Depuis mercredi, des personnes se sont installées dans les locaux de l’ancienne CPAM de Chenôve, au 30 Boulevard Henri Bazin.
Aujourd’hui, jour de marché à Chenôve, elles invitent toutes les personnes à venir soutenir cette occupation. Un repas est prévue à midi : venez manger avec nous !
Bien qu’illégale, une expulsion pourrait quand même arriver. Nous avons besoin d’être nombreu·ses pour dissuader la police d’intervenir, et attendre ensemble le passage de l’huissier, qui garantit qu’une procédure de justice soit bien lancée.
Toutes les infos concernant l’ouverture seront mise à jour ici :
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Alors que tout est calme à la Sécu, et que les migrants s’installent grâce aux différents dons qui leur ont été fait, le Procureur de la République a trouvé le moyen d’écrire une lettre absurde dans laquelle il affirme faire beaucoup d’effort pour les migrants, et que ceux qui sont à la rue ou en squat ont refusé des logements. La LDH s’est chargée de lui répondre - on ne devrait plus l’entendre d’aussi tôt :
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Le Père Luc Lalire, curé de la paroisse de Chenove a adressé en début de semaine le courrier suivant à Bernard Schmeltz, Préfet de Côte d’Or.
« Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur de m’adresser à vous pour porter à votre connaissance les faits qui se sont déroulés ce matin dans notre paroisse catholique de Chenove, sise 11 Rue Louis Curel, voisine du Bd Henri BAZIN où a eu lieu l’installation d’un groupe de personnes depuis quelques temps dans les anciens locaux de la CPAM.Ce dimanche avait lieu la messe dominicale à la Chapelle Ste Thérèse, rue Louis Curel, agrémentée de ma fête de rentrée. Une part importante des fidèles a donc concouru à cette occasion (180 Personnes présentes). Avant le commencement de la célébration, trois personnes extérieures à la communauté paroissiale sont venues m’expliquer ce qui se passait dans les locaux de la CPAM. J’ai donné mon accord pour qu’à l’issue de la célébration, une information soit faite aux paroissiens présents.
Lors de cette information, aucune revendication n’a été présentée, sinon une demande simple d’aller à la rencontre des personnes intallées là. J’ai été surpris de mesurer la réception par les paroissiens d’une telle demande : des applaudissements, et bien sûr des échanges qui se sont poursuivis avec un bon groupe de paroissiens et ces trois personnes qui étaient restés tout le long de l’office au fond de notre chapelle.
Au cours de la fête qui s’est poursuivie l’après-midi, des personnes sont allés porter des aliments à leur initiative. J’ai compris, en parlant avec les paroissiens, combien ils étaient sensibles à cette situation et disposés à épauler ces personnes. Une grande part des paroissiens, des gens très divers par ailleurs, se sent concernée par cette proximité et est disposée à apporter son aide et sa présence, pour permettre à ces jeunes d’entrer en relation avec la population locale.
C’est de cet état d’esprit dont je veux vous témoigner ce soir, de la part d’habitants de Chenove, puisque les paroissiens sont résidents de cette ville, habitants des quartiers proches ou des quartiers plus lointains du Bd Henri Bazin.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Préfet, mes remerciements pour l’attention que vous porterez à mes propos et l’expression de mes respectueuses salutations.
Père Luc Lalire »
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Les nouveaux habitants de la Sécu auraient besoin :
- de matelas
- de couverture et d’oreiller
- de tables, de chaises, de meubles
- de matériel de cuisine
- de matériel scolaire (cahier, stylo, etc.)
- de matériel de premier secours et de pharmacie légère (anti-douleur, etc.)
Vous pouvez passer tous les jours au 30-32 Boulevard Henri Bazin à Chenôve pour déposer les dons et boire un thé.
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Une trentaine de personnes s’étaient levées tôt pour être au squat dès 5h30 ce matin. À 10h, l’huissière de Est Metropôle - la société qui possède le lieu - est passée pour relever les noms des habitants et lancer une procédure d’expulsion.
Ce passage rend l’intervention immédiate des forces de l’ordre peu probable - elle a elle-même affirmé en partant « Pas d’expulsion sans décision de justice ». Logiquement, les occupants devraient donc recevoir un jour une assignation devant un juge, qui décidera de la possibilité d’une expulsion et de son délais.Entre la café et les croissants, plusieurs autres péripéties attendues et inattendues :
- Une élue du conseil municipal est venue à 6h pour soutenir l’occupation !
- Des réactions diverses et variées des voisins : beaucoup de propositions d’aide et de soutien mais aussi un monsieur qui n’a pas dit bonjour (« Bonjour ! » - « Ta gueule... Allez vous faire foutre »).
- Et surtout le grand passage de MONSIEUR COURSIN.
Monsieur Coursin, ancien directeur de la Splaad et requin de renommé, se trouve être le directeur de la société propriétaire du bâtiment. Dans son style musclé et sans finesse, il est passé faire une visite de courtoisie vers 10h30. Il a forcé l’entrée de la grille devant une dizaine de personne, a poussé une dame venue en soutien, a braillé agressivement sur tout le monde avant de repartir en menaçant de porter plainte.
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Depuis ce matin les habitant·es du quartier ont fait montre de solidarité avec les nouveaux occupants. Beaucoup de visites pour demander quels sont les besoins, et beaucoup de dons, notamment de la part des primeurs du marché dominical et des paroissiens de la chapelle Sainte-Thérèse. Merci à toutes et à tous !
Une belle chaîne humaine pour décharger tous les dons de fin de marché...
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On peut rapeller qu’il y a trois jours, les migrants expulsés de Stalingrad ont déposé une plainte pour Violation de domicile contre le procureur de la république et le préfet de Région :
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Un tract a été distribué sur le marché et aux voisins :
« Nous sommes 80 personnes sans papier, de différentes nationalités. Nous n’avons plus de maison depuis 4 mois. Certains d’entre nous sont arrivés en France depuis plusieurs années. Ils n’ont jamais trouvé un logement sur.
Il y a un mois, nous avions trouvé une maison rue de Stalingrad, mais la préfecture a donné l’ordre d’expulser par la force. Nous nous sommes encore retrouvés à la rue. Où sont les droits de l’homme ?
Cette fois, l’hiver et le froid arrivent, nous devons trouver un endroit au plus vite. Nous avons eu la chance de découvrir une maison vide à Chenôve. Plusieurs personnes d’entre nous connaissent le quartier. Nous venions au marché récupérer des légumes tous les dimanches. Les gens étaient très généreux.
On espère que vous nous soutiendrez. N’hésitez pas à passer boire le thé. Rester avec nous !! »
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