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En mai à la bibliothèque des Tanneries...



Au programme ce mois-ci un festival du livre et des cultures libres, et en nouveauté dans les rayons : de l’anthropologie anarchiste, de la piraterie et une collection d’anarchisme insurrectionel.

Prochaines dates

Du 17 au 19 mai : Livrosaurus Rex, festival du livre et des cultures libres des Tanneries
Trois jours de conférences, projections, ateliers, concerts et de présence de stands de maisons d’édition.
La bibliothèque sera ouverte pendant toute la durée du festival.

Prochaine permanence mercredi 22 mai, 16h - 20h

Les nouveautés

Essais et documents

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Le livre de la jungle insurgée

Plongée dans la guérilla naxalite en Inde
Alpa Shah
Éditions de la dernière lettre

Le mouvement révolutionnaire naxalite, basé dans les forêts du centre et de l’est de l’Inde, est en guerre depuis 50 ans contre l’Etat indien. Ces hommes et ces femmes qui combattent dans les rangs des naxalites, que les médias présentent comme un groupe terroriste sanguinaire, sont des membres des basses castes et des communautés tribales, allié·es à des rebelles héritiers du marxisme-léninisme pour opposer aux grands projets d’infrastructure une vision du monde égalitaire et communautaire. En 2010, l’anthropologue Alpa Shah enfile un treillis et s’embarque pour une randonnée de sept nuits avec une escouade, parcourant 250 kilomètres à travers les forêts denses et accidentées de l’est de l’Inde.

Dans ce récit intimiste et limpide paru en anglais en 2019, Shah nous plonge nuit après nuit dans un carnet de route époustouflant. Son récit à la première personne met en scène ses fatigues et ses attentes, décrit minutieusement les scènes de cuisine ou d’ablutions féminines, et nous rappelle la biographie déroutante de certains jeunes compagnons adivasi, habitants autochtones des forêts, qui rejoignent parfois la lutte pour de simples embrouilles familiales. En dialoguant avec des leaders révolutionnaires aux idées parfois rigides et en partageant le quotidien de villageois·es sur les zones libérées par la guérilla, Shah nous embarque au coeur de la dépossession, et raconte pourquoi une part de la population pauvre de ce qu’on appelle « la plus grande démocratie du monde » s’est tournée depuis des décennies vers la lutte armée.


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Dette, 5000 ans d’histoire

David Graeber
Babel

En remettant en perspective l’histoire de la dette cinq depuis mille ans, David Graeber renverse magistralement les théories admises. Il démontre que l’endettement a toujours été une construction sociale fondatrice du pouvoir. Aujourd’hui encore, les économistes entretiennent une vieille illusion : celle que l’opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers. Et si l’unique moyen d’éviter l’explosion sociale était justement... d’effacer les dettes ?
Cet essai essentiel et foisonnant, par une des plus grandes figures de la réflexion politique contemporaine (David Graeber a directement inspiré le mouvement Occupy Wall Street), permet de mieux comprendre l’histoire du monde, la crise du crédit en cours et l’avenir de notre économie.


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Bureaucratie

David Graeber
Babel

Qui se soucie encore aujourd’hui des affres de la bureaucratie ? Ce mot, qui évoque Kafka et Le Château, semble quasiment tombé en désuétude, comme relégué à l’époque lointaine du socialisme soviétique. Et pourtant, ne passons-nous pas une part de plus en plus grande de notre temps à remplir des formulaires absurdes et à effectuer toujours plus de démarches administratives qui nous gâchent la vie ? La bureaucratie ne serait-elle pas en réalité devenue omniprésente, au point que nous n’en avons même plus conscience ?
À contrepied des idées reçues, l’anthropologue David Graeber s’appuie sur des anecdotes personnelles et des exemples concrets pour interroger notre rapport à cette « zone blanche de l’imagination » et développer une thèse inédite : et si, sous couvert de libre-échange et d’assouplissement des règles, le néolibéralisme entretenait en fait son pouvoir à travers la violence structurelle d’une « bureaucratisation totale » ?
Une réflexion passionnante qui permet enfin de penser cet impensé qui façonne nos existences.


