploiter impunément les richesses des pays du Sud, aux moyens d’inégalités sociales et d’atteintes aux libertés toujours plus grandes. Cette société-là, nous la refusons et travaillerons à son démantèlement, pièce par pièce.

Les murs ont une vraie symbolique. Nous, femmes et minorités de genre, sommes enfermé.e.s entre les murs insurmontables de l’ordre patriarcal, sans autre liberté que celles que nous arrachons depuis des siècles. Les murs qui rejettent aujourd’hui nos sœurs et nos frères loin de nous et de l’Europe où iels pourraient trouver refuge ne nous représentent pas.

Les frontières politiques sont des inventions patriarcales, des symptômes de la folie viriliste d’hommes obsédés par la domination et l’appropriation de tout corps, de toute terre, de toute vie. Vos murs ne sont pas les nôtres.

Nous exigeons :
- l’égalité des droits,
- la liberté de circulation,
- la régularisation de toustes
- une société centrée autour de l’accueil et du soin des plus vulnérables

En somme, la révolution féministe.

Que les puissants de ce monde entendent bien une chose. Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures. Et les murs qui nous enferment sont aussi les murs qui nous rassemblent. Nous nous y tiendrons bientôt de part et d’autre, armées de nos petits pieds de biche.

Collectif 25 Novembre



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