Comme à son habitude le RN a annoncé presque à la dernière minute (mercredi 16 février) que l’un des bus de campagne allait parcourir le département ce vendredi 18 février, de Pontarlier à Besançon avec une halte au Valdahon à mi-parcours.
Nous sommes en fin de vacances scolaires de février. Beaucoup d’étudiant-e-s font une pause et ne sont plus sur le campus. Et pour le reste des militant-e-s, on ressent dans l’atmosphère un petit esprit de vacances.
Rien ne pouvait annoncer un tel accueil pour l’un des bus de campagne de la candidate Marine Lepen.
Vendredi matin : rétrospective de l’historique local du FN/RN
Superbe initiative… En cours de matinée les murs du centre-ville se couvrent de plusieurs affiches rappelant aux Bisontin-ne-s le passif local du parti Lepeniste.
- Roland Gaucher, conseiller régional FN de 1992 à 1998, co-fondateur du parti en 1972 mais il fut également un ancien responsable du Rassemblement National Populaire (RNP) de Marcel Déat et un collaborateur zélé sous le régime de Vichy [1]
- Attentat à la bombe incendiaire contre le cinéma bisontin « Le Building », rue Proudhon, le 3 octobre 1988. L’auteur de l’attentat est un militaire de réserve, catholique intégriste et candidat local Front national qui souhaitait agir contre la projection du film « La Dernière Tentation du Christ » , film qu’il jugeait blasphématoire [2]
- En 1996, Sophie Montel, conseillère municipale de Besançon et qui sera à la tête du FN jusqu’en 2017, avait alors justifié « l’évidente inégalité des races » en opposant « la civilisation des Pygmées à celle des Athéniens de Périclès » [3]
- En 2015, Florent-Pierrick Baumer ancien candidat FN aux cantonales de 2015 est exclu du parti suite à un selfie sur lequel il porte un t-shirt néonazi [4]. Par la suite il fondera son propre parti néonazi : l’UNIP [5].
- En 2014 -2015, un colleur d’affiches FN , faisant parti d’une famille connue pour ses positions d’extrême droite, installe un bar clandestin dans son garage et dans sa cave. « Le Bunker » sera le rendez-vous de tous les néonazis du coin [6]
- Fin 2021, Théo Giacone, membre du bureau et militant à la Cocarde Étudiante, se prend en selfie et dévoile malencontreusement ses amitiés néonazies avec les « Vandal Besak » [7].
- Janvier 2022, Quentin le Derout, responsable-adjoint de la branche jeunesse jusqu’à l’été 2021 (Génération Nation 25) candidat RN lors des dernières départementales, condamné alors qu’il n’avait que 23 ans pour détention d’armes et violences conjugales, sera jugé le 25 mai prochain après avoir reconnu la dégradation de quatre mosquées dans le Doubs en 2021 [8].
Baumer, Giacone et Le Derout ont été exclus du RN quand leurs dérives ont été trop médiatisées. Mais ce n’est pas le cas des leaders tels Sophie Montel ou Roland Gaucher dont les positions hiérarchiques leurs ont évité ce genre de sanction. Tout comme Julien Odoul qui en juin 2021 ironise sur le suicide d’un agriculteur en demandant à d’autres militants RN présents « Est-ce que la corde est française ? ». [9].
Les comportements des responsables locaux, actuels et passés, reflètent pleinement les thèses de ce mouvement : fanatisme national, destruction des acquis sociaux, haine et rejet de l’autre. Comme toutes les idéologies et formations issues de l’extrême-droite, le Rassemblement National demeure un ennemi de nos intérêts et de nos luttes d’émancipation et de progrès.
Vendredi après-midi : accueil du bus
Bien avant l’arrivée du bus venant de Pontarlier, un petit groupe d’une vingtaine de personnes est déjà présent parking Chamars pour accueillir comme il se doit le bus de propagande du RN.
Évidement les policiers sont également présents en nombre, le commissariat se trouvant presque sur le même trottoir. On peut tout de même déplorer que pour un aussi court trajet, ils ont cru bon de se déplacer en véhicules de service.
16h30 environ, ce sont plus de trente personnes qui sont là pour huer à la descente du bus, Julien Odoul responsable régional du RN et les quelques militant-e-s qui l’ont accompagné depuis Pontarlier.
Parmi les protestataires mobilisé-e-s, étaient présent-e-s beaucoup de jeunes, des militant-e-s politiques (Parti Communiste Français, La France Insoumise, des anarchistes), des militant-e-s syndicalistes, mais également des figures connues des Gilets Jaunes. Toutes et tous regroupées derrière une banderole « Zemmour, Le Pen, Macron… hors de nos vies, hors de nos rues, hors de nos esprits »
Bien sûr comme à leur habitude, certains policiers ont provoqué les militants et surtout les militantes anti-RN.
Malgré ces intimidations le cordon de militant-e-s anti-RN doublé par le cordon de policiers qui entouraient le bus et la dizaine de militant-e-s du Rassemblement National, a été assez dissuasif pour que la rencontre souhaitée par le RN avec « son » public ne puisse pas avoir lieu.
Bref, à Besançon, l’opération de communication du RN a été un FLOP.
Suite à cette mobilisation anti-RN, au-dessous des articles parus sur les réseaux sociaux de la presse locale, on a pu lire les commentaires habituels critiquant les « gauchistes… » et leur « fameux non-respect » de la liberté d’expression. Pourtant c’est bien cette liberté d’expression qui fut au centre de cette mobilisation. Des militant-e-s antifascistes ont depuis le matin rappelé à toutes et tous ce qu’est réellement le RN/FN, notamment en remuant la merde frontiste grâce aux affiches citées plus haut.
Alors ? Qui sont réellement les censeurs ? Celleux qui nous rappellent la vérité ? Où ceux (le RN et leurs amis) qui souhaiteraient bien que certains faits restent bien cachés sous le tapis ?
Et même si cette mobilisation n’a regroupé qu’une trentaine de personnes (ce qui n’est pas mal pour un vendredi après-midi en période de vacances)… BRAVO et MERCI pour cette action salutaire !
Racistes, sexistes, antisémites, anti-LGBTQIAP+, putophobes, islamophobes, anti-tsiganes, validistes et prêcheurs de haine de tous genres ne seront jamais les bienvenus à Besac.
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