Se faire entendre du gouvernement n’est pas une chose facile. Le mouvement des gilets jaunes en a bien pris conscience depuis sa naissance le 17 novembre.
Nous avons le droit de nous exprimer mais sous des formes bien définies : déclarer nos manifestations, obéir à la police quand elle nous dit de rentrer chez nous, nous désolidariser de tout ce qui a pu déplaire aux institutions pendant le parcours, puis adhérer à un parti, une association ou un syndicat qui nous représentera dans d’éventuelles discussions.
Après cela circulez, consommez, travaillez, on continuera de s’occuper du reste.
Ces règles ne nous convenaient plus nous les avons donc redéfinies.
On ne se désolidarisera pas de Dettinger parce qu’il a rossé un matraqueur, on ne s’indignera pas avec Rebsamen d’un tag sur sa belle mairie quand nos logements sont vétustes, on ne restera pas chez nous le samedi parce que les économistes nous disent que les grands magasins voient leur chiffre d’affaires fondre.
L’état l’a bien compris alors il nous envoie les flics avec leurs lacrymo, avec leurs tonfas, avec leurs flash-balls, avec leurs grenades.
À Bordeaux, Paris, Montreuil, Colmar, Quimper, Dijon et dans toute la France on dénombre beaucoup trop de mains arrachées, de visages éborgnés, de personnes mutilées.
Le défenseur de droit s’en est ému et a demandé à ce que l’utilisation du flash-balls soit supendue.
Dans tout ça que fait la justice ? Rien ? Eh bien non, elle agit et elle se rend complice de l’État.
À Dijon, pour un caillou lancé en direction (et pas sur) des CRS bien équipés elle condamne un lycéen, pour un grillage mis à terre elle ordonne une peine de prison ferme.
Le préfet fantasme un rôle de meneur que jouerait un syndicaliste dans le mouvement gilet jaune, Rebsamen déclare publiquement qu’il aimerait le voir en prison ? La justice le perquisitionne, lui confisque ordinateur et téléphone, et ordonne une assignation à résidence sans autre preuve que les déclarations et soupçons de gens haut-placés.
Partout la justice est expéditive pour les gilets jaunes et elle condamne lourdement.
De l’autre côté, peu voire pas de policiers ou gendarmes inquiétés, aucun présenté en comparution immédiate et Benalla peut encore se foutre de nous.
La justice a donc choisi son camp. Nous en prenons acte et appelons à venir lui demander des comptes et exprimer notre solidarité avec tous les gens humillié-e-s, blessé-e-s, mutilé-e-s par la police et pour ceux et celles assigné-e-s incarcéré-e-s par la justice :
Lundi 28 Janvier 2018
Place de la république
Des Gilets Jaunes
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