Les élu·es écolos saluent l’urbanisation de deux hectares des Lentillères



Le dernier conseil municipal a acté la nouvelle version du projet d’écocité qui menace les Lentillères, en réintroduisant deux hectares de béton à l’est du Quartier. Aucune opposition ne s’est élevée, pas même de la part des élu·es écolos qui s’estiment très satisfait·es de ce nouveau plan...

Alors que Bien Public affichait mercredi dernier une manchette qui titrait « Lentillères : bientôt une intervention de l’État ? », la véritable nouveauté du dernier conseil municipal n’est pas la menace d’expulsion des Lentillères, mais le retour au projet d’urbanisation d’une partie du Quartier.

Le conseil municipal du 27 juin devait voter le bilan annuel de la SPLAAD - la société d’aménagement qui s’occupe de l’Écocité Jardins des Maraîchers. C’est un bilan financier, mais il permet chaque année de voir l’avancée du projet puisque pour chiffrer les frais, la SPLAAD présente brièvement l’état de l’urbanisation passée et à venir.

Dans son dernier bilan [1], en décembre 2020, on pouvait voir que toute l’urbanisation de la partie qui concerne les Lentillères avait été suspendue :

JPEG - 114.4 ko
Extrait bilan Splaad décembre 2020

Dans le bilan présenté le 27 juin 2022 [2], la Splaad réintroduit deux hectares d’urbanisation à l’est des Lentillères :

JPEG - 118 ko
Extrait Bilan Splaad décembre 2021

Cette urbanisation de deux hectares menace directement les champs des grandes cultures, une trentaine de petits jardins, le fournil, le terrain de BMX, la future cantine populaire du quartier, ainsi que différents lieux d’habitation comme le soleil, la cyprine, Ali Baba et plusieurs cabanes.

Ce recul important par rapport aux premières déclarations de Rebsamen, qui annoncait le retrait des 8 hectares de l’urbanisation, s’est fait sans la moindre opposition des différent·es élu·es se prétendant écolos.

Fabien Robert, pour le groupe « Écologie pour tous » qui a rejoint la majorité municipal a déclaré :

« Nous nous réjouissons de la présente délibération qui acte une évolution du projet d’urbanisme de l’écocité Jardin des Maraîchers par une non-urbanisation d’une partie importante de la tranche 2. »

L’étrange formule de « non-urbanisation d’une partie importante de la tranche 2 » est directement emprunté à François Rebsmanen et Pierre Pribetich, qui l’ont utilisé dans différentes déclarations publiques cette dernières année. Ce n’est qu’une façon positive de parler du nouveau projet, évitant ainsi de nommer la destruction de deux hectares.

Quant à Stéphanie Modde, élue du groupe des écologistes et citoyen.e.s, elle est bien trop précoccupée par l’autosatisfaction pour considérer les intérêts des Lentillères.

Si elle commence par demander à Rebsamen les échéances et l’emprise au sol de la partie prévue à l’urbanisation (elle n’obtiendra aucune réponse), elle n’émet aucune critique de cette urbanisation. Dans une deuxième intervention, elle ne fera que souligner sa satisfaction de voir la possibilité d’un dialogue s’entre-ouvrir entre la mairie et les Lentillères en se présentant comme précurseur de cette incroyable idée...

« Moi je suis très très satisfaite de ce que j’entends, et de l’idée d’un bail. Si vous vous en souvenez bien en 2013 j’avais déjà parlé d’un bail, je les avais rencontré à l’époque donc on était un peu précurseur mais il faut bien être précurseur parfois, ça aide à trouver des solutions et j’en suis très satisfaite. »

Et alors qu’elle concentre toute son attention à s’attribuer les mérites de la situation présente, elle va réussir le beau score de tenir une position presque plus réactionnaire que Rebsamen, en réintroduisant une différence entre « des zadistes » et « des gens qui veulent continuer », et soulignant que si la mairie s’était occupée de la situation plus vite il y aurait moins d’auto-construction et de caravanes.

« Et donc de dire que sur ce lieu-là il n’y a pas que des zadistes, il y a aussi des gens qui veulent continuer, et moi je salue le fait qu’actuellement il y ait une ébauche de discussion et je réitère ce que j’ai dit en conseil métropolitain, le fait qu’il fallait effectivement trouver une issue pacifiste et concertée à cet endroit qui a eu le mérite d’être cultivé, et dans des conditions qu’il faut peut-être trouver autres et peut-être que nous aurions aussi un peu moins d’auto-construction - même si certaines sont très intéressantes - en tout cas peut-être un peu moins de caravanes si le sujet avait été pris à bras le corps il y a quelques années. »

À l’heure où deux hectares de la vie des Lentillères se retrouvent plus que jamais menacés, avec toutes les activités primordiales que se sont développées dessus, il va falloir que les écolos fassent plus que saluer le retour du béton, dénigrer les zads et s’inquiéter de l’auto-construction s’iels veulent avoir une once de crédibilité auprès de toutes celles et ceux qui se battent contre le bétonnage des terres dijonnaises.

Une zadiste saoulée

Une partie du Conseil Municipal est visible ici :



Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Articles de la même thématique : Bétonisation

Pas de bassine à St Sauvant

Marche populaire et paysanne pour un juste partage de l’eau. Rdv le 16 novembre à 13H place de la mairie de Saint Sauvant (86)

Articles de la même thématique : Défense des Lentillères