Cet été a encore été marqué par une canicule et une sécheresse record. Mis à part l’été 2021, depuis 2018, les étés chauds et secs se multiplient. Aujourd’hui plus personne ne remet en cause le rôle du réchauffement climatique dans la fréquence de ces événements que tous les partis politiques reprennent dans leurs programmes et leurs discours.
C’est aussi le cas de François Sauvadet, président du Conseil Départemental de Côte d’Or, qui s’alarme dans le Figaro du jeudi 11 août 2022 de la situation sur le front des incendies en France et confirme que ceux-ci sont bien une conséquence directe du réchauffement climatique. Il appelle dans cet article à renforcer les moyens financiers pour lutter contre ces incendies (compétence des Conseils Départementaux).
On se dit en lisant cet article que, ça y’est, Mr Sauvadet a compris que les politiques publiques devaient agir contre les conséquences mais aussi contre les causes du réchauffement climatique. Confirmant ainsi ses engagements pris lors de ses vœux de 2020 annonçant que toutes les actions et les dispositifs du département devaient être pensés en faveur de l’environnement et de la protection de la ressource en eau. On se dit donc qu’il ne financera plus avec l’argent public des activités polluantes, qui participent directement aux émissions de gaz à effet de serre, au gaspillage d’énergie comme il l’avait fait en 2019, en versant une subvention de 200 000€ pour des travaux de réfection de la piste sur le circuit automobile de l’Auxois-sud [1].
Mais hélas, les mots prononcés pour le Figaro ne s’appliquent pas à son département, là où il pourrait pourtant agir concrètement. Car cet été, nous avons eu la surprise de voir la réfection à neuf de l’accès au circuit automobile de Prenois pour un montant de 88500€. Pourquoi donc rénover cette route, en bon état, d’un kilomètre, impasse menant uniquement au circuit au frais du contribuable, alors qu’elle pourrait être à la charge de la société exploitante du circuit par l’intermédiaire d’un bail emphytéotique entre le département et le circuit ? N’est-ce pas là un exemple de financement par les citoyens d’une activité hautement polluante destinée aux plus riches tout en favorisant les bénéfices de la société d’exploitation du circuit ?
Cette somme d’argent aurait pourtant pu être investie dans d’autres projets à quelques mètres de là pour sécuriser par exemple le carrefour qui mène au circuit sur la RD104 ou sur ceux qui mènent au village. Mais tout comme le réchauffement climatique, la sécurité n’est visiblement pas la priorité du Conseil Départemental. Pourtant en 2021, le nombre d’accidents mortels est en net augmentation en Côte d’Or [2]. Mais voilà, le Conseil Départemental préfère dépenser l’argent public dans des panneaux pour que l’on puisse rouler à 90 km/h sur nos routes et pour refaire une route sur laquelle les voitures de sport n’abîmeront pas trop leurs pneus sur le dernier km qui les mènent au circuit.
Jusqu’à quand l’urgence de l’action pour les enjeux climatiques et de la protection de notre environnement sera -t-elle dominée par ces incohérences entre les mots et les actes ?
Les Sentinelles de la Montagne Dijonnaise
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