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L’enfer de la flibuste

Pirates français dans la mer du Sud
Textes rassemblés et présentés par Frantz Olivier et Raynald Laprise
Anacharsis
Au début de l’été 1686, plus de quatre-vingts pirates français quittaient la mer des Caraïbes pour une aventure dont ils ignoraient encore tout de l’extraordinaire.
Ils se rendirent par le détroit de Magellan dans la mer du Sud, l’océan Pacifique, porter la désolation sur les rives espagnoles de l’Amérique, où ils devaient s’attarder pendant huit longues années. Huit ans d’errances entre le Chili et le Mexique, ponctuées d’escales aux Galápagos et autres îles perdues ; huit ans de souffrances, de périls, de pillages, de meurtres.
Il a miraculeusement survécu à cette expédition d’extraordinaires manuscrits encore inédits qui nous ont conservé la chronique de leurs péripéties.
Cet ouvrage, fondé sur des textes d’époque, loin des poncifs habituels sur la piraterie, tente de raconter leur histoire.


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À couteaux tirés

Avec l’Existant, ses défenseurs et ses faux critiques
Mutines Séditions
Nous pouvons ne rien faire, voilà la plus belle des raisons d’agir. Recueillons en nous la puissance de tous les actes dont nous commes capables, et aucun maître ne pourra jamais nous enlever la possibilité du refus. Ce que nous sommes et ce que nous voulons commencent pas un non. De là naissent les seules raisons de se lever le matin. De là naissent les seules raisons de partir armés à l’assaut d’un ordre qui nous étouffe.
D’un côté il y a l’existant, avec ses habitudes et ses certitudes. Et de certitudes, ce poison social, on en meurt.
D’un autre côté, il y a l’insurrection, l’inconnu qui surgit dans la vie de tous. Le possible début d’une pratique exagérée de la liberté.


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Je jure de venger par le verbe et par le sang

Evguénia Iaroslavskaïa-Markon
L’Assoiffé
« Avertissement : ne soyez ni étonnés ni troublés par ma sincérité. En fait, je suis convaincue que la sincérité est toujours avantageuse pour l’homme car si noirs que soient ses actes et ses pensées, ils le sont beaucoup moins que ce qu’en pense son entourage…
Autre avertissement : je n’écris pas cette autobiographie pour vous, messieurs des services de police (si vous étiez les seuls à en avoir besoin, je n’aurais jamais commencé à l’écrire !) – j’ai simplement envie moi-même de fixer ma vie sur le papier. […] J’écris pour moi. Écrire pour falsifier la réalité, ça n’a aucun intérêt. D’autant plus que je n’ai rien à perdre. Voilà pourquoi je suis sincère. »


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Sante Caserio

Ce fut mon coeur qui prit le poignard
L’Assoiffé

Au moment où les derniers cavaliers de l’escorte passaient en face de moi, j’ai ouvert mon veston. Le poignard était, la poignée en haut, dans l’unique poche, du côté droit, à l’intérieur sur la poitrine. Je l’ai saisi de la main gauche et d’un seul mouvement, bousculant les deux jeunes gens placés devant moi, reprenant le manche de la main droite et faisant de la gauche glisser le fourreau qui est tombé à terre sur la chaussée, je me suis dirigé vivement mais sans bondir, tout droit au président, en suivant une ligne un peu oblique, en sens contraire du mouvement de la voiture.
J’ai appuyé la main gauche sur le rebord de la voiture, et j’ai d’un seul coup porté légèrement de haut en bas, la paume de la main en arrière, les doigts en dessous, plongé mon poignard jusqu’à la garde dans la poitrine du président. J’ai laissé le poignard dans la plaie et il restait au manche un morceau de papier du journal.
En portant le coup, j’ai crié, fort ou non, je ne puis le dire : « Vive la Révolution ! »


