Dijoncter est accueilli sur les ondes de radio campus tous les mardis matins.
Toutes les chroniques audio sont à retrouver dans la rubrique « Sur l’onde ».
Chronique pour Radio Campus Dijon
Pour aller plus loin :
Texte de la chronique
Ce dimanche le faux-suspense est retombé. Comme prévu depuis 5 ans, Macron est parvenu à se faire réélire en choisissant habilement son adversaire au second tour. C’est donc reparti pour 5 ans de violences sociales, de violences policières, de négation du sexisme et du racisme institutionnel.
Cinq ans, donc si on en croit le rapport du GIEC, deux ans de trop pour pouvoir renverser la vapeur du changement climatique. Cinq ans de prolongement de la catastrophe, pour en éviter une encore pire : l’avènement d’un pouvoir néo-fasciste dans une des principales puissances économiques et militaires de la planète.
Cette réélection elle intervient après cinq années qui ont vu le renouvellement des luttes écologistes, avec les grèves pour le climat ou l’apparition de nouveaux collectifs comme extinction rebellion ou les soulèvements de la terre.
Cinq ans au début desquels le mouvement #MeToo a été à l’origine d’une déferlante féministe mondiale et a rendu les questions de genre et de sexisme incontournables. Aujourd’hui même les pires crapules fascistes sont obligées de faire semblant de se préoccuper de féminisme.
Cinq ans qui, du meurtre d’Adama Traoré au mouvement Black Lives Matter, ont vu la métamorphose de l’antiracisme, avec l’avènement d’un antiracisme politique et plus seulement moral, qui va chercher le racisme dans ses manifestations institutionnelles, et qui remet au centre du jeu les premiers et premières concerné·es.
Cinq ans de luttes sociales sans concessions, entre les grèves et mobilisations étudiantes et cheminotes au printemps 2018, les mobilisations sans relache des personnels soignants, avec pour point d’orgue un mouvement de grève historique contre la réforme des retraites à l’hiver 2019.
Cinq ans pendant lesquels le mouvement des gilets jaunes a fait redescendre des pans entier de la société dans la rue, et a amené la conflictualité jusqu’au coeur des beaux quartiers.
Cinq ans enfin, pendant lesquels l’autoritarisme et les violences d’État ont été remis en cause dans la rue, dans les manifestations contre les violences policières, contre la loi sécurité globale, ou contre le passe sanitaire.
Si ces luttes sont loin d’avoir toutes abouti à des victoires, elles ont pourtant formé une séquence de lutte comme on n’en avait pas vu depuis des décennies. Elles ont ramené de nouveaux sujet de lutte sur le devant de la scène, elles ont politisé de nouvelles générations, et en ont repolitisé d’autres plus anciennes. Et comme il n’y a guère de raison de se satisfaire de la situation actuelle, elles sont la promesse de cinq nouvelles années de luttes sans trève, de celles qui changent la vie, et qui, parfois, renversent la table.
Le temps des présidentielles est passé, le plan de Macron a fonctionné. Le 1er acte de ce nouveau quinquennat de lutte commence le 1er mai.
Rendez-vous ce dimanche à 10h30, place Wilson, pour montrer à Macron que cette élection ne lui apporte aucune légitimité, qu’on ne laissera pas détruire le système de retraites, le RSA, la planète, et nos vies.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info