La Chronique « Les Tanneries disent... » reprend chaque début de mois les éditos de l’Espace Autogéré des Tanneries.
Édito
Cet été a été chaud chaud chaud mais pas pour les raisons qui pourraient nous réjouir. De l’été 2019, retiendra-t-on (encore d’avantage que le tube ’Pookie’ de Nakamura) qu’il fut un tournant dans la prise de conscience collective du désastre écologique en cours ? Les manifestations des jeunes et des moins jeunes pour le climat sauront-elles se faire entendre à la hauteur de l’enjeu et (soyons fou !) renverser le rapport de force ? Puisons des inspirations chez les gilets jaunes qui montrent que la résignation n’est pas une fatalité, que l’on peux se révolter, sur des rond-points ou dans la rue, et s’organiser ensemble dans nos diversités !
À Dijon, la rentrée a été marquée par l’expulsion des migrants de la CPAM la veille de leur audience au tribunal. Le culot de la préfecture quand il s’agit de faire dans l’indignité ne semble pas avoir de limites, ni même celles que lui fixent son propre système judiciaire. Quatre-vingts personnes sont jetées à la rue du jour au lendemain sans préavis et sans solutions. Il faut dire que le préfet a du sentir sa ligne dure renforcée par les récentes déclarations de son président qui amalgament l’accueil des migrants à une posture bourgeoise. Déjà se faire traiter de bourgeois par Macron c’est assez fou ; mais le voir reprendre les éléments de langage de Le Pen tout en s’attribuant le rôle de dernier rempart au nationalisme, on nage en plein délire. Qu’il vienne dans les associations, sur les campements et dans les squats, voir comment l’aspiration à un accueil digne pour tous et toutes est rafraîchissant et populaire ! En période pré-électorale, la vieille recette populiste consistant à cibler l’immigration pour faire diversion est réchauffée jusqu’à l’écœurement et son nouveau monde ressemble à l’ancien jusque dans ses grosses ficelles. À l’heure d’une remise en cause historique du système des retraites gagné au prix de luttes acharnées par nos aïeux, c’est cynique, grossier et dangereux de fabriquer du bouc émissaire pour détourner l’attention. Espérons que les plus démunis de nos voisins ne payent pas les pots cassés de ces petits jeux politiciens. À Dijon, la mobilisation dans la rue a réussi à arracher un terrain municipal où planter des tentes au bord du périph’. Maigre victoire en attendant mieux, mais depuis les Tanneries on va continuer à tout faire -on espère avec vous- pour que personne ne soit à la rue cet hiver peu importe son lieu de naissance ou sa situation administrative !
À bientôt pour de nouvelles aventures !
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