Dans son discours du 12 mars dernier, le Président de la République a annoncé, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, une prolongation de la trève hivernale jusqu’au 31 mai.
Cette mesure a été immédiatement interprétée par les associations d’aide aux plus démunis comme le maintien de l’hébergement d’urgence et des dispositifs d’accompagnement.
À Besançon, en particulier, on aurait pu croire ne pas revoir de familles à la rue et le service de repas assuré sans discontinuité à la Boutique Jeanne-Antide.
Or, depuis la semaine dernière, plusieurs cas de familles migrantes non-hébergées nous ont été signalés - dont encore une hier soir avec deux petits enfants de 3 et 7 ans - que le 115 n’a toujours pas hébergées à ce jour, et les « repas » distribués à Champrond ne correspondent pas tout à fait à l’idée qu’on pourrait se faire d’une poursuite du « dispositif hiver » de prise en charge.
Cela d’autant moins que les plus hautes autorités de l’Etat viennent d’imposer un confinement total à l’ensemble de la population, avec verbalisation à la clé en cas de désobéissance des personnes non-autorisées à circuler.
Dans ce contexte, que vont devenir les personnes contraintes de manger à l’extérieur de la Boutique ?
Va-t-on laisser sans nourriture celles qui ne bénéficient actuellement d’aucune prise en charge gratuite ?
Où vont pouvoir se « confiner » tous ces gens et ainsi respecter, comme tout un chacun, les ordres gouvernementaux ?
Pour appliquer le « restez chez vous ! », encore faut-il en avoir un !
Afin qu’il n’y ait pas deux poids deux mesures dans le confinement protecteur de la population selon qu’elle est, ou non, dotée d’un abri stable, nous vous prions, Monsieur le Maire, de bien vouloir nous indiquer quelles mesures vous comptez prendre pour donner accès à toutes les normes de sécurité publique aux personnes en situation de grande précarité sur le territoire de la commune : mineurs isolés et familles privées d’hébergement, sans-domicile fixe.
Nous serons vigilants à ce que toutes les mesures nécessaires soient prises sans tarder et communiquées aux principaux intéressés.
L’élection d’un nouveau Conseil municipal étant ajournée, il vous revient, Monsieur le Maire, d’assurer la continuité du service social à la population, telle que décidée par le Chef de l’Etat.
Dans l’attente, veuillez recevoir l’expression de notre attachement à ce que personne ne soit maintenu à l’écart du principe de précaution qui doit prévaloir sur toute autre considération matérielle aujourd’hui.
Salutations,
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