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Adiós Prisión

Récits des évasions les plus spectaculaires
Juan José Garfia
L’Assoiffé

Ce livre est un manuel. Un manuel de psychologie intransigeante, qui nous montre comment déceler les forces, les faiblesses, les besoins des adversaires pour les tourner à notre avantage. Un manuel de bricolage, qui nous montre comment aiguiser notre vision du monde environnant par l’ingéniosité et la fantaisie. Un monde où une chaise n’est pas une chaise, mais un agrégat de pièces de bois et de métal décomposables et recombinables selon notre volonté. Un simple cahier à spirale devient pour un esprit libre et déterminé un crochet métallique et du matériau combustible. C’est aussi un manuel d’anti-négociation, face aux preneurs d’otages que sont la justice et l’administration pénitentiaire, qui nous explique étape par étape comment se frayer un chemin vers la sortie.


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J’ai rêvé d’un monde en flamme tourbillonnant dans l’infini

Bruno Filippi
L’Assoiffé

Soirée du dimanche 7 septembre 1919. La galerie Vittorio Emanuele II, à Milan. Ici, les richesses, matérialisées dans des pierres grises, et le privilège, célébré dans des voûtes monumentales, accueillent la haute bourgeoisie milanaise venue se reposer et digérer le travail hebdomadaire – l’exploitation des pauvres – aux petites tables des cafés chics. C’est la même bourgeoisie qui, quelques années avant, a fait des affaires grâce à la Grande Guerre ; la même bourgeoisie qui, il y a seulement six mois, dans cette même ville, a adoubé le fascisme pour se défendre de la menace subversive qui a émergé de la révolution russe. Tout à coup, en cette soirée de fin d’été, une explosion déchire l’air et sème la panique dans le présent.
Une bombe, destinée peut-être au restaurant Biffi, peut-être au Club des Nobles, explose avant le terme prévu. L’unique victime est l’auteur de l’attentat. Son nom est Bruno Filippi, il a à peine plus de dix-neuf ans. Mais, à cause de sa fougue antimilitariste, il a déjà connu la prison. À cause de son espoir dans une catastrophe palingénésique, il a déjà combattu dans les tranchées. À cause de son impatience révolutionnaire, il s’est déjà confronté avec les réformateurs de gauche. Anarchiste individualiste, d’un côté il n’aime pas la foule qui se lamente et implore un paradis futur ; d’un autre côté, il hait la clique qui commande et opprime dans l’enfer du présent. Pour la première, il diffusera ses écrits iconoclastes, à la seconde, il jettera sa dynamite et son vitriol.


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La voie du jaguar

Conversation de Georges Lapierre avec Ruben Valencia et David Venegas sur le mouvement social dans l’État d’Oaxaca au Mexique
Dans la ville d’Oxaca, l’insurrection des quartiers populaires a pu se développer et constituer une menace réelle pour le pouvoir parce qu’elle a su renouer très vite avec un mode de vie communautaire, dont elle retrouvait les automatismes au fur et à mesure de son déploiement. C’est dans la nostalgie d’une vie communautaire encore proche qu’elle a trouvé ses appuis et puisé son sens.
La communication est le point de départ de tout mouvement insurrectionnel : les gens sont dangereux pour l’ordre quand ils se mettent à communiquer... C’est une étincelle, bien souvent, qui allume le feu de la communication ; dans le cas d’Oxaca, c’est la brutalité de la répression contre les maîtres d’école le 14 juin 2006 qui a tout déclenché.
La rencontre de la lutte pour le territoire et l’autonomie menée par les peuples indiens des différentes régions de l’Etat d’Oxaca et l’insurrection urbaine pour une autre société a constitué aux yeux de l’Etat un moment critique : celui de tous les périls...


Fictions

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On se perd toujours par accident

Leanne Betasamosake Simpson.
Mémoire d’encrier
Des fragments afin de renverser les grands récits et les mythes fondateurs. Un regard neuf et puissant pour raconter autrement. L’auteure associe, dans des formes brèves et inédites, contes, musique, science fiction, réalisme contemporain et voix poétique.


