2022 démarre bien.
Un président PMU/brèves de comptoir glose sur les non-vaccinés, nouveau golem qu’il pétrit de ses mains de futur candidat à la présidentielle. Selon lui, les susdits ne méritent même pas le nom de « citoyens », à peine celui de « plantes en pot » et ils n’auront bientôt plus la possibilité de voter pour lui (une chance à saisir). Lui, en tout cas, mérite pleinement le nom d’escamoteur. Pendant qu’il joue au bonneteau avec cinq millions de réfractaires aux motivations variées, l’hôpital public coule et James Cameron n’est même pas là pour filmer le naufrage.
Le dernier Houellebecq paraît en librairie le 7 janvier et pas un seul journal, quotidien, hebdomadaire ou mensuel n’échappe à la campagne de promotion. On sait déjà que le héros du roman, Paul Raison (sic) meurt d’un cancer de la mâchoire. Comme Freud. La comparaison s’arrête là. Il paraît aussi que Houellebecq aime Bruno Le Maire.
Bruno qui ?
Les tribunes-Covid deviennent un sous-genre journalistique. Elles sont collectives, courroucées et au conditionnel L’hôpital public vit au présent de l’indicatif. Dommage.
Le monde va mal mais en France, on s’en fout, surtout une année de double élection. Que mange Pécresse au petit déjeuner, des céréales ou des tartines ? Paris-Match le dévoile en exclu. Zemmour couche-t-il avec Marine Le Pen ? Ils ont été aperçus dans un Ibis Budget à Royan. Non, là, je charrie. C’était un Campanile, le « Charles Martel » , au centre ville de Poitiers.
Blanquer est toujours ministre de l’éducation nationale sous forme déshydratée. Une équipe de spéléologues et d’archéologues vient de retrouver son corps momifié rue de Grenelle. De ministre à hamster desséché, une destinée humaine. La cause de la mort est à ce jour inconnue. On évoque pourtant, dans les milieux autorisés, l’ennui incommensurable d’être lui-même.
La gauche n’existe plus. Pour en représenter les restes, dans l’ossuaire, un ancien sénateur qui a fait le chemin à l’envers, du palais du Luxembourg à Santa-Clara, un écologiste aphone, que le réchauffement climatique laisse sans voix, un micro-organisme communiste et bien sûr Christiane Taubira en gardienne des lieux, presque officielle. Hollande, pays bas du socialisme, commente avec perfidie en off le carnage et se réjouit de voir qu’il a réussi à parachever l’œuvre de son illustre prédécesseur, le père François qui a laissé son nom à un coup. On appelle encore à l’union comme au temps du programme commun.
La droite existe trop. Il n’y a rien à en dire. Tout commentaire serait superfétatoire. On ne fournit pas la boîte de kleenex pour sécher les larmes ou faire taire les sanglots. Cracher ou se moucher un grand coup libère les sinus mais le soulagement est éphémère. À ce jour, il s’agit du seul remède connu.
Les préfets s’occupent des enfants étrangers. Quand les nounous sont indisponibles, ils envoient les œuvres sociales de la police les chercher à l’école. Des observateurs évoquent Vichy, pas que pour les pastilles, des historiens fatigués répondent « point Godwin » et pendant ce temps-là, les enfants n’ont même pas le temps de goûter avant de prendre l’avion.
Les femmes en chient, toutes couleurs confondues. Cela n’est pas nouveau. Depuis que certaines d’entre elles, en petit nombre, surtout au Nord, ont retrouvé l’usage de la parole et racontent plein de trucs intéressants, des bourreaux new look en ont après leurs langues trop pendues et pleurent après leur liberté perdue de peloter tranquille. Un mot valise célèbre le combat de ces gardiens du Phallus Absolu contre les hordes de hyènes hystériques et sûrement lesbiennes du bout des lèvres, les féminazies. Aucun historien, même fatigué, n’évoque le point Godwin à ce sujet. Pourquoi ? On s’interroge..
Et le wokisme, que devient-il le wokisme ? Il se porte bien. Un colloque lui est consacré mi-janvier à la Sorbonne qui, pour l’occasion, se croit revenue au Moyen-Âge quand elle était une faculté de théologie. Frère Jacques Julliard, pénitent quasi nonagénaire de l’hebdomadaire Marianne, est un des intervenants éclairés, à la bougie semble-t-il. Question éveil, il est au bord du précipice. Au secours Rabelais, les Sorbonicoles sont de retour !
Le cinéma français est en crise et les exploitants de salles à la peine. Léa Seydoux, Isabelle Huppert et Vincent Lindon ouvrent une cagnotte Leetchi en ligne et font vœu de silence, ouf, jusqu’à l’été pour aider les jeunes comédiens débutants sortis de la classe gratuite du cours Florent.
Netflix a annoncé qu’il allait racheter les droits sur tout le cinéma français depuis les origines en 1895. Les Lumière bientôt au catalogue.
2022 recèle encore beaucoup d’autres bonnes surprises mais de peur de ressembler à un humoriste France Inter payé au billet, que l’on me permette d’arrêter la litanie.
Au fait, j’allais oublier, il a fait 29 degrés en décembre dans le sud-ouest de la France et je n’ai même pas parlé des ours blancs, de la fonte du Permafrost, de la disparition des insectes et du climat.
Comme quoi je suis raisonnable.
Vive 2022 mon neveu !
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