Début octobre, environ 80 personnes exilées occupaient les anciens locaux de la Caisse Primaire d’Allocation Maladie - CPAM située 12 rue Bazin à Chenôve. Elles retrouvaient ainsi un logement après avoir été expulsées à deux reprises au cours de l’été. La plupart d’entre elles n’ayant reçu aucune proposition d’hébergement par les pouvoirs publics il y avait urgence à trouver un toit pour l’hiver.
Aujourd’hui, après un mois d’emménagement et d’aménagements, le lieu revit. Il permet bien sûr d’héberger une centaine de personnes dans de bonnes conditions mais également que soient remis en place l’accompagnement administratif pour les demandes d’asile, les cours de français, les distributions alimentaires, les suivis médicaux,...
Le propriétaire, la SEM Société Est Métropole a porté plainte et souhaite récupérer ces locaux alors même qu’elle ne fait état d’aucun projet.
Les habitants, protégés jusqu’au printemps par la trêve d’hiver, sont en droit d’espérer que le juge accorde des délais dépassant cette trêve. Ceci leur permettrait de se prémunir d’une expulsion pendant plusieurs mois et de se projeter dans une forme de stabilité toute relative. Cela permettrait aussi aux pouvoirs publics de sortir de leur refus de dialogue avec le monde associatif pour rechercher des solutions pérennes respectueuses du droit au logement et de la dignité humaine.
Récemment, à Caen, les occupants du squat du marais ont obtenu une année de délai après que la juge se fut rendue sur place. L’ensemble des squats accueillant des migrants depuis 2011 à Dijon ont, de même, obtenu plusieurs mois de délai, les différents juges prenant en considération la situation de précarité des occupants. Alors qu’aucun projet n’existe sur les locaux de la CPAM, il pourrait difficilement en être autrement cette fois-ci.
Un rassemblement aura lieu le vendredi 30 novembre à 09h devant le tribunal Bd Clémenceau pour rappeler, une fois de plus, qu’un toit est un droit, pour dire qu’il ne peut y avoir évacuation des lieux sans relogement préalable des habitants et pour que chacun-e puisse exprimer son soutien aux habitants qui se rendront à l’audience.
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