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Zone cinglée

Katouar Harchi
Éditions Sarbacane

« Dans la « zone cinglée » de la Cité, les Mères règnent en maîtres. Lasses de pleurer leurs fils consumés par les lumières de la Ville-Centre, elles se jettent à corps perdu dans une étrange Cause : créer une armée d’enfants pour empêcher le souvenir des morts de hanter les vivants.
Taârouk, 26 ans, balaye les folies qui l’entourent – celles des mères folles de la Cité, celle de sa propre mère défunte, celle de son frère « mangeur d’haltères », dont le seul rève est d’être un poster. Une nuit, il brave le tabou suprême en pénétrant dans la Cave : un lieu libre, à la frontière de la cité et de la Ville-Centre, où les deux mondes entrent parfois en collision… »


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Dans la peau de ‘Abbas el-‘Abd

Ahmad Alaidy
Actes Sud

Vendeur à l’Amerco Video Club du Caire, le narrateur appartient à cette génération d’Egyptiens parvenue à l’âge adulte au moment où son pays n’a plus d’idéal politique.
Après avoir grandi sous la férule d’un oncle psychanalyste, il mène une existence tourmentée. « esclave asservi à l’empire de Bill Gates ». Jusqu’au jour où il fait la rencontre de ’Abbas el-’Abd, un nihiliste convaincu. Celui-ci lui livre sa vision du monde à travers de percutants aphorismes et, sous prétexte de le sortir de son isolement social, lui transfère généreusement ses conquêtes féminines. Il l’incite ainsi à rencontrer simultanément deux d’entre elles à deux étages différents du même centre commercial.
Si toutes deux se prénomment Hind, l’une est une jeune fille plutôt bourgeoise quand l’autre est réduite par une société machiste à la condition de « serpillière ». Dans cette Egypte mondialisée vouée aux dieux du commerce, la schizophrénie vient se nicher là où on ne l’attend pas... Devenu le roman culte de toute une génération, Dans la peau de Abbas el-’Abd fait subtilement usage dune langue inspirée des nouveaux outils de communication électronique afin de raconter une jeunesse américanisée à outrance, passablement névrotique, cherchant ses repères dans un pays rongé par la peur et les frustrations.


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Meurtres pour mémoire

Didier Daeninckx
Gallimard

Paris, octobre 1961 : à Richelieu-Drouot, la police s’oppose à des Algériens en colère. Thiraud, un petit prof d’histoire, a le tort de passer trop près de la manifestation qui fit des centaines de victimes. Cette mort ne serait jamais sortie de l’ombre si, vingt ans plus tard, un second Thiraud, le fils, ne s’était fait truffer de plomb, à Toulouse.
Lorsque l’étudiant Bernard Thiraud est abattu à Toulouse, sa mort brutale fait ressurgir celle de son père, décédé d’une balle dans la tête lors de la manifestation algérienne du 17 octobre 1961. La mort du professeur d’histoire, qui était à l’époque totalement passée inaperçue, pose vingt ans plus tard un certain nombre de questions. Sa liquidation avait-elle été l’œuvre de barbouzes chargées de nettoyer le paysage politique ? Était-ce une affaire de « porteur de valise » ? Une simple bavure ? Quel lien établir avec l’assassinat du fils ? Ce dernier aurait-il fourré le nez dans les affaires de son père et découvert une partie du trésor de guerre du F.L.N. ? L’inspecteur Cadin se heurte à la difficulté de remuer un dossier « classé sans suite ». Didier Daeninckx est un auteur engagé qui entremêle réflexion politique et intrigue policière. Il se révèle ici écrivain de tout premier ordre.

Revues

Annales de Bourgogne, du Tome 86-1, 2014 au Tome 95-2, 2023.


Un grand merci à tou·tes les donnateur·ices et notamment aux éditions l’Assoiffé !


P.-S.

Vous voulez faire de la place dans vos étagères ? Vous héritez de la bibliothèque de votre grand tante anarchiste et vous avez déjà tous ses bouquins ? Vous avez une maison d’édition et le coeur sur la main ? N’hésitez pas à nous faire un don !


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