Bac 2019 : Marche et grève !



Grève des surveillances le 17 juin premier jour du bac. Le rectorat de Dijon rassure ? Tu parles Charles, il crève de trouille car il pense déjà au 18. La rectrice bientôt mutée à Cayenne ?

« Le rectorat se veut rassurant ». C’est par ce titre que le Bien Public annonce la grève des surveillances le premier jour du baccalauréat lundi 17 juin.
Qui faut-il rassurer ? Les élèves, leurs parents. Non non non ! ils ne seront pas les otages des enseignants car la rectrice, telle une mère poule, veille au grain. Elle convoquera les personnels administratifs, les précaires voire les parents et ma grand-mère s’il faut. Le baccalauréat aura lieu, nom de dieu ! Pas comme la guerre de Troie.
Dans toutes les académies souffle le même vent de panique. On s’agite, on court dans tous les sens, on affûte les « éléments de langage », on imprime des notes de service. Grâce à l’article 1 de « L’école de la confiance » et le déjà trop fameux devoir d’exemplarité, ces professeurs irresponsables n’ont qu’à bien se tenir. Blâme, avertissement voire mutations disciplinaires pourraient pleuvoir surtout si le mouvement grossit et menace les épreuves écrites. Une p’tite lettre recommandée histoire de te remettre les idées en place.
Depuis des mois, la lutte contre les reformes Blanquer s’organise partout en France. De « la Chaîne des bahuts » à « Bloquons Blanquer », les contributions, les discussions, les actions se multiplient. Des pétitions circulent, des conférences de presse s’organisent et... et rien !
Le ministre de l’éducation nationale se tait. A peine une minuscule sortie sur les « bobards », un sourire crispé pour la photo, un raid dans une école maternelle (pauvres bambins !). Une communication uniquement organisée pour désamorcer toute tentative de contestation.
Maintenant les recteurs rassurent car ils en ont reçu l’ordre. C’est bien. Ils sont humains donc, ont eux-mêmes des enfants voire des petits-enfants qui tremblent à l’idée d’être empêchés de composer. Dans les jours qui viennent, les articles vont se multiplier, les micro-trottoirs à la sortie des lycées témoigneront de la détresse de Léa élève de terminale ES et de la colère de sa mère, Anne-Justine influenceuse pour Danone. Les blogueurs du Bien Public (Gudule 21 et antigauche 336) éructeront et la rectrice s’énervera.
Et nous les professeurs ? Qui se soucie de nous ? Qui se propose de nous « rassurer » depuis des mois ? Est-ce rassurant de se taper un ministre qui pense que préparer une rentrée scolaire en septembre 2019 avec les 3/4 des enseignants hostiles à sa politique est un signe de bonne santé démocratique ? Croit-il vraiment, cet insupportable individu à l’ego gonflé à l’hélium, que nous travaillerons dans l’enthousiasme, que tout sera oublié, les collègues syndicalistes harcelés, ceux gourmandés, ceux blâmés, ceux déplacés ? Que nous défendrons des spécialités sans queue ni tête, que nous supporterons le drapeau et la Marseillaise dans nos salles, que nous obéirons à des chefs d’établissement qui ressemblent pour la plupart à de petits caporaux, que nous resterons calmes face à la bêtise des injonctions rectorales, que nous ne moufterons pas devant les formateurs de tous poils, les toqués des « TICE », les fabricants de grille d’évaluation-de-compétences, les innovateurs pédagogiques, que nous accueillerons avec bienveillance l’annualisation de notre temps de travail , que nous nous occuperons avec dévouement d’élèves de plus en plus paumés, que nous leur expliquerons que s’ils sont absentéistes, leurs familles ne toucheront plus les allocations familiales... tout cela en fermant nos gueules ?
Blanquer, ses recteurs, ses directeurs de cabinet, sa voyante et son chien se trompent. Les coups qu’il inflige depuis des mois au corps ou plutôt sur le corps enseignant laissera des traces. Je lui prédis un avenir funeste s’il persiste à penser qu’un bon professeur est un professeur mort... de trouille.
En attendant grève des surveillances à partir du 17. On peut ironiser sur cette initiative du SNES, ce syndicat asthmatique chronique, mais peu importe. Nous en sommes arrivés à un tel stade de fatigue, de dégoût et de colère que nous avons besoin de cette journée et de celles qui suivront pour éviter de sombrer dans l’apathie et l’inintelligence.
Les élèves, les parents avec nous et pas contre nous. Oui, il faudra du sang froid et du discernement pour combattre les discours convenus, les anathèmes, les mensonges.

Le rectorat rassure ? On peut commencer à avoir peur...

Grève du bac ! Reconquête des vacances d’été pour les élèves et leurs professeurs ! Tous à la plage à partir du 17 !

[Dijon] Grève du bac : Communiqué du Castel

Communiqué des enseignants du Castel en faveur de la grève le lundi 17 juin 2019, premier jour de surveillance des épreuves du bac.

17 juin 2019


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