Moment de répit
Becquerel est occupé par des exilés depuis septembre 2019 au 11 rue Henri Becquerel à Dijon. Une audience de référé pour son expulsion, prévue le 30 mars, est reportée. Une nouvelle date sera communiquée à la fin de l’épidémie. Cela laisse au moins quelques mois de sursis aux habitants du squat.
Les mesures d’assignation à résidence sont suspendues, ainsi que tous les éloignements vers le pays d’origine, encadré par le règlement ’Dublin’. Plus aucun éloignement ne peut avoir lieu, les recours sont donc inutiles, il vaut mieux laisser passer le délai de 6 mois.
Les OQTF [1] sans délai en 48 heures devraient disparaître aussi puisqu’elles sont obligatoirement notifiées par la police et qu’en ce moment ils sont occupés à autre chose. On peut espérer de même avec les OQTF de 30 jours puisque les préfectures sont fermées et au ralenti.
Le gouvernement vote en ce moment l’autorisation de prolonger par ordonnance, pour une durée de 6 mois, la durée de validité des visas, titres de séjour, autorisations provisoires de séjour, récépissés de demande de titre de séjour et attestations de demande d’asile qui ont expiré entre le 16 mars et le 15 mai 2020. Le tout dans la limite de cent quatre-vingt jours.
La préfecture de police de Paris a annoncé lundi une prolongation de trois mois « afin de sécuriser la présence sur le territoire des étrangers en situation régulière ». Il s’agit aussi « d’éviter toute remise en cause des droits que leur confère le document de séjour qu’ils possèdent », en particulier « le droit de travailler et le bénéfice des droits sociaux ».
L’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), organe sous tutelle du ministère de l’Intérieur, a de son côté annoncé lundi la suspension de « toutes les procédures d’accueil du public en dehors de la procédure d’asile ».
Situation critique
Alors que le chef de l’État français a demandé à la population de se confiner et de respecter les règles d’hygiène afin de limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus, les migrants vivant dans les campements sauvages sont les grands oubliés de ces mesures. Les associations s’inquiètent et réclament des mises à l’abri. À Calais, les associations estiment qu’environ 800 migrants dorment dans la rue. Environ 500 autres se trouvent en bordure de Paris, principalement à Aubervilliers. Les regroupements de plus de 100 personnes sont interdits mais ils sont beaucoup plus nombreux dans les camps de migrants et plusieurs à vivre sous une même tente.
Les autorités ont distribué dans les camps de Calais des flyers avec les gestes d’hygiène à adopter. Mais il n’y a pas de point d’eau partout, ni même de savon. Une situation également observée dans les camps parisiens.
Le contrôle renforcé des frontières rend les migrations encore plus difficiles qu’à l’ordinaire et la situation en Méditerrannée toujours plus dramatique pous ceux qui tentent la traversée.
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