Rencontre avec les députés LREM : la réponse des syndicats



Jeudi 19 décembre, une centaine de personnes se sont réunies devant la permanence parlementaire de la députée LREM Fadila Khattabi. Ce rassemblement s’est achevé par une discussion entre des représentants syndicaux et les députés LREM de Dijon. Deux communiqués reviennent sur cette discussion.

Jeudi 19 décembre, une centaine de personnes se sont réunies devant la permanence parlementaire de la députée LREM Fadila Khattabi. Ce rassemblement s’est achevé par 2h de discussions entre des représentants de plusieurs Union Départementales et des représentants des cheminots d’un côté, et les députés LREM Fadila Khattabi et Didier Martin de l’autre.

Le communiqué intersyndical CGT, FO, FSU, Solidaires

Communiqué unitaire
Retrait du projet de retraites à points :
les députés doivent nous entendre !

Dijon, le 20 décembre 2019

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires de Côte d’Or ont été reçues en audience jeudi 19 décembre par Mme Fadila Khattabi, députée de la 3e circonscription, dans sa permanence, en compagnie de M. Didier Martin, député de la 1re circonscription, afin d’exposer leurs analyses et leurs revendications contre le projet de réforme des retraites, pour le maintien et l’amélioration de notre système de retraites.
Nous regrettons que les députés soient restés sourds à nos propos et aient répété les éléments de langage du gouvernement.
Non, madame et monsieur les députés, le système de retraites à points ne renforce pas la solidarité et n’est pas plus juste, mais il dégrade les droits à pension de tous et toutes.
Nous refusons de considérer négativement comme vous le faites l’augmentation du nombre de retraités et l’allongement de l’espérance de vie. Dans un pays riche comme le nôtre, à l’heure où par exemple les profits et les dividendes des entreprises du CAC 40 ne cessent d’augmenter, des solutions existent pour financer de manière pérenne et améliorer notre système de retraites solidaires, parmi les meilleurs, qui a fait que les retraités français sont les moins touchés par la pauvreté en Europe.
Madame et Monsieur les députés, nous vous demandons solennellement, vous qui êtes élus par le peuple et qui représentez le peuple à l’Assemblée nationale, d’écouter la colère sociale qui s’exprime dans notre pays et qui rejette massivement ce projet de réforme contraire aux attentes de justice et de progrès social. En conséquence nous vous demandons le retrait de ce projet et d’organiser, enfin, de réelles négociations.

Le communiqué de Solidaires 21

Universelle injustice, c’est non !
Hier 19 décembre, l’intersyndicale opposée à la réforme Macron des retraites a été reçue par les député-es de Cote d’Or, Fadila Khattabi et Didier Martin à l’occasion d’un rassemblement organisé devant la permanence de la députée.
« gauche » anti sociale
Pour des député-es déclarant venir de la « gauche », c’est à un catalogue de poncifs libéraux et très peu sociaux auquel nous avons été confrontés. C’est même un vibrant plaidoyer patronal qui nous a été débité pendant deux heures tout juste interrompu par quelques considérations sociales, les député-es ayant bien compris qu’il y avait un problème de pension en forte régression s’agissant notamment de la profession enseignante. Mais c’était ensuite pour stigmatiser les salarié-es RATP accusés de disposer d’un taux de remplacement de leurs revenus en pension bien trop généreux. Monter les uns contre les autres, c’est comme toujours la vieille ficelle de la division qui nous était resservie et qui a soulevé la colère de la délégation.
Du reste, l’entretien fut franc mais pas vraiment apaisé. Il faut dire que nous servir le poncif d’un capital créateur de richesses (jusqu’à défendre Amazon) et non les salarié-es a particulièrement énervé. Et le fait de ne jamais aborder la question du financement du système parce que faire contribuer le patronat et le capital au financement d’un système social de retraites progressiste risquait de le faire fuir quand l’on connaît le montant des dividendes versées par les sociétés du CAC 40 à leurs actionnaires au 1 er semestre 2019 est proprement scandaleux et indique jusqu’où une certaine « gauche » s’est fourvoyée. Le capitalisme le plus cynique peut compter sur ces convertis, enfin s’ils ont été un jour à convertir. Leur courage politique consiste donc à affronter les faibles et flatter les forts : on peut douter que le mandat donné lors de leur élection ait été celui-là et il y a tout à craindre que l’extrême droite récupère la prochaine fois la mise.
Capital nous voilà !
En réalité le projet macronien de réforme des retraites est parfaitement idéologique. Il s’inscrit dans un projet de société ultralibéral destiné à faire baisser fortement les retraites par répartition pour mettre en scène un capital qui se chargera de « compléter » ces retraites de misère. Du moins celles et ceux qui pourront se le permettre, car pour le reste de la population, ce sera la pension de misère complétée par des petits boulots pour certains bien au-delà de 70 ans.
En réalité, ce fut là le seul intérêt de cet entretien : Nous avouer que contrairement à la propagande officielle que tout le monde était concerné par le projet de réforme. Et non pas seulement les générations nées après 1975. En effet, en bloquant la part de richesses nationale à 13,8% du PIB pour un nombre toujours plus élevé de retraité-es allait de faire faire diminuer les pensions... de tout le monde, retraité-es actuel-les compris. Et que la valeur du point était bien le paramètre pour maintenir un équilibre budgétaire dans ce cadre contraint (rappelons que le taux de remplacement de la valeur du point dans le régime complémentaire AGIRC ARRCO a baissé de 30% en 20 ans).
Bref il n’y a qu’un véritable enseignement à retirer de cette prévisible réunion. Pour imposer un projet progressiste de réforme des retraites et de la protection sociale, c’est par la grève, la manifestation, l’action que nous devons procéder. Et les reconduire jusqu’au retrait du projet de réforme et infliger une cinglante défaite au monde de Macron.
C’est à nous d’agir pendant les fêtes et si nécessaire, de durcir le mouvement en janvier !

Dijon le 20 décembre 2019

Pour finir un compte-rendu à chaud sur la rencontre la les secrétaires de la CGT et de Solidaires.

[En images] Rassemblement devant la permanence parlementaire de la députée Fadila Khattabi

Une centaine de personnes se sont réunies ce jeudi midi avenue Jean Jaurès devant la permanence parlementaire de la députée LREM Fadila Khattabi. Le rassemblement s’est achevé vers 14h30 par une entrevue avec la députée ainsi qu’avec l’autre député dijonnais Didier Martin (lui aussi LREM).

22 décembre 2019


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