Sale temps pour les capitalistes : Rabasse.info rejoint le réseau Mutu pour relayer les luttes de Franche-Comté !

Tchao Berthaut !



Le 9 février, lors de l’acte XIII des gilets jaunes, un face à face devant l’hôtel de ville a soulevé bien des interrogations et entraîné un léger remaniement au sein de l’équipe municipale.

Comme chaque samedi la manif’ fait son traditionnel arrêt devant le palais des ducs. Ceci afin de rappeler à la municipalité sa part de responsabilité dans ce qui met en colère les gilets jaunes. Comme d’habitude, une garde prétorienne constituée de policiers municipaux et de vigiles de la SIG gardaient la forteresse à l’abri derrière ses grandes grilles. Cette fois la pause dure un peu et la foule semble déterminée à ne pas laisser les cerbères tranquilles. Il semble que cela ait particulièrement agacé les protecteurs de l’institution républicaine qui se sont mis à s’exciter sur les manifestant.e.s.
Lance à eau, extincteurs, gazeuses, tout était bon pour passer ses nerfs sur la racaille qui squattait le parvis. Il se trouve que les nervis étaient commandés par deux hommes bien installés dans la direction de la ville de Dijon qui ne nous sont pas inconnus. Nous souhaiterions détailler brièvement leur situation.

JPEG - 547.5 ko

Citons d’abord Samid El Ouahidi, ancien coordinateur des contrats de sécurité de la ville de Paris et directeur de la Tranquilité Publique de Dijon. Déjà connu pour avoir, par exemple, le 9 avril 2016, agit avec véhémence envers les manifestant.e.s qui préparaient l’installation de Nuit Debout sur la place Wilson à la fin d’une manifestation contre la loi travail.
Depuis son arrivée, on constate la mise en place d’une politique outrancièrement sécuritaire pour la ville de Dijon. Alors que sa police municipale comptait 56 agents en mai 2015, Rebsamen annonce le 23 juin 2016 le recrutement de 30 agents supplémentaires et l’extension des horaires de présence sur le terrain de 7h à 1h. Il en profite pour équiper les agents municipaux de tasers.
Aujourd’hui, c’est 70 agents qui patrouillent, sans compter les Agents de Surveillance de la Voie Publique ni la Brigade verte, dont 13 agents nouvellement recrutés le 4 décembre 2018.
Cet individu, particulièrement nerveux, s’est saisi de la lance à eau d’un camion de nettoyage de la ville pour asperger les manifestants. On peut voir l’exité et ses sbires à l’action dans cette vidéo entre 2mn42 et 11mn48 :

JPEG - 614.5 ko

Parlons ensuite de Philippe Berthaut, Directeur Général des Services de la ville de Dijon et du Grand Dijon, éminence grise et véritable contremaître de la politique de Rebsamen. L’histoire est longue entre Rebsamen et Berthaut. Ils se sont connus au lycée, à Carnot, et ont continué à être très proches à l’université à Dijon. Puis ils ont fait leur route, Rebsamen à Dijon, Berthaut en Saône-et-Loire, où il a été directeur de la Communauté Urbaine Creusot-Montceau. Lorsque Rebsamen est élu maire de Dijon, en 2001, il lui demande d’intégrer son cabinet et de se mettre à son service. Bien plus qu’un simple secrétaire général, le DGS, véritable manager, technocrate qui ne dit pas son nom, n’est pas un politicien. Il accumule les responsabilités et monte en puissance. Étroitement associé aux décisions de son élu, il a de plus en plus accès au courrier réservé et assiste au bureau municipal. Bien que sa place centrale entre la politique et la technique lui confère une certaine autonomie par rapport à son élu, Berthaut reste très attaché à la personne de Rebsamen. Malheureusement pour lui, il ne doit sa place qu’à son élu et si celui-ci décide de s’en débarrasser ou perd son mandat, c’en est finit de lui. Et il se trouve que Berthaut, tenu responsable de la situation qui a dégénérée devant l’hôtel de ville le 9 février ait été poussé à la démission.
Citons le témoignage de Nicolas Richoffer dans l’article Acte 13 des Gilets Jaunes à Dijon pour le site d’information infos-dijon.com :

"Le directeur des services prend les choses en main
[...] On a vu un agent de la SIG faire usage d’une matraque à travers la grille, tandis que la tension était à son comble et que seule ladite grille empêchait la scène de se transformer en une véritable bataille rangée. Plus surprenant encore, on a même vu Philippe Berthaut, directeur général des services, venir en personne se saisir de la lance à eau comme si cela pouvait avoir le moindre effet. Non, le maintien de l’ordre public n’est décidément pas le fort de policiers municipaux et agents de sécurité épaulés par un directeur général des services. Tout cela était inutile et, autant le dire, parfaitement évitable."

JPEG - 547.5 ko

Heureusement les manifestants n’ont pas subit passivement ces actes et on joliment répliqué à coups de pétards, projectiles en tous genres et feux d’artifices.

JPEG - 1.5 Mo
JPEG - 611.9 ko


Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Articles de la même thématique : Politique locale

Articles de la même thématique : Gilets Jaunes

Conflit de classes inversé, l’épine dans le pied des luttes sociales

Hiver 2023, mouvement social contre la réforme des retraites. Fonctionnaires, salarié·e·s d’entreprises publiques, étudiant·e·s sont en grève et dans la rue. Caissier·ères, ouvrier·ères du bâtiment, femmes de ménage, livreurs deliveroo et autres salarié·e·s de la « deuxième ligne » sont au taf. Les classes moyennes peuvent-elles faire seules la révolution ?