Ce samedi après-midi, vers 13h30, une cinquantaine de personnes ont manifesté dans le centre-ville de Dijon contre l’expulsion violente de la fac de Tolbiac. Le cortège a manifestement pris la police de court, puisqu’il a pu se diriger rue Verrerie, dans la cour du Musée des Beaux-Arts, celle du Palais des ducs, place de la Libération, rue de la Liberté, puis place Grangier et rue des Godrans, sans rencontrer le moindre agent sur son chemin.
Beaucoup de ces rues n’avaient pas vu passer de manifestation depuis plusieurs années, en particulier la rue de la Liberté, systématiquement occupée militairement à chaque manifestation. Ç’en était manifestement trop pour la gendarmesque, qui à l’arrivée du cortège rue de la Préfecture a volé la banderole et gazé gratuitement des manifestant·es de tous âges, non-masqué·es et on-ne-peut-plus pacifiques. On ne dérange pas impunément la quiétude des citoyens-consommateurs dans « le plus grand centre commercial de Bourgogne ».
Comme indiqué dans un précédent article, la fac de Tolbiac, occupée depuis presque un mois par des étudiant·es opposé·es à la loi Vidal, a été violement évacuée vendredi matin
Durant cette évacuation, plusieurs étudiant·es ont eu des doigts cassés ou des épaules déboitées, et deux ont eux le crâne ouvert. Par ailleurs, un jeune homme qui cherchait à fuir des policiers de la BAC en tentant de descendre un mur de plus de 3 mètres de haut a chuté sur la tête après qu’un des agents l’a déséquilibré en lui attrapant la cheville.
« On s’échappait par les toits, à l’arrière du bâtiment, pour descendre dans une petite rue à côté. Les gars de la BAC [1] étaient à nos trousses. Un camarade a voulu enjamber le parapet pour se laisser glisser le long du mur. Un baqueux lui a chopé la cheville. Ç’a l’a déséquilibré, et le camarade est tombé du haut du toit, en plein sur le nez. On a voulu le réanimer. Il ne bougeait pas. Du sang sortait de ses oreilles… » [2]
Depuis cette chute, le jeune homme serait entre la vie et la mort, en réanimation dans un service de neuro-chirurgie.
Alors que pendant la journée d’hier, les CRS ont été vus entrain de nettoyer des traces de sang répandues sur le sol, la Préfecture et le gouvernement continuent de nier la moindre violence durant cette évacuation.
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