Cher·e Patient·e
Excuse-nous pour le dérangement mais aujourd’hui nous sommes en grève. Vois-tu nous sommes fatigué·es de nous demander le nombre d’heures supplémentaires que nous devons faire pour être sûr·es de finir le mois.
Vois-tu notre collègue est infirmière à la clinique Valmy depuis 5 ans et son taux horaire est à 11.83 €. Après 3 années d’études, elle a un salaire de 1600€ net / mois... Et pourtant elle n’est pas au SMIC (11,07 €) comme cette autre collègue. Sais-tu qu’elle a 17 ans d’ancienneté dans la clinique ? Elle est aide soignante, c’est une année complète de formation, elle travaille un week-end sur deux, et quand elle est près de toi c’est pour 12h en continu... Et que te dire de cette collègue qui, femme de ménage avec 32 ans d’ancienneté, est elle aussi au SMIC. Elle pourrait travailler les yeux fermés dans le service, connait chacun des collègues par leurs prénoms, a vu des internes devenir docteurs et sais-tu comment elle est remerciée de cette fidélité ? 2 jours de congés de plus par an. Crois-tu réellement que c’est cela qui va payer les études de ses enfants ?
Nous avons échangé avec nos directions, nous avons tendus le dos pendant ces longues années de crises pour la sécu, pour la santé, pour l’hôpital,... Mais vois-tu aujourd’hui nous sommes lassé·es de ne pas voir remplacer nos collègues qui partent. Oh ils sont chouettes nos collègues intérimaires qui viennent en renfort, et ils nous portent les nouvelles d’ailleurs : c’est partout pareil. Ils nous racontent ces services qui ferment fautes de personnels, ces EHPAD qui ne tournent que grâce à leurs présences et l’épuisement de tous. Tu sais les collègues ne restent pas. Le tiers de la promo de notre collègue nouvellement diplômé n’exerce pas. Comment leur donner tord ? La charge de travail va en grandissant, nous revenons sur nos repos, nous travaillons de nuit, pour quel salaire ?
Nous sommes en grève car nous sommes fièr.e.s de notre métier, fièr.e.s de celui de nos collègues et nous voulons nous battre pour un salaire digne. Respectueux du travail que nous faisons, respectueux de l’investissement que nous y mettons. Ce n’est pas cela un salaire ? La reconnaissance d’un travail accompli qui permet de vivre dignement ?
Cher·e Patient·e soit sûr que cette grève c’est aussi pour toi que nous la faisons. Pour que nous puissions continuer à exercer, que le métier attire de nouveaux professionnels qui pourront t’apporter des soins de qualité dans des conditions de travail respectueuses pour TOUS.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info